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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 17:10

 

 

11. Pour les amoureux des statistiques

Comme j’ai donné cours au Collège de 1966 à 2005, j’ai suffisamment de matière pour créer –  pour moi tout seul – une statistique! En pratique, j’ai fait le relevé des résultats moyens des examens du second semestre de chaque classe rencontrée, et cela pour chaque année. Je note au-dessus de chaque tableau l’année du mois de juin concerné. En dessous, la classe en question: lettres minuscules (a, b, c, d, e, f ou g: on n’est jamais arrivé à h !) pour la subdivision des classes de même niveau, lettres majuscules pour la section au moment où c’était toujours le traditionnel: L = latin, LG = latin-grec, LM = latin-math et M = moderne. Il faut savoir que la numérotation des classes a changé à partir de l’année scolaire 1976-77. La 6e est devenue la 1re (élèves de 12-13 ans) et la 4e des adolescents de 14-15 ans s’est appelée 3e. En 2004-2005, je n’avais plus que des ados de 4e et de 5e, qui avaient donc en moyenne entre 15 et 17 ans.
Pour calculer la moyenne pondérée des résultats de tous mes élèves en 2005, je procède comme suit (voirle tableau ci-dessous):
[(20 x 68.5 + 26 x 74.8 + 25 x 67.5 + 21 x 55.5) / 92] qui donne bien 67sur 100.

Année

2005

classe / nombre d’élèves / moyenne de la classe pour
les examens du 2d sem.

5d /20 / 68.5%

classe / n. él. / moyenne

5b / 26 / 74.8%

classe / n. él. / moyenne

                         4a / 25 / 67.5%

classe / n. él. / moyenne

4e / 21 / 55.5%

Moyenne générale pour le total des élèves

(nbre total de ces élèves)

67 %
(92)

 


J’ai aussi passé mon temps à calculer le nombre d’élèves qui avaient participé à mes cours de maths : 3171 exactement. Disons plutôt qu’en comptant les examens de maths des mois de juin, j’en ai corrigé exactement 3171 Evidemment, un élève que j’ai eu 3 années consécutivement, je l’ai compté 3 fois.  

4E 92-93 Cormann 3e année

C’est ainsi que j’ai donné cours 3 années consécutives à certains, en particulier entre 1991 et 1996 (j'ai noté les noms de ces disciples concernés sur les 2 photos ci-jointes).  J'ai en même temps eu le plaisir d'enseigner 2 ans d'affilée à l'ensemble de la 4E ci-dessus (de 1991 à 1993). 

1995 4F triples j
Je n’ai pas fait ici le relevé des quelques élèves que j’ai eus au début du Rénové en informatique et en socio-économie. )

Année

2001

2002

2003

2004

classe/

n. él./moy.

5e/27/61.6%

5e/23/57.7%

5c/25/61.8%

5c/27/62.7%

classe/

n. él./moy.

5c/10/51.2%

5b/26/55.7%

5b/23/63.7%

5b/24/62.5%

classe/

n.él./moy.

4b/24/72.8%

4b/21/69.6%

4a/22/60.9%

4b/24/71.4%

classe/

n. él./moy.

4c/19/65.2%

4e/21/51.3%

4c/27/54.9%

4d/21/59.2%

Moy. gén.

(nbre él.)

64.5%

(80)

58.4%

(91)

60.1%

(97)

64% 

(96)

En 5e, la première ligne correspond aux élèves de math 6h, la seconde aux
élèves de math 4h.

 

Année

1997

1998

1999

2000

classe/n. élèves/moy

4d/25/68.2%

4a/25/74.2%

4b/23/59.7%

5e/25/56.8%

classe/n élèves/moy

3a/25/76%

4f/23/54.5%

4c/20/56.5%

4b/24/70.3%

classe/n élèves/moy

3c/24/59.6%

3a/24/72.6%

4f/25/55.2%

4c/20/59.1%

classe/n élèves/moy

2g/20/69.3%

2c/21/71.7%

3a/23/71.7%

3a/21/64.2%

Exam.2d sem.

 (n. él.)

66.3%

(94)

68.4%

(93)

60.8%

(91)

62.6%

(90)

En 1999-2000, c’est la première fois que je suis titulaire d’une classe de 5e (math 6h).

1993

1994

1995

1996

4e/20/71.4%

4c/26/60.3%

4d/26/68.6%

4f/24/77.3%

3d/21/65.5%

3e/22/78.2%

3e/22/77.6%

3e/20/79.4%

2c/25/69.3%

3b/24/65.2%

3a/21/70.9%

3a/23/66.7%

 

2d/15/65.9%

2f/20/69.8%

2g/25/72.7%

68.7 %  (66)

67.1%  (87)

71.6%  (89)

73.9%  (92)



 

 

 

 

 

 

Les examens de Pâques sont supprimés à partir de l'année scolaire 1992-93.

C’est en juin 1996 que j’aurai la meilleure moyenne générale (73.9%).

 

1989

1990

1991

1992

3c/25/67.8%

3c/24/69.3%

3d/22/64.9%

4e/23/62.4%

3b/25/62%

4d/24/(*)

4b/24/62%

4b/20/76.3%

2f/22/65.6%

2e/19/(*)

3b/26/64.8%

3e/21/67.6% 

2g/22/69.2%

2f/21/(*)

2e/24/69%

 

66% (94)

69.3%  (87)

65.2 % (96)

68.5% (64)

 

 

 

 

 




A cause des longues grèves de 1990, on diminue le nombre d’examens des élèves.Les seuls examens pour une classe entière seront ceux des cours d’options de base (math.
en 3c par exemple).
 

1985

1986

1987

1988

3a/29/70.2%

3a/21/73.2%

3A/23/67.5%

3a/26/58.6%

3b/27/69.6%

3c/28/60.1%

2D/18/60.4%

3e/22/51.4%

2b/27/61.7%

2a/24/71.1%

2E/17/69.5%

2e22/64.6%

 

1b/24/69.2%

 

2f/23/68.8%

67.2%  (83)

67.9 % (97)

65.9% (58)

60.8%  (93)









 

Voyez comme le nombre d’élèves et de classes change d’une année à l’autre.

1981

1982

1983

1984

3LM/25/52.8%

3LM/14/56.3%

3c/20/66.5%

3a/27/62.8%

3LG/21/55.5%

3LG/15/69.5%

3d/24/58.7%

3ce/27/63.8%

2LG/17/65.9%

2a/19/58.7%

2d/29/66.8%

2e/24/59.4%

2M/32/56.1%

  

  

  

56.9% (95)

61.4%  (48)

64% (73)

62.1% (78)

 

 

 

 

 

 

 

 


En septembre 1981, je donne cours pour la première fois dans une classe du Rénové, la 2a.

 

En 1982-83, en 2d, le bulletin ne fait pas apparaître clairement des examens
(réforme docimologique oblige) mais il existe des cotes chiffrées pour des rubriques comme mémorisation, devoirs, exercices, algèbre et géométrie. J’ai calculé la moyenne de ces 2 dernières rubriques pour le 3e trimestre. De mémoire, ça devait être des examens (appelés bilans).
Cette année-là, j’ai un cours formé par des élèves de deux classes différentes

(c et e): ça fait bizarre! Je connais pour la première fois de ma vie une situation classique pour les profs de langues.

1977

1978

1979

1980

3LM/20/61.3%

3LM/19/61.8%

3LM/17/59.6%

3LM/16/56.8%

3M/14/50.9%

3LG/19/57.3%  

3LG/19/64.9%

3LG/31/54.8%

2M/14/54.8%

2LG/19/69.9%

2LG/33/66.3%

2M/20/52.8%

 

1La/20/62.9%

1La/23/70.5%

 

56.4% (48)

63% (77)

65.8% (92)

54.7 (67)











En 1976-77, on passe de la numérotation décroissante à la numérotation croissante pour les classes du secondaire.
La plus mauvaise moyenne de mes élèves (j'en suis au moins partiellement responsable) date de 1980.

1973

1974

1975

1976

4LM/20/67.3%

4LM/14/54.1%

4LM/27/57.1%

4M/20/58.7%

5LM/16/62.9%

4LG/21/50.1%

4M/13/54.9%

4LM/21/64.9%

5M/26/54%

5LG/20/59.6%

5LM/25/66%

5LG/28/61.9%

6M/17/66.5%

6La/31/60%

6La/25/64.3%

6La/21/60.7%

 

6Lb/29/66.6%

 

 

61.9%  (79)

59.1%  (115)

61.3%  (90)

61.6%  (90)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1969

1970

1971

1972

service

4LM/33/51.6%

4LM/26/62.5%

4LM/24/64.4%

     militaire

4LG/16/65.2%

5LM/26/65.9%

5LM/25/62.6%

 

6Lb/22/67.1%

5LG/16/64.6%

5M/26/57.4%

 

6Lc/ 8 /47.2%

5M/24/59.9%

6M/29/--

 

6M/22/50%

 

 

 

56.4% (101)

63.1%  (92)

61.4%   (75)

 

 

 

 

 








En 1968-69, j’étais sous les drapeaux. Je n’avais donc aucun élève.
En septembre 1969, on ouvre une 6e moderne. Celle-ci sera jumelée avec la 6e latine c (10 élèves au départ) pour tous les cours communs. Comme les modernes ont 6h de math et les latines 4h avec le même programme (!), je me trouve dans une position très inconfortable: 2h de plus par semaine avec les modernes sans avancer dans la matière!
A partir de cette année-là, je suis passé (bien obligé) à la Mathématique moderne dans tous mes cours.

En 1972, on n'utilise plus de cotations chiffrées, donc plus de moyennes, et plus d'examens avant le 3e trimestre. Expérience jamais renouvelée telle quelle: un désastre! (Voir SOUVENIRS 10 bis).

1967

1968

4LM/17/63.6%

4LM/18/58.7%

4LG/24/73.4%

4LG/20/65.9%

 

6La/31/65.6%

69.3% (41)

63.9% (69)


En 1966-67, en 4LM, on avait 2h d’algèbre, 2h de géométrie et 1h d’arithmétique. En 4LG, 2h d’algèbre et 1h de géométrie. L’année était divisée en 3 trimestres et donc 3 séries complètes d’examens. Les totaux étaient proportionnels au nombre de cours de chaque branche. Les moyennes données ici tiennent compte de tous ces examens des 2e et 3e trimestres (soit le second semestre). Le passage à la Math moderne a commencé chez nous en 1967.

     GRAPHIQUE des MOYENNES GENERALES ANNUELLES

graphique-4.jpg                           

 La première impression que me donne ce graphique, c’est l’incohérence: jamais 4 ans d’affilée la même tendance, ni à la hausse ni à la baisse. On se croirait sur des montagnes russes. Il faut bien voir qu’en prenant une longueur plus courte pour l’unité (1%) sur l’axe des ordonnées, ça change l’impression, voyez ci-dessous. C’est un des risques de ces graphiques.

graphique 4
Evidemment, le nombre d’élèves n’est jamais énorme (entre 48 et 115) d’où l’impossibilité d’en tirer des enseignements statistiquement valables ou généralisables. Pourtant, avant de regarder l’allure de la courbe, ce qui me frappe c’est l’écart terrible entre les résultats extrêmes: 50.5% en 1970 et 74% en 1996! Près de 25% d’écart alors que j’avais 101 élèves en 1970 et 92 en 1996: ce n’est sûrement pas la différence du nombre d’élèves qui a épuisé le même prof (moi en l’occurrence!), surtout qu’il n’avait que 26 ans au moment de cette catastrophe et juste le double l’année des bons résultats. Non! Je ne vois d’ailleurs pas non plus des événements personnels ou familiaux qui auraient pu expliquer une différence d’attitude de ma part. En 1969, ma fille Brigitte naissait et, en 1996, elle se mariait… Je ne vois pas pourquoi ces événements auraient modifié ma façon d'être en classe.
Je cherche tous azimuts et je ne trouve rien de ce côté. En 1969-70, j’ai 5 classes et une de moins en 1996. Il m’est même arrivé d’en avoir 3, mais les résultats ne tiennent manifestement pas à ça.
J’écarte donc toute explication matérielle ou psychologique influençant le professeur ou l’examinateur. 

D'autre part, on pourrait dire qu’à partir de 1980 (moyenne de 55%), les notes ont une tendance à remonter d’une façon assez chaotique jusqu’au sommet de 1996 (74%), puis à redescendre avec quelques soubresauts jusqu’en 2002 (58%) pour remonter 3 années consécutivement jusqu’en 2005 (67%). Mais ça serait dû à quoi?

J’examine une autre possibilité: les maths modernes.  En fait, j’ai donné des maths traditionnelles en 1966-67, année où je n’avais au Collège que 2 classes de 4e. Bonne moyenne à l’époque (69%), mais l’année suivante, pour un cours identique, toujours des élèves de 4e LM et LG, la moyenne baisse nettement alors que la première classe de math moderne (la 6e Latine a) ne donne pas de résultats surprenants (66%). A partir de l’année suivante, on oubliera définitivement (façon de parler) les maths traditionnelles. Je crois que cela n’a pas changé fondamentalement les résultats, contrairement aux espoirs des novateurs.  

Est-ce le fait d’avoir finalement des élèves en moyenne plus âgés en fin de carrière qui a tout changé ? J’ai commencé à donner cours dans le supérieur en 1990, à une seule classe de 4e au début. Et je n’ai plus de classe du cycle inférieur depuis 2001. Les résultats ne montrent pas de nettes différences dans ces années-là.

Pour expliquer les résultats catastrophiques de 1970, une autre raison s’impose. C’est la qualité des élèves et aussi leur manque de motivation dans certaines classes. En 4LM (voir Souvenirs 9:Une classe infernale), la situation est tendue dès le début de l’année. La classe est quasi impossible à tenir, les éléments perturbateurs sont majoritaires, l’ambiance est détestable, les résultats ne pouvaient qu’être mauvais. C’est un très mauvais souvenir pour l’ensemble des profs qui ont fréquenté ce groupe d’ados. Et en 6e Moderne – ouverture de la section moderne cette année-là – il faut bien dire que notre recrutement, essentiellement des élèves de nos 6es Primaires, est intellectuellement très faible. A part deux ou trois élèves, les garçons qui inaugurent cette section ne seraient sans doute pas allés en Latines l’année avant, ils auraient quitté le Collège pour trouver chaussures à leurs pieds. Nos instituteurs de 6e Primaire en étaient très conscients. Et les quelques élèves de 6e latine C (10 au départ, 8 à l’arrivée) étaient jumelés avec cette faible 6e moderne pour la majorité des cours. Je ne sais pas s’ils avaient été choisis en connaissance de cause, mais on aurait pu le penser. Voyez les moyennes de ces trois classes et comparez avec les 2 autres de cette même année scolaire!

Loin de moi l'idée de nier la responsabilité du professeur. Il va de soi qu'un enseignant est meilleur certaines années que d'autres (nous ne sommes pas des robots). Les circonstances de la vie changent d'une époque à l'autre. les programmes évoluent. les questionnaires aussi. La façon de coter varie insensiblement. Etc. Mais tous ces facteurs ne sont pas chiffrables et, a priori sans conséquences importantes, on les considère comme négligeables.

A mon avis, l'essentiel dépend du potentiel des élèves que nous recevons.
Mais le Rénové et la mixité ? Honnêtement, je crois que ça n’a pas changé grand-chose quant aux résultats. Comme on croit généralement que les filles sont plus studieuses que les garçons, on peut dire que la mixité a plutôt poussé vers le haut les moyennes. Impossible de donner un avis cohérent concernant le rôle du Rénové dans cette statistique. Les profs interrogent les élèves sur les matières vues par les élèves. Une autre réflexion pourrait être menée par rapport aux programmes et aux horaires. Nous sortons alors du cadre de cette étude.
Ce qui serait intéressant, ce serait de pouvoir comparer avec les résultats de l’un ou l’autre collègue. Mais qui est assez fou pour passer des heures à cette sorte de calculs pour le plaisir ?

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