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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 14:50

Caprices de la mémoire

 

Je me demande pourquoi les profs se souviennent mieux de leurs premiers élèves que des derniers. C’est du moins ce qu’on dit. Comme j’ai encore tous mes carnets de notes, j’ai fait le test suivant avec une série de classes de différentes époques: je lis le nom de chaque élève et je contrôle si son visage me revient immédiatement en mémoire.


Commençons par mes premières classes. En 1966, dans la 4LG  du


       
4LG-1966-n.jpg. R.P.Baumal, j’avais 3h de maths par semaine; sur les 24 garçons, j’en revois 22.

1966-1967 : 4LG : De gauche à droite et de haut en bas :
Hick Alain, Leroy Christian, Dewaide Bernard, Vogel Norbert, Dumont Pierre, Dejace Jean-Pierre, Léonard Georges, Moyano Jacques.
Carabin Serge, Chaumont Christian, Kreit Jean-François, Dethioux Jean-Gabriel, Grand Yves, Simon André, Dumoulin Jacques, Marique Jean-Léon, Dumont Denis, Mond Marc.
Onou Jacques, Mager Alain, Liégeois Jean-Pol, Père Léopold BAUMAL (titulaire), Becco Jean-Claude, Natus Michel, de la Croix Albert-Jean.

Pas mal, mais je me souviens aussi que Mond a commencé l’année plus tard que les autres, que Moyano était assis à gauche sur le 2e banc de la rangée du milieu (du moins en début d’année), que Becco était juste derrière lui, et que de la Croix était au dernier banc de la rangée de droite (côté couloir). En 4LM (5h de maths chez Lino Portolan), j’hésite sur Benoît (il y en a tellement), c’est tout.

Déderix (aujourd'hui  décédé tout comme Jean-Claude Houssonlonge, devenu mon collègue) était au premier banc, à gauche, contre la fenêtre, Godfirnon était dans la rangée du milieu à côté de son copain Fornaroli, et Camus, qui venait de 5LG, devait être au dernier banc. Je n’avais que ces deux classes-là au Collège.

  [vous êtes peut-être surpris que je n'utilise pas les prénoms des élèves: ce n'était pas l'habitude des profs laïcs à cette époque, de plus, je ne les avais même pas recopiés dans mon carnet de notes: autres temps, autres moeurs!]

                 1966-4LM-Portolan-ouin.jpg
1966-1967 : 4 LM. De gauche à droite et de haut en bas :
Benoit G, Cornet M, Fornaroli A, Demonty Eric, Godfirnon Paul-Marie, Matthieu Philippe.
Matthieu Jean-Luc, Bindelle Gérard, Baudinet Ghislain, Camus René, Houssonlonge Jean-Claude, Thoumpsin Luc.
Jospin Jean, Boniver Alain, Lino Portolan (titulaire), Jamin Jean-Paul, Déderix Luc.




En 1967, des 31 élèves de la 6e Latine A de M. Martiny, je revois les figures de 24 gamins (de 12 ans).
1967-6-Lat-A-Martiny-nn.jpg
De haut en bas et de gauche à droite.
Jungers René, Ortmans Roger, Letesson Jean-Jacques, Tristant Jacques, Benoit Luc, Marique Thierry, de Valensart André, Stollenberg Philippe.
Dheur Michel, Cornet Albert, Delhez André, Hanet Claude, Liégeois Dany, Detry Michel, Mostin Jean-Marc, Godfirnon Jean-Pierre, van der Straeten Thierry.
Melebeck Pierre, Schwaiger Jean-François, Déderix Raymond, Mauhin Jean-Paul, Malherbe Philippe, François Pierre, Hennen Vincent, Linon Louis-André.
Delhaye André, Michotte Freddy, Piront Jean-Pierre, Jacques MARTINY (titulaire), Fonsny Robert, Beauve René, Pirenne Gauthier.

La même année, en 4LM, 13 sur 18 me sautent aux yeux. Le premier banc, côté fenêtre, était occupé par le très sérieux et très attentif Philippe Eenens, tandis que Christian Grégoire (mari de ma collègue Patricia Hotermans) était assis juste au milieu de la classe, au deuxième banc.

1967-4LM-Porto-nn.jpg

En 4LG, j’en ai oublié 5 sur 21. Pourtant, je me rappelle qu’Emile Cavens, venant de Malmedy, était souvent en retard et portait des bottes (venait-il à moto?). François-Xavier Jacques (actuel doyen de Verviers) était assis à droite sur le dernier banc de la rangée du milieu. Toujours très concentré, il avait même l’air tracassé. Paul Merveille (Lambermontois) devait somnoler sur le deuxième banc de la ligne du milieu, quant à Léon Ernst, il se tenait déjà très droit. Jean-Loup Blanchy, autre Lambermontois, se montrait au moins aussi soucieux que Jacques tandis que Didier Deru avait toujours l’air de tomber des nues devant les équations algébriques. Quant au sympathique Lambermontois Serge Boyens, il est décédé d'une attaque cérébrale moins de 2 ans après son mariage.

1967-4LG-Baumal-n.jpg
Magis Fernand, Gille Baudouin, Ernst Léon, Cavens Emile, Fassin Jean, Boyens Serge, Serpe Philippe.
Betsch Jacques, Lebas Marc, Christman Pierre, Dricot Yves, Malherbe Alain, Jacques François-Xavier, de Cartier d'Yves J.
Merveille Paul, Chanteux Michel, Deru Didier, Père Baumal (titulaire), Blanchy Jean-Loup, Coibion Eric, Destate François-Xavier.

 

Des 33 garnements (voir Souvenirs 9) de la fameuse 4LM de 1969, je revois toutes les frimousses sans effort. La même année, dans la 5LM du père Ernotte, je suis sûr que le premier banc du milieu était occupé par Patrick Barvaux et Bruno Merveille, toujours prêts à bavarder la main devant la bouche. Cette année-là ne leur a pas appris grand-chose. Marcel Renard s’appliquait, lui, malgré sa position éloignée du tableau pendant que Michel Bosch, bien installé au deuxième banc, m’observait calmement avec son perpétuel petit sourire sympathique: il comprenait tout du premier coup.
Je me souviens de tous.

7 ans plus tard, je suis titulaire de la 3LM dont dont je revois bien 19 élèves sur 20 3lm-76-77-nn.jpgalors que de la 2 Mod.B je ne reconnais que la moitié des 14 élèves.


Passons en 1982. De la classe de 3C (maths 6h) de 1982, première classe du Rénové et de la Mixité dont je suis titulaire, je revois bien tout le monde et j’ai même retenu tous les prénoms.
1982-3C-noms.jpg
C’est vrai que c’était une classe particulièrement attrayante.

De la 2E de 1986, je cale sur 5 des 17 élèves. La même année, j’étais titulaire de 25 élèves en 3A et j’hésite seulement pour 2 filles.

1986-3A-M6-nn.jpg
Fabien Rogister, Hugues Somja, Frédéric Magerat, Vania Kaëns, Frédéric Leroy, David Bellino, Sandrine Jaumin, Carine Van Hamme, Odile Cormann.

Evelyne Jamar, Charlotte Hoflack, Gaëlle de Radigues, Christelle Toussaint, Marie-Dominique Renard, Valérie Gordenne, Catherine Liégeois, Anne-Françoise Stévens.
Benoît Devos, Alban Delrez, Guillaume Lefèbvre, Bernard Meurens, David Schmitz, Bernard Meeus, Frédéric Demonceau.

En 1990, 9 noms m’échappent sur les 27 élèves de 3e B. Je me rends compte que c'est encore plus difficile en version qu'en thème, je veux dire de passer des photos de classe (pas toujours très nettes) aux noms des élèves. Et vraiment très dur de reconnaître un ancien élève qu'on n'a plus vu depuis 20 ans (quand ce n'est pas 45!).

            3B-1990-Koch-n.jpgKarim Hick, Sylvianne Gauthy, Claire COLLARD, Adélaïde Dubuck, Gaétan Vanstraelen, Jean-Philippe Jason, Valérie Randaxhe, Florence Dentz, Marlène Giot, Gérald Gardier, Bruno Rassenfosse, Bruno Magermans, Louis Bernard KOCH (titulaire).
Véronique Daele, Sarah Dupont, Sophie Carabin, Catherine Tréfois, Valentine de Ryckel, Stéphanie Lamy, Nathalie Scheen.
Cécile Royen, Jean-François Corman, Benoït Tromme, Marie-Eve Malmendier, Sarah Pire, Antoine Grand, Pierre Blaise, Catherine Banneux, Isabelle de Lovinfosse.


Je viens d'en avoir encore la preuve avec Gaétan Vanstraelen, aujourd'hui (3 novembre 2011) médecin à l'hôpital, qui m'a tout de suite reconnu en précisant même que je lui avais donné cours en 3e B (justement) durant une année de grèves. Notez que malgré cela, je n'ai pas un seul trou pour ma 4A (Pierre Franssen, Muriel Kaye, Pascale Nizet, Kevin Dejalle, etc.) alors qu'en 2G, un quart des noms ne me dit plus rien.

De la 4C de 1999, je dois faire l’impasse sur 8 des 20 noms, mais j’ai parfaitement en tête tous ceux de ma classe de 5E (voir Souvenirs 91).
Enfin, et c’est le plus grave, pour les classes de 5e auxquelles je donnais 4h/semaine de cours à partir de l’an 2000, j’ai plus de trous que d’images! J’enrage! Mais qu’y puis-je?  

 

Je vais tout de même examiner de plus près les classes qui m’ont subi lors de mes dernières prestations, soit en 2004-2005. J’ai déjà parlé de la classe que je dirigeais comme titulaire (voir Souvenirs 134). Pour ceux-là, pas de problèmes, ou si peu. En 5B (4h), coachée comme chaque année par ma collègue Anne Longrée, je revois bien les deux qui ont redoublé.                               5B-2004-5-partie.jpg   

Et je me souviens aussi d’Emeric Berton, de Benoît Colson (qui doit toujours ramener un livre emprunté au Collège), de Jurek Ciechanowski et de Philippine Gason. Pour les autres, rien que des points d’interrogation… Maigre bilan, je l’avoue. J’ai quand même retenu que ce groupe s’est retrouvé en bloc en Rhéto. Pas même un échec en maths…


En 4E (21 élèves de Cédric Smets), je me rappelle la gentillesse mais la passivité épisodique de Quentin Charrette (fils de Jean-Marc), la

 

paresse                  4E partie 2004-5
à peine déguisée du subtil Anthony Logist, la bonne humeur de François, le dernier des 6 garçons de chez Tefnin, et le sérieux de Jean Meens (fils de ma collègue Viviane Hollands).
Pas fameux.

En outre, de ce groupe assez lourd à pousser, deux élèves devront redoubler.

La 4A de Geneviève Tristant, professeur de latin, est nettement plus active: les résultats le confirment. Ces jeunes se retrouveront tous en 5e l’année suivante. Quoi qu’on en dise, on ne buse pas beaucoup au Collège!

Je n’ai pas oublié le petit différend avec S.: punition non faite égale 2 heures de boîte, c’est le tarif! En fait, c’est surtout son papa (ancien élève) qui n’était pas content. Il croyait que son intervention téléphonique allait susciter ma clémence. Lui non plus n’avait pas beaucoup de mémoire ...                                     4A-2004-5-parie-E.jpg 

Quel drame pour certains de passer 2h au Collège un samedi matin! S'ils savaient ce que j'en ai pris quand j'étais gamin...

Et pourquoi en reparler? Manque de matière…
 
Je me rappelle plus volontiers la gentillesse d’Antoine Mertens, de Charlotte Vermeire (fille de Vincent, ancien élève), d’Anaïs Letiexhe, nettement plus dissipée que son papa, et surtout d’Eugène Stassen. Celui-ci, bien calé au dernier banc, toujours le sourire aux lèvres, se montrait particulièrement intéressé et brillait par la pertinence de ses remarques. Une bénédiction pour la classe, un régal pour le maître!
Jérôme (fils de mon collègue Jean-François Jamotton: «Ami du jour, bonjour!») ne sortait que rarement de sa torpeur, mais avait quelques accès d’audace. Héloïse, voisine de Sophie au troisième banc de la 3e des 4 rangées (classe en largeur) en commençant par la droite, avait parfois une attitude très sérieuse, presque hautaine. Mais j’aimais bien son caractère, qui faisait apparaître beaucoup de personnalité. Et, ce qui ne gâchait rien, ses réponses étaient pleines de bon sens, intelligentes, quoi.
Je ne peux pas penser à cette classe sans revoir aussi les sourires désarmants de Laetitia Beaujean et de Natasha Deroche. Dans le fond, cette classe m’a donné beaucoup de satisfaction. Comme beaucoup d’autres, de 2005 ou d’avant.

Quand je rencontre un de ces jeunes gens – pas vraiment tous jeunes, certains anciens sont déjà pensionnés! –, je n'ai jamais l'impression de les avoir parfois secoués et je vais toujours volontiers vers eux. Je ne remarque pas si certains m'évitent ou m'en veulent d'une attitude que j'aurais eue envers eux (nul n'est parfait). Jusqu'à présent, je n'en ai rencontré qu'un seul
(les autres m'ont peut-être évités!), un petit cousin en plus, qui avait gardé une dent contre moi, problème de punition. En tout cas, je suis chaque fois épaté d’apprendre les cursus scolaires et professionnels qu’ils ont suivis.
Je voudrais tant leur poser en outre deux questions, mais je n’ose pas: êtes-vous des gens de bien? êtes-vous heureux? S’ils me disaient oui, pourrais-je en tirer une gloire quelconque? Non, mais ça me ferait tellement plaisir.

 

    

 

 

 

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