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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 06:50
12. En hélicoptère

 

Un peu avant Pâques 2004, je réponds favorablement à une invitation de mon élève Nadia Simonis. Elle est concernée par l’ONG Défi Belgique-Afrique, qui organise chaque année des séjours dans l’Ouest africain pour des jeunes Belges désireux de venir en aide à des populations locales. Comme d’autres auparavant, elle va consacrer une partie de ses vacances à ce projet Simonis Nadia 2003 5C humanitaire: chapeau!
C’est ainsi que 3 collègues (Jean-Philippe Thonnart, Bernard Potelle et Jean-Marc Charette) et moi nous retrouvons dans la salle de la Jeunesse à Elsaute pour un Méninge-trophy, jeu de culture générale à la mode destiné à des équipes de 4. Nous Charette 2005 math sommes assez excités de nous retrouver ainsi à 4 collègues de Saint-François-Xavier. L’honneur du Collège est-il en jeu? Non, ça reste un jeu, mais quand même, il ne faudrait pas que nous soyions ridicules. Ma femme est présente, mais ne peut participer avec notre équipe (règlement!). Elle restera tout de même près de nous et fort intéressée par les questions. Elle nous soufflera Potelle Bernard 2005 même une (petite) réponse. Pas très catholique, tout ça, mais le jeu n’est pas vraiment surveillé, le copiage n’est pas notre exclusivité. Je suppose que les lots ne sont pas de grande Thonnart gala-150valeur, en tout cas, nous ne nous sommes pas intéressés à la question, nous venons essentiellement pour l’œuvre.

Même si le concours est assez long (plus ça dure, plus ça rapporte à la buvette…), nous passons une bonne soirée. La plus grosse surprise vient de notre classement: notre table (chaque table de joueurs est numérotée) termine à la deuxième place. Nous exultons! Le nombre de concurrents est tout de même impressionnant. L’honneur est sauf.
Quand le meneur de jeu nous appelle pour aller chercher notre prix sur la scène: «J’appelle maintenant la table n°x, qui termine à la deuxième place», nous prenons chacun un pied de la table, nous la levons bien haut pour faciliter notre progression et transportons celle-ci en prenant l’invitation au pied de la lettre. L’humour, toujours! Plutôt qu’un cadeau utile, je choisis une promesse de baptême de l’air en hélicoptère pour deux personnes: je sais que mon épouse en rêve depuis belle lurette. Ce cadeau est offert par un industriel local (zoning de Thimister, un certain Piront), propriétaire d’un tel engin. J’imagine que ses affaires sont florissantes.

La soirée se termine bien. Pour profiter du cadeau, il suffit de prendre rendez-vous avec le patron de l’entreprise en question, ce que nous faisons sans traîner. Mais le temps est capricieux, nous dit-il, il faudrait rappeler quand il fera beau. Nous nous exécutons dès que la météo le permet, mais, pas de chance, il est justement absent. Pour plus de facilités, nous demandons que ça soit plutôt lui qui nous avertisse au moment propice. L’été se termine… Rien! Plus le temps passe et moins nous avons l’impression que cette promesse sera honorée. Je suis gêné de rappeler à nouveau, je me sens dans la peau d’un quémandeur. Tant pis, je crois que nous pouvons faire une croix dessus. Ça ressemble à une arnaque.

Evidemment, je raconte cet événement à quelques amis autour de moi. Méfiez-vous des prometteurs de beaux… tours!

En 2005, cet épisode est quasi oublié quand ma femme, après un coup de fil inattendu le samedi 4 juin, m’annonce que l’Arlésien s’est enfin manifesté, mais il faut qu’on se dépêche, le temps est incertain... Le lieu de rendez-vous est proche de chez nous, le pilote nous attendra 10 minutes plus tard dans une prairie en face du terrain de football de Petit-Rechain. Incroyable, je n’ai même pas le temps de m’étonner! Je m’habille en vitesse et je suis ma moitié, prête instantanément – ce qui n’arrive jamais!–, à croire qu’elle en avait le pressentiment!
Arrivé au lieu dit, je découvre un petit engin jaune posé pratiquement en bord de route. Des curieux se sont déjà regroupés pour découvrir ce manège peu banal. J’ai l’impression qu’il n’y aura pas de place pour nous deux! Je ne pense qu’à l’instant présent.
Il y a déjà 2 trimestres que je ne suis plus président de l’Amicale, je ne suis donc plus absorbé par les préoccupations traditionnelles de cette association. A chacun son tour. Mais j’avoue qu’à certains moments, je me demande si l’Amicale continuera à fêter les retraités: penseront-ils à moi? Je ne sais trop. Et puis j’oublie: les examens se rapprochent, on commence mardi prochain. Le dernier jour de cours sera bien nécessaire pour revoir une matière spécifique en 5C. Dans les autres classes, je suis plus à l’aise. Evidemment, les questions doivent être rédigées pour ce lundi au plus tard. Mais voici un moment rare de répit, profitons-en!  
Comme prévu, l’habitacle est trop petit pour prendre 2 passagers. Le pilote fera donc 2 trajets. Galant, je pousse ma moitié vers l’aéronef, mais elle n’en veut pas, elle prétend avoir peur! Elle préfère que j’y aille d’abord. Le pilote me presse, on risque d’avoir de la pluie: ce serait dommage! Effectivement, on risque d’attendre encore… deux ans. Je me dévoue après avoir suivi le conseil du pilote me demandant d’enlever mon manteau. Bizarre. Je ne suis pas encore assis dans cet engin exigu – mais comment attache-t-on la ceinture de sécurité? – que le chauffeur me demande très sérieusement combien je pèse. Je marque ma surprise et lui avoue que je dépasse le quintal... Il prend très au sérieux cette information sans marquer vraiment de surprise. J’ai l’impression de ne pas être hors normes. Effectivement, l’engin décolle sans réelle difficulté. Je suis rassuré et j’écoute distraitement les consignes de sécurité de mon voisin de droite – oui, c’est une conduite à droite – toujours tracassé par l’évolution du climat: il fait sombre du côté de Banneux. On ira donc d’abord vers l’est. Le vol est très agréable et le panorama splendide. Contrairement à ma première impression, mon voisin est un gentleman, il me fait visiter la région verviétoise avec force explications. Que de piscines à Heusy! Il ira même jusqu’à me montrer un atterrissage sur le toit de son garage à Thimister: du grand art! Puis il me demande où j’habite. Facile à trouver: à Lambermont, juste à côté (à vol d’oiseau!) des 3 terrains de football du REFC Lambermontois qu’on ne peut manquer. Il met le cap sur mon village et entame sa descente dès qu’il arrive au premier terrain. Mais il descend très vite, je suppose qu’il va me déposer là, au milieu du terrain où, heureusement, il n’y a pas de match. Que vois-je? Juste au milieu du terrain mes initiales (JJ) sont peintes en grand comme si on... m’attendait! Mais...
DSCN5285.JPG

Oui, je comprends enfin, une série de collègues se tiennent dans la zone neutre, à 50 m du rond central où nous atterrissons en douceur. J’y suis, ils m’attendent là pour fêter mon départ à la retraite. Je descends le regard fixé sur ces arsouilles (je peux parler ainsi, ils Helicopt-2005.jpg sont tous plus jeunes que moi!): ils m’ont bien eu et... la portière de l’hélico me reste en main! Suis-je maladroit! Cette portière est sortie de ses gonds sans prévenir… Que faire sous les rires de mes collègues qui s’attendaient bien peu à pareil gag? A souhaiter que je n’aie rien cassé. Je m’applique à réparer ma maladresse. Le pilote, lui, n’est pas autrement inquiet. C’est aussi facile à remettre qu’à déboîter.
Hélicoptère en grand




DSCN5287.JPG

A part cette portière de Saint-Nicolas, tout était combiné, de A à Z. Même le pilote était dans le coup: il m’avait poussé dans l’hélico malgré mon désir de donner la priorité à ma moitié. Il a atterri sur le DSCN5284.JPGbon terrain et il m’a 2005 4 juin Vanessa et Merken même offert une bouteille de cidre pour fêter mon départ à la retraite.

 

Je n’y ai vu que du feu! Ma femme était évidemment dans le coup. En réalité, le propriétaire de l’hélicoptère n’est pas du tout celui qui nous devait un baptême de l’air (et qui nous le doit toujours!), mais une connaissance d’Eric Laurent, qui a profité de la situation qu’il connaissait bien. Voilà comment tout a commencé!

Et mes collègues entonnent "Adieu M. le professeur", mLaurent-Eric-2005.jpgusique à l'appui...
La grande buvette du club de Lambermont, que j’ai tant fréquentée, est le lieu choisi astucieusement par mes collègues pour nous fêter. Oui, nous sommes deux à quitter le navire le même jour: Denise Linckens, professeur d’économie, qui enseignait d’abord au
x Saints-Anges, et moi.

Tant mieux, tous les yeux ne seront pas constamment fixés sur ma personne.

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