1992 : année de transition
Nous sortons d’une période trouble, inquiétante, déstabilisante : la guerre du Golfe, qui a vu 34 nations de l’ONU attaquer, avec le blanc-seing de celle-ci, l’Irak de Saddam Hussein qui avait envahi le Koweit quelques mois plus tôt. Tous les pays occidentaux, sous le commandement américain, ont pris part à ce conflit d’un autre âge – du moins le pensait-on. La TV nous a montré la guerre en direct, plus précisément… les images que l’US Army avaient triées, puisque celle-ci avait la mainmise sur la retransmission du conflit. Dans un premier temps, une propagande magistralement orchestrée a expliqué au monde qu’on peut mener une guerre «propre» à coups de frappes chirurgicales… Malgré tout, les Etats-Unis et leurs nombreux alliés n’ont pu empêcher les relents de pétrole d’atteindre les narines du spectateur berné, relents qui se dégageaient de cette expédition punitive prétendument secourable. C’est alors, surtout, qu’on a découvert dans la bouche du général Schwatzkopf, commandant en chef des troupes "alliées", l’expression aseptisée de dégâts collatéraux : les va-t-en-guerre justifiaient ceux-ci en disant prosaïquement qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs. En l’occurrence, les œufs, c’étaient des routes et des bâtiments, mais surtout des civils irakiens déjà opprimés par la dictature du sinistre Saddam Hussein: Allah et son prophète Mohamed avaient-ils abandonné les Irakiens à leur triste sort?
Oui, le monde changeait, mais pas dans le sens espéré par les masses populaires.
Mais la vie continue. Depuis le mois de septembre 1991, je suis titulaire d’une 4e math 6h. C’est une classe sympathique dominée intellectuellement par Charles-Henry Massa, qui ne fait pas trop sentir sa supériorité. Je me souviens particulièrement, pour diverses raisons, de Bruno Devos, Jean-Christophe Diépart, Marie-Annick Gouders, Olivier Hermanns, Pierre-Yves Kroonen, Cécile Liégeois (fille d’un copain de Spéciale-Math), Pierre Sacré, Sonia Nivarlet et Valérie Masset, qui deviendra l’année suivante le souffre-douleur de Charles-Henry. La matière me plaît beaucoup, je me donne à fond dans les préparations de ce nouveau cours.
Le mois de janvier 92 me verra conduire pour la première fois mes élèves de 4e en retraite. Ma dernière expérience de cette activité religieuse datait de 1961: j’étais alors en rhétorique et nous avions passé 3 jours à Nivezé avec un prédicateur quasi aveugle qui nous avait épatés par sa foi et sa modestie.
Je pars donc pour Ayrifagne avec 23 de mes 24 élèves. La seule absente est une fille très mal intégrée dans le groupe, elle est la seule représentante de son ancienne classe de troisième (pour des raisons de choix d’option, je suppose). Vaguement inquiet, je téléphone chez elle juste avant de partir. La maman me répond qu’elle n’est pas malade, mais qu’elle ne viendra pas en retraite, parce que « les retraites ne servent quand même à rien ». Je tente de lui faire comprendre que c’est l’occasion rêvée pour permettre à Cindy de s’intégrer à la classe, rien n’y fait. Au fond, j’aurais dû punir la maman ! Sanctionner la gamine ne me paraissait pas souhaitable – elle s’était punie elle-même en demeurant à domicile. On en est resté là. Mais parlons d’autre chose.
Je dois mentionner que j’ai aussi une très bonne 3e math 6h dont voici quelques spécimens.
Et, grâce aux 3 heures attribuées à COJEREM, je n’ai que trois classes cette année-là. La dernière est une classe de 4e math 4h qui terminera l’année sans échec (ne comptons pas le 199/400). C’était la classe des Pierre Blaise, Christophe Davenne, Gérald Gardier, Marlène Giot, Antoine Grand et autres Catherine Tréfois, que j’ai rencontrée à l’hôpital de Verviers il n’y a pas très longtemps : elle est devenue infirmière-accoucheuse.
Moi, je suis en train de passer du cycle inférieur au cycle supérieur. Une transition qui se fera en 6 ans.
Et dans les hautes sphères du Collège? Rien de bien neuf. Et chez les profs? C’est Copernic en plein : chaque semaine ou presque, un groupe d’enseignants manque à l’appel des élèves. Les remplacements deviennent monnaie courante, il faut bien que la machine continue à tourner.
1. Les bonus
Je crois que c’est à cette époque que j’ai donné un coup d’accélérateur à la méthode des bonus. Lors des interrogations, si la matière s’y prête, je pose systématiquement une petite question supplémentaire, appelée bonus, qui donne droit à des points-cadeaux, 2 en général. C’est ainsi qu’un élève qui a tout juste, bonus compris, obtient un total surprenant de 22/20 ! C’est arrivé plus d’une fois. Cette question supplémentaire est évidemment de l’ordre du dépassement. Elle sort de l'ordinaire, je la qualifierais plutôt de subtile, faisant appel à une aptitude manifeste à la résolution de problèmes. Bref, c’est la cerise sur le gâteau. C'est fou comme ça motivait les élèves, pas seulement les plus forts. Chacun essayait de se montrer astucieux à défaut d’être studieux. Ils pouvaient tenter leur chance sans risques puisque cette question ne pouvait déboucher que sur des points surnuméraires. J’ai même posé des questions-bonus aux examens, mais sur peu de points, de l’ordre de 2%. Je craignais d’avoir l’air ridicule en cas d’examen parfait. C’est pourquoi j’annonçais aux élèves que ces points obtenus ne pourraient faire crever le plafond de 100%. Peur du qu’en-dira-t-on ? Un peu, et vieux réflexe traditionaliste plutôt que mathématique.
J’ai évidemment subi les critiques de bonnes âmes, qui se trouvaient en l’occurrence chez mes collègues : donner plus que le maximum aux interros, est-ce bien raisonnable? Le professeur ne se ridiculise-t-il pas dans cette opération? Certains parlaient d’idiotie pure et simple. Ils ne voyaient pas l’argument pédagogique, le moyen peu coûteux d’augmenter la motivation des apprenants. Pourtant, je ne faisais qu’appliquer le principe en vogue qui affirmait que les points n’étaient qu’un moyen d’évaluer l’assimilation de la matière et non une fin en soi. Chacun s’accordait alors à relativiser cette échelle de notations. J’avais beau jeu de demander: « Comment faites-vous pour gratifier un élève qui fait plus qu’assimiler simplement la matière? Celui qui est allé plus loin que ce qu’on en attendait? Cet apprenant d’exception ne devait-il pas avoir une notation d’exception? Pour moi, c’était un faux débat. L’effet sur les élèves était positif, c’était tout ce qui m’intéressait. J’ai d’ailleurs constaté que, peu de temps après, certains profs se sont mis à appliquer la même recette, discrètement. Bien faire et laisser dire…
Mais toute médaille a son revers. C'est ainsi qu’en 1992, j’ai en 3e un certain Ferdinand, rejeton d’une haute lignée, qui passe plus de temps à tâcher de trouver le bonus qu’à répondre aux questions normales. C’était un chevalier de l’impossible, convaincu de son génie. Mais pas convaincant! Le bon sens est la chose du monde la moins bien partagée, contrairement à ce que dit René Descartes. Mais on soupçonne fort René d’avoir écrit cet aphorisme par pure ironie.
Je remarque plus d’une fois – je suis également assez partisan du système – que les profs constatant qu’aucun élève n’a réussi à répondre à une question, suppriment cette question sans autre forme de procès, évitant ainsi un tsunami dans les notations. Allez, taisez-vous, scribes et pharisiens hypocrites!
2. De l’histoire en math
C’est aussi l’année où les jeunes m’ont prêté le plus d’attention lorsque je faisais un détour par l’histoire des mathématiques, matière qui ne figurait malheureusement pas au programme. J’ai même rencontré un élève (Pierre Stangherlin) qui m’a demandé de lui donner les références de livres traitant du sujet. Non, il ne me l’a pas demandé directement en classe, devant les autres, mais par l’intermédiaire plus discret de sa maman lors d’un rencontre programmée.
Ces tranches d’évasion étaient pour moi l’occasion de montrer que les mathématiques sont pure invention du genre humain. Ce n’est pas l’observation et l’expérimentation qui suggèrent la théorie, comme en physique par exemple. Du coup, je pouvais mettre en évidence à quel point les génies mathématiques se sont trompés avant de mettre au point leurs théories ou leurs méthodes de calcul. Et même lourdement. Il fallut des dizaines d’années pour accepter l’idée qu’on ne pouvait diviser par zéro. Ce fameux zéro n’entra véritablement dans la façon d’écrire les nombres qu’avec les Indiens du IVe siècle après Jésus-Christ, qui inventèrent aussi la numération de position (la position d’un chiffre dans un nombre indiquant sa valeur réelle: unités, dizaines, centaines, etc.). Idées reprises et exploitée par les Arabes – d’où nos chiffres arabes, qui ne sont que des chiffres indiens déformés que nous ont transmis les Arabes. A propos de ceux-ci, je n’ai jamais oublié que l’abbé Willain, mon titulaire de 4e en 1958, commençait son cours d’algèbre par le mot suivant: الجبر, écrit en grand au tableau. Il nous épatait: écrire en arabe, quelle culture! Ce mot signifiait algèbre (al-jabr) dans sa langue d’origine. L’algèbre était donc une science fondée par les Arabes. Je ne risquais pas de l’oublier. Henri Leclercq, qui a eu le même prof que moi, se souvient encore du même épisode près d’un demi-siècle plus tard. Cette entrée en matière impressionnerait moins aujourd’hui à l’ère d’Internet.
Je montrais aussi les mesquineries des grands mathématiciens – ils ne sont finalement que des hommes – qui se sont souvent disputés pour des questions de préséance, s’accusant mutuellement de plagiat. Et ça dure toujours, plus que jamais maintenant que les prix attribués aux génies reconnus frisent les sommes généralement réservées aux footballeurs doués ou aux golfeurs d’exception. Ce cancer ronge encore les mathématiciens d’aujourd’hui d’après Alexandre Grothendieck (photo ci-contre) , mathématicien apatride né en 1928, considéré comme un des plus grands génies de tous les temps. Ce lauréat de la médaille Fields (le Nobel des mathématiques) se plaignait en 1988 de la dégradation de l’éthique chez ses collègues mathématiciens. Il fut impitoyable dans son réquisitoire contre cette caste. Pour la petite histoire, il faut savoir que Grothendieck venait alors de refuser un prix international (le prix Crafoord ) malgré les 270 000 dollars qui lui étaient associés, estimant, entre autres, que « son salaire de professeur et sa future retraite étaient largement suffisants pour ses besoins »! Par la suite, il devint un militant écologiste. Les voies du Seigneur sont impénétrables.
3. SFX sans frontières
Cette expression, que je n’ai jamais bien comprise, pourrait signifier l’ouverture sur le monde extérieur via les nombreuses activités parascolaires pratiquées au Collège. Ou encore le lieu de retrouvailles de tous les organisations dépendant du près ou de loin du Collège SFX.
C’est sans doute une invention d’Henri Defawes, préfet du parascolaire. En compulsant la revue Parascolaire éditée en 92, je m'aperçois que le Collège offre beaucoup plus de possibilités d’activités que je ne croyais. C’est même extraordinaire, mais en y regardant de plus près, la liste n’était pas à jour, quelques activités abandonnées depuis longtemps y figuraient toujours. Il n’empêche que, du côté sportif, vous pouviez pratiquer le base-ball, le basket, le volley, la boxe française, le judo, l'escalade, la gymnastique, la pétanque, l'escrime, le tennis ou le tennis de table! Pour les non-sportifs (comme le célèbre Churchill, qui recommandait plutôt le cigare et le whisky) il restait l’occasion de s’exercer à la dentelle ou à la guitare. Mais aussi aux dames et aux échecs, conseillés par Fabien Boniver. Vous pouviez même faire partie du cercle philosophique fondé par Olivier Delobel. Le tout, rue de Rome, bien entendu. Ne parlons pas des scouts ou des CVX (communautés de vie chrétienne), qui sont évidemment chez eux à SFX.
Le Collège? Une ruche. Mais une ruche assez discrète, à tel point qu’on peut vivre 38 ans à côté d’elle sans jamais être piqué.
4. Le 269e
Au mois de septembre 1992, la SFX revue, appellation relativement nouvelle du mensuel baptisé d'abord Association des Parents puis Revue du Collège Saint- François-Xavier et enfin SFX revue (et qu'on nommait entre nous Revue des Parents), en est à son 269e numéro sous la férule de son second (et dernier) rédacteur en chef: le père Vincent a remplacé M. De Donder depuis la retraite de ce dernier en 1978. De Don était devenu rédacteur en chef de la revue en octobre 1969 (au moment où M.François devient président de l'Association des parents). Signalons qu'en fin des années 1970, Jean-Louis Undorf, élève puis séminariste, a tenu une rubrique littéraire très régulière.
Le n°1 date de mars 1965, le président des parents, M.Yvan Gille, y expose les problèmes du Collège et signe "un des 460 papas"...
Cette revue est une mine de renseignements. Pour les événements du Collège, petits et grands. J’en profite largement pour raviver mes souvenirs.
J’y lis un appel à la balade qui émane de l’Association de Parents: tous à la plaine Ozanam de Lambermont ce dimanche 11 octobre 1992. C’est signé par les présidents, Pierre et Anne Delooz.
Le vice-président Jean-Marie Legros (qui utilisa pratiquement la ritournelle
publicitaire de Rodania, bien connue des amateurs de cyclisme, pour sa première campagne électorale communale) s’occupe de l’école primaire et relate les questions posées par les délégués de classes.
Elles portent sur la drogue, les moqueries (politesse et respect des autres), les langues, les sports et l’éducation physique, et enfin les devoirs à domicile: vaste programme!
Le père recteur Huet écrit un petit mot gentil pour cette année scolaire nouvelle.
L’équipe « Education Physique » explique aux parents les buts du cours qu’elle dispense. Le plus important pour nous, dit-elle, c’est d’aider vos enfants à devenir chaque jour plus confiants en eux, plus ouverts aux autres, plus épanouis et plus heureux. Après cela, plus de certificat d’exemption.
Le reste est de la plume du père Vincent, dont la chronique S.F.Xienne regorge de renseignements. J’y apprends par exemple que « Jean-Pierre Dumont , le leader, Michel Gaspard, Gérard Lemin, et les Anciens Alexandre Binet, Vincent Boniver, Eric Godon, Frédéric Schoonbroodt, Raphaël Fafchamps et Christian Lousberg » ont fait un périple de 1 500 km pour relier Verviers au mont Ventoux en passant sportivement par 9 cols.
Ça me rappelle le premier périple organisé par Dumont, accompagné cette fois-là de Joseph Ruwet, ancienne gloire du cyclisme aubelois (Ruwet est à gauche, moi derrière l'affiche, Dumont et M-T. Blocteur à droite). Jean-Pierre avait préparé minutieusement le parcours, en calculant au kilomètre près la distance à effectuer par jour pour que les participants réussissent ce périple sans efforts démesurés.
Le hic, c’est qu’en Grande-Bretagne, pays qu’ils allaientnt sillonner, les cartes routières mentionnent les distances en miles (1 mile = 1,609 km), ce qui avait échappé à notre organisateur. Ce fut le casus belli de la brouille entre nos deux compères. L’un (Dumont) voulait qu’on s’adapte en allongeant d’autant les étapes journalières; l’autre (Ruwet), furibard, exigeait qu’on réorganise tout le voyage en respectant les distances prévues en kilomètres. Les séquelles de la dispute sont à peine cicatrisées.
Revenons à nos moutons: Marcel Lepièce, écologiste zélé, a recueilli « 20 kg de piles usagées qui n’iront pas polluer notre cher environnement ». Et on salue enfin l’arrivée de la petite Karolina au domicile de notre collègue Myriam Soret.
Cette revue est joliment illustrée par le talent de M. R. Nervenne (auteur de la fameuse caricature d’André Sauté: voir dans SOUVENIRS 40, Le maître de musique).
Ce précieux outil, véritable trésor pour l’histoire du Collège, ne passera pas l’an 2000: triste!
Erreur: en y regardant de plus près, nous avons déjà reçu la Revue (voir ci-dessous) de 2977!
On n'arrête pas la marche du temps...
Je m'en voudrais de ne pas vous faire savoir que dans le numéro de février 1991, on apprend qu'Anne-Christine Defrance (1D) et Bernard Fréhisse (3F) défendront les couleurs de SFX aux championnats du monde de ski scolaire. En juin de cette même année, des lauriers sont tressés pour le chef de Sophie Rassenfosse (6e primaire), qui a remporté le fameux concours d'orthographe du Balfroid. Sophie est la seule à réussir le sans-faute.
En mars 1992, on nous apprend qu'au 27e tournoi d'éloquence du "Lion's Club" de Spa, Isabelle Heymans (6D) et Dominic Stockwell (6A) terminent ex-aequo à la deuxième place.
Bravo à tous ces champions en herbe!
5. Où en est le club de basket?
A la fin des années 1970, "notre" club de basket quitte définitivement la salle de gymnastique du Collège (voir Souvenirs 12-4): elle est devenue trop petite pour les géants de l'anneau. Saint-François, comme on l'appelait en 1950, n'a plus grand-chose de commun avec l'institution qui a nourri cette association sportive. Verviers vient de gagner un club professionnel appelé désormais Verviers Basket-Club. Il joue maintenant en division I, les journaux locaux pavoisent, les pages sportives encensent régulièrement ces artistes et en particulier leur président, un certain Binet, devenu l'homme de la situation
– une promotion fulgurante pour cet inconnu. La valse des millions fait tourner la tête du "kop" qui n'en revient pas. Les sponsors se bousculent, Spa-Monopole fait pétiller l'équipe renforcée par des Américains. Le président investit dans le basket, paraît-il, mais son argent sent mauvais. Et c'est la chute irrémédiable, accompagnée de la honte de voir le fameux président Binet incarcéré!
Le club disparaît avec pertes et fracas. Le Capitole est proche de la roche tarpéenne! Sa chute est d'autant plus brutale qu'il tombe du sommet.
C'est le désarroi chez les joueurs de toutes les catégories.
Inutile de préciser que les journaux locaux ont brûlé ce qu'ils avaient adoré: Ils n'ont pas manqué l'occasion de crier haro sur le Binet...
En attendant, c'est la débandade chez les jeunes joueurs du cru.
Non, le Collège n'abandonnera pas ses sportifs en herbe. Le 27 juin 1983, des gens courageux – Paul Fis, Dominique Grand, Simon Bosquin, Roger Louis et Jean-Marie Delobel – fondent un nouveau club, qui s'appellera Collège SFX Basket Club.
Le Dr P. Defrance en fait la promotion dans La Toque n°97 de décembre 1989. Article repris en partie dans la revue du Collège de février 1990.
«Fort de la triste expérience rappelée ci-dessus, nous avons tous voulu créer un club tout à fait original par son esprit et par ses statuts. Nous avons voulumettre l'accent sur la LIBERTE des joueurs en nous engageant à accorder à tout joueur de notre club, libre de dette envers celui-ci, la possibilité de le quitter pour un an à la fin de chaquesaison et ce, gratuitement. En ne donnant le transfert que pour un an, nous empêchons de la sorte le joueur de se retrouver piégé dans un autre club qui l'empêcherait ultérieurement soit de revenir chez nous soit d'aller ailleurs en retrainsitant par notre club.»
C'est une véritable bombe dans le milieu du basket. D'aucuns parient sur la vanité de l'opération.
La première année, 33 membres s'inscrivent et la saison sportive démarre avec 3 équipes de jeunes. L'année suivante 8 équipes se lancent dans la compétition.
Après cinq années de croissance, le comité ligne 14 équipes officielles en championnat, comportant plus de 150 joueurs.
En 1992, le club aligne 18 équipes allant de la section psycho-motricité (3-5 ans) à 2 équipes première en Messieurs et en Dames. Voilà donc un club de plus de 200 sportifs en activité. Quel essor! N'a-t-il pas grandi trop vote? Effectivement, les bénévoles ne suivent plus. C'est là surtout qu'il faut recruter. En 1993, Roger Louis alerte le public du Collège: aidez-nous, venez et voyez! Roger est admirable, il ne compte pas les heures consacrées à ce club, son club.
L'ambiance est excellente et les statuts sont respectés: l'idéal sportif n'est pas un vain mot. J'admire et j'encourage mon collègue, connaissant bien les difficultés inhérentes à tout responsable bénévole d'un club amateur (mais en football). Pourtant, je suis sceptique. Je crois vraiment que si les responsables nationaux du basket ne font pas évoluer les règlements sur les transferts, le Collège SFX Basket Club ne résistera pas à conserver son idéal à long terme: l'argent, encore lui, aura raison des bonnes volontés. Mais il faut espérer, l'action du club est tellement courageuse qu'elle mérite tous les encouragements.
Il faudrait aujourd'hui écrire un autre chapitre.
6. Une classe de 4e mémorable
Le Collège voit passer dans ses murs nombre de jeunes gens de très grande qualité, personne n’en doute. Je trouve aussi que nous rencontrons souvent des classes exceptionnelles tant pour leurs aptitudes que dans leur comportement. Pour ma part, j’ai été particulièrement gâté comme titulaire. Je crois pouvoir dire que je n’ai eu que de très bons groupes dans les 15 dernières années de ma carrière. La classe en tant que groupe dont je garde peut-être le meilleur souvenir, c’est la 4 E 1992-93 (math 6h) dont vous voyez la photo ci-dessous. C'est en fait la deuxième année consécutive que je dirige cette sympathique équipe. Pour ceux que ça intéresse, j’ai mis sur Facebook toutes les photos de classes (avec noms des élèves: sacré boulot !) que j'ai fréquentées en tant qu'élève (il m'en manque 5) ou professeur (il m'en manque une seule), soit 162 photos!
92-93 : 4 E. De gauche à droite et de haut en bas.
Jean JANSSEN, Geoffray Lejeune, Michaël Kottgen, Grégory Cormann, Jean-Michel Hercot (+), Jean-Michaël Gauthy, Laurent Goblet, Pierre Stangherlin.
Laurence Hardenne, Florence Vanderthommen, Christel Boudry, Julie Honnay, Benoit Delhaes, Vincent Zintzen, Alain Camus.
Dany Heinen, Rodrigo Bellino, Jérôme Hansenne, Vincent Réga, Yannick Schyns.
Je ne sais trop pourquoi, mais la plupart des garçons de cette classe que j’ai eue deux ans d’affilée me vouaient presque de l’admiration. Ils aimaient se prendre pour mes disciples! J’ai gardé une de leurs missives où ils m’appellent Maître avec toute l’ironie que des adolescents peuvent y glisser; n’empêche, ça m’a touché. Il y avait entre nous une complicité évidente que je n’avais jamais partagée avec un groupe.
7. L'exhibitionniste
Les rhétos ont parfois publié un journal satirique prévu pour paraître régulièrement, le premier numéro sortant évidemment numéroté 1. Le malheur veut qu'on connaisse très peu de n°2. Voir ci-joint quelques pages de l'Exhibitionniste sorti en novembre 92. Les courageux auteurs (dont les noms sont encore lisibles) sont Antoine Grand et Bertrand Ruwet.
Serait-ce Bernadette Mignot à gauche?
Voici la 4e de couverture:
Ci-dessous la couverture d'un numéro de 1985, vendu au profit du foyer d'accueil de Hollogne au prix très démocratique de 10 FB:
Je ne sais pas d'où proviennent les deux caricatures ci-dessous, peut-être d'un certain "Débloque-notes"? Sans doute les oeuvres de scientifiques B, passionnés par leurs profs de sciences.
Je viens (avril 2012) de recevoir de Marcel Lepièce (un homme précieux) un exemplaire d'un numéro 2 datant de la Saint-Nicolas 1976 : Le Loup-Phoque. Comme on peut voir, les moyens techniques utilisés (16 ans plus tôt que le précédent) sont assez rudimentaires. Aucune caricature ni photocopie ne viennent agrémenter le contenu. Pourtant, la rédaction comprend du beau monde, rien que des Philippe de 1ère scientifique B (éditeur responsable et titulaire: Jean-Marie Delobel): Demortier, Bouchat et Knott. Ils se sont fait aider par les professeurs Lepièce et De Donder tandis que le R.P. recteur Lefèbvre avait relu et corrigé cet opus.
Le jeu de mots règne en maître dans les 16 pages de cette revue très littéraire. Une page complète est réservée à un poème wallon intitulé ISTWERE DU M'PERE AVOU L'ESPAGNOL (d'après Victor Hugo). C'est signé Rod. Grosjean, je suppose que ce n'est pas un élève. Des grilles de mots croisés et de lettres cachées passionneront sans doute les grands-parents. Une page complète termine un article entamé dans la revue n°1 à propos du groupe musical (je suppose) GENESIS. On peut aussi y déguster du bout des lèvres une trop brève histoire de la bière (tiens!). Heureusement, l'humour ne fait pas défaut. Je recopie ci-dessous quelques définitions qui m'ont amusées.
OVALE: cercle ambitieux – GEOLIER : prisonnier libre (Zammaoïs)
– Rhume: tempête sous-narine (Campion) – Egoïsme: Moi de 365 jours (Lévy) – Moignon: membre honoraire – Placenta: extrait de naissance.
Sans doute plus court et plus simple, mais les auteurs en étaient bien jeunes, voici la couverture de La feuille de chou, réalisée par la 3LG de 1975-76. Dans les plumitifs de service, je relève les noms de René-Philippe Croquet, Patrick Bartholomé, Benoît Malvaux, Jean Collard, Daniel Vielvoye, Emmanuel Weerts et Jean-Marie Boland.
A l'intérieur, on découvre ce croquis d'un auteur inconnu.