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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 13:00

  6. Principale de terminale
 

Arrivée en 1988 par la petite porte (intérimaire de Jean Lemaire pour un mois), Bénédicte Winandy (épouse Demazy), licenciée en romanes, est devenue, 10 ans plus tard, une valeur sûre du Collège.

Toque-fevrier-2000.jpg


Successivement titulaire de 5e et de 4e, elle montre ses aptitudes à mener une classe et surtout à l’enthousiasmer. C’est une petite femme énergique qui a du caractère. Malgré un horaire partiel (elle a une grosse famille), elle n’hésite pas à se lancer dans des organisations qui la mobilisent durant de longues soirées. Madame Demazy ne compte pas son temps: elle a mis sur pied des spectacles comme «Gainsbourg» et «Les Pavés sous la ville» qui furent de francs succès. «Tous les élèves y participent, dit-elle. Et le plus beau moment dans une telle organisation, c’est de les sentir tous concernés et responsables. L’individu ne compte plus, on se donne entièrement pour le groupe. Ce sentiment est exceptionnel.»Lambiet 2003

Lorsqu’Eric Dethier, pour des raisons personnelles, préfère quitter le titulariat de Rhétorique pour celui de 4e, il paraît assez logiqueDethier Eric 2003 que Bénédicte le remplace. Qu’elle soit une représentante du beau sexe ne gâte rien. Elle devient professeure principale de la 5e rhétorique de notre vénérable institution (non, je n’ai pas dit la 5e roue de la charrette!), à côté de pédagogues installés pour ne pas dire Ruwet 81mandarins: Joseph Ruwet, Philippe Dejong, Thomas Lambiet et Dominique Willem. Rien que des littéraires –  mais ça n’a pas beaucoup d’importance – aux tendances machistes? Je connais des anciennes très affirmatives à ce sujet…

La forte personnalité de notre collègue Béné lui permet de s’imposer en terminale et les élèves ne s’en plaignent pas. Bénédicte et Philippe Dejong partagent souvent idées et Willem 2003initiatives – question d’affinités, sans doute. Leurs classes respectives ont pris plus d’une fois le même car pour aller en retraite à Taizé, ou le même avion pour l’Espagne ou la Tunisie. Ces organisations annuelles demandent aux titulaires un gros investissement, mais gravent chez les étudiants des souvenirs inoubliables.

Certes, le titulariat de Rhéto pèse sur les épaules du responsable – il s’agit en outre de ménager la transition entre le secondaire et les études supérieures –, mais il entraîne honneurs et reconnaissance. Le professeur principal devient très naturellement le symbole du Collège pour tous les anciens. Ils se désignent volontiers comme anciens de M. Untel et bientôt de Mme Winandy. Et lors des retrouvailles, s’ils n’invitent qu’un professeur, ce sera à coup sûr leur titulaire de terminale (tant qu’il est vaillant…).

J’ai lu dans La Toque (février 2000) que Béné résume son action de titulaire en Winandy-Bene-2003.jpgtrois mots: authenticité, enthousiasme, confiance. C’est tout Dejong 1981elle.

Certains (jaloux de son succès?) tempèrent quelque peu ces éloges en utisant cet aphorisme: "Qui trop embrasse mal étreint!"

 















7. Quelques nouveautés
 

Radio SFX 
Poussés dans le dos par les discours de la direction et en particulier par le slogan: «Mon école comme je la veux», les élèves de 2e proposent au préfet d’Education d’animer les récréations par une toute nouvelle Radio SFX . Ils prétendent s’occuper de tout dans cette entreprise. Les créneaux horaires leur accordés sont chacun de 20 minutes: à 8h et à 12h.

C’est bien d’encourager ainsi les initiatives des jeunes! Ces écoliers prétendent intéresser leurs condisciples, voire enthousiasmer tout le Collège, par une alternance de jeu, de musique et d’information. Je ne sais plus combien de temps cette expérience a duré, mais j’entends encore ces relents de fancy-fair écraser le joyeux gazouillis des enfants de primaire, les cris, rires ou parlotes de nos ados, et les… murmures des amoureux. Non, vraiment, ça ne me plaît pas: il y a confusion de genres. La Fête d’Hiver ne peut pas durer toute l’année. Heureusement (pour moi), l’expérience n’a pas fait long feu. Pardon de donner ici mes sentiments de vieux prof – c’est vrai que j’ai déjà 56 ans à cette époque –, mais j’ai réalisé à ce moment que la musique d’une récréation faisait partie de ma vie de «collégien». SFX sans ses récréations sainement bruyantes devient un Centre scolaire anonyme, quelconque, un centre commercial, quoi.
 

Les craies
Le projet environnement est une des premières concrétisations du remue-méninges de cette année. Le groupe comprend 6 rhétoriciens, 4 instituteurs, une maman d’élève, un prof et le préfet d’Education Embrechts (nommé président). Quelques décisions pratiques sont prises au mois de décembre. J’en retiens 2, dont la plus comique est la suivante: un treillis amovible pourrait être placé au-dessus des toilettes pour éviter que des plaisantins ne ferment les W.-C. de l’intérieur et ressortent en passant par au-dessus de la porte (voilà un sport qui m’aurait plu à leur âge!).
La seconde décision ne m’a pas enthousiasmé. Pour éviter les batailles de craies entre élèves non surveillés durant les intercours – notion qui n’a jamais été bien définie au Collège –, la commission environnement a décidé de supprimer les boîtes de craies dans les classes. Les professeurs utilisant ce moyen désuet sont priés d’emporter les craies avec eux, et surtout de ne pas les laisser traîner dans les rainures des tableaux: plus de projectiles, partant plus de combats!

Le but, louable, n’est pas tant de calmer les envies belliqueuses de nos enfants que d’éviter de souiller les sols. La réponse est un peu simpliste: si vous ne voulez plus les émanations de CO2, commencez par interdire les automobiles et conseillez le retour aux voitures hippomobiles!

C’est un fait que les boîtes de craies – une pour les blanches, l’autre pour les couleurs – laissées perpétuellement sur le bord d’une fenêtre attiraient les tirailleurs sénégalais et autres assaillants de châteaux forts. En outre, les «douilles» jonchant le tapis plain (vraiment une très mauvaise idée pour une classe) écrasées par des pieds balourds de combattants, quand ce n’était pas les «pieds noirs» des professeurs distraits, donnaient des résultats épouvantables. J’ai dû, moi aussi, réagir à ces mauvaises habitudes. Quand la saison des combats de craies recommençait – c’était cyclique, comme la mode des pistolets à eau, des élastiques, des bichettes (des tchoukès à Liège), des boulettes de buvard mâché, des grenouilles de Saint-Nicolas, etc. –, j’avertissais les élèves que j’allongeais les devoirs d’un exercice par craie trouvée à terre: résultat garanti immédiat et définitif (pour l’année scolaire).
J’accuse plutôt certains collègues de ne pas voir (ou même pas regarder) si le local est sale, de ne pas réagir en conséquence, et d’arriver systématiquement en retard au cours. Remarquez que certaines femmes, avec ou sans verres de contact, n’étaient pas plus «regardantes» que leurs collègues masculins, au contraire… D’accord, dira le préfet d’Education, mais ces professeurs sont trop vieux pour changer. Je lui répondrai, comme Charles le Téméraire (devise adoptée Charles-le-Temeraire-1433-1477.jpgpar Guillaume d’Orange dit le Taciturne): «Il n’est pasGuillaume-le-taciturne.jpg nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer.»

Ce qui m’embêtait le plus, c’est qu’il fallait penser tous les jours à emporter ces outils indispensables (pour moi: je n’étais pas prof de langues…) qui me rappelaient le temps lointain où j’étais fumeur: ne jamais sortir sans ses cigarettes!
 

 

Responsables de niveauSternotte n 2001
Enfin, grande nouveauté annoncée fièrement par le préfet d’Education, les éducateurs seront dorénavant responsables de niveau, entendez de degré (1-2, 3-4 et 5-6). JHoussonlonge-2004.jpgean-Claude Houssonlonge (à gauche) est responsable du 1er degré; Nadine Sprumont et Marie-Thérèse Blocteur se partagent le 2e degré, tandis que Liliane Hubin et le préfet Embrechts s’occupent du 3e degré. Sachez qu’Eric Jaminet est coincé à la B.C.D. (bibliothèque et centre de documentation). On rappelle aussi que les Sprumont-Nadine-2000.jpgéducateurs prennent en charge les surveillances des études, des intercours (pour éviter les jets de craies?) et des récréations et, au 3/4, les Jaminet-95.jpgremplacements sans intérimaire; ce que les profs appellent les piquets, dont ils ont d’ailleurs une sainte horreur. Liliane Hubin arrive tous les jours à 7h30 pour ouvrir le Collège (il faut bien remplacer le père Dedeur).
Surtout, ne pas oublier que les éducateurs prennent en charge 8 heures sur 25 pour «co-animer» CPA (voir SOUVENIRS 51).


Enfin, les tâches administratives comme la gestion des dossiers, le prêt des livres et les visites médicales sont aussi du ressort de ces collaborateurs indispensable
Dourcy-Cath.-2000-.jpgs. Comme je ne vois nulle part le nom de Catherine Dourcy, j’en déduis qu’elle était en congé de maternité.

Enfin, je crois que c'est à ce moment que le préfet Embrechts a décidé de donner un coup de sonnette 3 minutes avant la fin de l'après-midi pour que les élèves de chaque classe aient le temps de faire le ménage dans chaque classe et de mettre les chaises sur les tables avant de sortir: ça fait gagner du temps aux dames qui nettoient. Et moi je râle parce que je perds trois minutes de cours, et que le matin, ça fait un potin bête d'enlever les chaises des tables: un maladroit (ou un endormi) renverse systématiquement une chaise ou deux.
Les profs qui ont de l'ordre et de la discipline gardent leurs locaux propres. Quant aux chaises, on peut faire ça en 10 secondes après le coup de cloche.

 

 

Lemin A C 1999

Je n’oublie pas que, cette année-là, j’ai comme élève en 4B ma future collègue (en langues) Anne-Catherine Lemin .

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 05:55

5) Réunions pédagogiques à répétition

Oyez, oyez, bonnes gens, vous qui faites partie des 125 enseignants, 1200 élèves ou 2400 parents du Collège Saint-François-Xavier, sachez que ce mercredi 11 février 1998 aura lieu le lancement de la première étape de l’élaboration du «PROJET D’ETABLISSEMENT SFX1». Préparez-vous tous à vous exprimer à travers les moyens les plus divers et les plus créatifs sur «MON école comme JE la VIS». Voyez ci-dessous la couverture d'une B.D. composée par une équipe de profs Collège spécialement à l'intention de nos élèves (quel luxe!). Je crois qu'on parlait aussi de «MON école comme je la VOIS» et «MON école comme je la VEUX».

Ecole-comme-je-la-vis.jpg





Ecole-comme-je-la-vis-equipe-bis.jpg














Voilà le message, quasi mot à mot, envoyé à toutes les composantes de la communauté éducative de notre bonne vieille institution, sise au 18 de la rue de Ecole-comme-je-la-vis-II.jpgRome. Pour les titulaires et les élus des divers conseils, l’apéritif est offert le mercredi 11 février. Pour tout le personnel pédagogique, le plat de résistance est proposé le jeudi 5 mars. J’ai déjà relaté les quelques rares souvenirs gardés de cette manifestation  (voir SOUVENIRS 85). Aujourd’hui, 12 ans plus tard, je me force à lire les rapports écrits par les différents groupes: fastidieux!

De ces 10 pages réparties en 3 chapitres, je pointe seulement quelques interventions, parfois pimentées de mes réactions. Attaquons d’abord le ROI (règlement d’ordre intérieur). Retenues: rien que pour faits graves: «brosser», faux en écriture et tricherie [frapper son prof, c’est véniel!].

Rangs: on ne peut plus exiger le silence (sauf peut-être en 1- 2 - 3), mais bien le calme. On constate que la discipline se relâche au fur et à mesure que l’année avance [vivement les vacances!].
Ecole-comme-je-la-vis-III.jpgPropreté en classe: faire ramasser les papiers en 1re et 7e heures [et le reste du temps, on peut vivre dans une porcherie?].

Les flirts: s’embrasser [en clair: se bécoter] dans l’enceinte du Collège est interdit [ah?]; et se donner la main? [et la main aux fesses?].

Pour le RE (règlement des études) Compétence: la certification sur la base des compétences [ça en jette!] n’est actuellement imposée qu’au 1er degré. A moyen terme, nous allons vers une épreuve externe identique pour toutes les écoles [je crois entendre Jacques Camps; notez que 12 ans plus tard, on n’y est toujours Camps-2005.jpgpas]; en 1re, le rapport sur les compétences est-il utile? On ne s’en sert plus jamais après [c’est bien pour ça que je n’ai jamais marché dans cette combine].

Le rattrapage: les élèves n’y viennent pas [ça évite d’évaluer son efficacité…].

Evaluations formative et sommative: Personne ne s’y retrouve [c’est le brol!].

Pédagogie différenciée: dans les conditions actuelles, c’est utopique. Au 2e degré, on relève des ambiguïtés entre les évaluations formative et certificative [et l’évaluation sommative? Quel jargon!].

Au tour du PE, (projet d’établissement). Les relations profs-élèves sont jugées très riches [rien à voir avec les sous!]. N.B.: une inquiétude en ce qui concerne les élèves plus faibles (n’ont pas toujours au Collège la place qu’ils mériteraient).

Relations avec la direction [c’est les profs qui parlent, n’oublions pas]: très bien soutenus par la direction, mais pas toujours dirigés justement [c’est trop injuste…].

Relations avec les parents: nous manquons de crédit [mais pas de crédits?].

Relations avec le pouvoir politique: inadéquate, vexante, manipulatrice [n’en jetons plus!].

Notre public et l’image de l’école: on garde encore l’image d’une école élitiste, mais c’est moins fort qu’auparavant. Nous avons parfois tendance à l’encourager par certaines activités [le défilé de mode?]. Mais en général, nous la refusons. Plusieurs intervenants dénoncent la suffisance de nos élèves (principalement du cycle supérieur) vis-à-vis des professeurs [mais qu’attendent–ils pour leur rentrer dedans, à ces petits merdeux? j’aurais jamais supporté ça, moi…]. Vœu: arrêtez de culpabiliser les profs! [A qui s’adresse ce souhait?]

Aspects positifs liés à notre image de marque: la multiplicité des activités parascolaires offertes (faut-il tellement les encourager? se demandent certains); notre communauté éducative est perçue positivement à l’extérieur.

Vie chrétienne: attitude paradoxale [c’est tout ce que j’ai compris des 7 lignes d’un texte alambiqué et… paradoxal].

Frustrations: les élèves ont trop d’heures d’études (profs en recyclage); travaux de groupes (des profs par branches) inefficaces; pas de reconversion possible [voilà un motivé!]; malaise face aux élèves en difficulté.

Regrets: ne pas avoir parlé du catholique (sic) et du chrétien (resic).


En voilà assez pour le mois de mars.


Revue-SFX-sept-oct-98.jpg

Le mardi 1er septembre 1998, nous «profitons» déjà d’une nouvelle journée pédagogique, avec animateurs extérieurs. Thèmes: la motivation (objet traité par les animateurs extérieurs et les enseignants du 1er degré) et le projet personnel de l’élève (PPE). Pour faire simple, je pourrais dire que le PPE représente les projets scolaires ou professionnels que chacun de nos jeunes gens est censé élaborer durant le secondaire. Comment nous y prendre pour faire mûrir ces projets dans leurs cerveaux?

Ce premier jour de l’année scolaire n’a laissé aucune trace dans mon esprit. Pis! malgré la lecture des rapports des 5 ateliers, nada!  En outre, les synthèses écrites ne m’inspirent pas non plus. Passons.

J’ai tout de même découvert une petite gâterie dans ces textes rébarbatifs: un contrat entre la 2D et ses profs. Le contrat a pour objectif l’amélioration du climat existant entre élèves et profs d’une même classe. Il se compose logiquement de deux chapitres: «Ce que doit faire un professeur», essentiellement rédigé par les élèves, et «Ce que doit faire un élève», chapitre écrit par leurs maîtres. Le plus intéressant pour moi est la page destinée aux profs. J’ai relevé quelques-unes de leurs exigences et la façon de les présenter. Notez qu’elles ont été acceptées par leurs mentors; évidemment.

Attitude en classe: être calme, ne pas s’énerver pour rien.

Travail donné aux élèves: donner les consignes à temps et toutes en même temps; donner des consignes claires et précises; si un prof a un empêchement, qu’il recule les dates des travaux au lieu de les avancer.

Organisation du cours: donner plus d’exercices et moins de blabla (…); donner cours pour des élèves de 2e, pas de 3e (...); voir plus de matière et éviter les digressions ou changements de sujet; voir une seule matière à la fois.

Relation avec les élèves: savoir les prénoms des élèves; pas de favoritisme; respecter les élèves.

Evaluation et correction des travaux: ne pas coter sur (sic) la tête de l’élève ou juste sur la présentation; ne pas favoriser les travaux faits au traitement de texte; Halleux n 2003corrections plus lisibles.

Sanction: donner moins de punitions sauf si nécessaire; donner des punitions en fonction des fautes commises.

Non, je ne donnais pas cours en 2D cette année-là, mais je suppose que cette initiative émanait du titulaire (Eric Laurent), qui a dû consulter au moins le prof de français (Alain Halleux) et Bernadette Pirotte pour les maths.

Sous le titre «Du projet à l’action», Laurent Eric 2005Delobel reprend, en très bref, ce que nous avions sans doute fait le 1er septembre autour de la motivation pour Pirotte B 2003nous préparer au 9 octobre, date d’une nouvelle… journée pédagogique! Nous devrons déterminer «des plans d’action pour mettre en place et constituer le PROJET PERSONNEL de l’ELEVE (PPE)». Le général Del Obelus mène ses troupes au combat à marche forcée. Il se démène pour les motiver, il essaye de faire partager son enthousiasme, d’abord par ses centurions, qui doivent galvaniser les légionnaires en vue de la bataille. C’est pas gagné! Mais on voit bien qu’il ira jusqu’au bout, sans ménagement, sûr de lui et de la victoire. Le combat final se passera dans l’arène (le sénat) du Conseil de Participation. Mais les troupes renâclent et les agents de renseignement, chargés d’établir les rapports intermédiaires, n’ont pas toujours les compétences voulues. D’ailleurs, les dernières synthèses sont illisibles même pour un vétéran, qui se pique de jouer au chroniqueur. A l’impossible nul n’est tenu, je sens que je vais abandonner le décryptage des «Valves de poche 1998-1999»!

Je découvre encore: «Le 20 novembre 1998 (de 16h à 19h): rencontre [une réunion obligatoire qui ne dit pas son nom, mais qui sera assimilée officiellement à une journée pédagogique…] de toute la communauté éducative pour NOTRE projet d’établissement (quel collège voulons-nous pour l’an 2000?).» Ce jour-là, j’étais opéré depuis peu (pas pour une blessure de guerre, quoique…) et convalescent, c’est mieux que déserteur. Je n’ai donc aucun remords d’avoir totalement ignoré ces fameuses batailles relatées par des comptes rendus elliptiques.
Finalement, ma motivation à lire ces synthèses imbuvables est tombée à zéro. Pas de regret.

Le Conseil de Participation rédigera bien les ROI, RE, PE et relancera le PE sur de nouvelles bases.

Le stratège Del Obelus ira donc jusqu’au bout, mettant définitivement un terme aux questions pendantes. La victoire est totale, il aura bien mérité le triomphe de (la rue de) Rome et son titre d’Imperator. Insatiable! L’homme a déjà d’autres projets. Après avoir fait abattre le temple sacré de Jupiter pour entreposer chars de combat et chariots d’intendance, il rêve d’implanter un nouveau gymnase de l’autre côté de la voie romaine. Mais il faudra d’abord consulter les augures.

Quittons la métaphore guerrière pour prendre un peu de recul. Pourquoi donc tout ce remue-ménage pour arriver à écrire un (ou plusieurs) texte(s) agréé(s) d’avance par le Conseil de Participation? J’imagine que dans d’autres instituts – qui ont les mêmes obligations que nous –, on charge une commission de 2 ou 3 membres d’écrire un texte qu’on martyrise en conseil et l’affaire est dans le sac. Tout ça pour ça, patron? Jean-Marie y répond d’avance en novembre 1998:

«Nous avons pris du temps, beaucoup de temps, pour élaborer le texte de notre projet d’Etablissement. (…) Non seulement parce que nous croyons aux vertus principielles de la PARTICIPATION, mais parce que nous sommes convaincus que, mettre un maximum de personnes «dans le coup», à chaque étape, c’est susciter l’adhésion de beaucoup d’entre eux. Parce que nous croyons («la foi soulève les montagnes») que notre collège SFX vit de l’engagement de chacune et chacun d’entre nous: Enseignants/Educateurs, Elèves, Parents… et que l’engagement peut être soit spontané, soit sollicité, mais qu’il doit être!» Il rappelle opportunément la démarche similaire du 4 mars 1981 (voir SOUVENIRS 85 ) pour le «Projet éducatif». Il termine ainsi son plaidoyer: «Se donner quelques heures, avec les parents et les élèves, pour adhérer à un PROJET SFX, tous les 17 ans, ce n’est certes pas un luxe!»

Effectivement.

 

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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 12:01

 3. La journée pédagogique du 5 mars 1998

Le mercredi 4 mars 1998, la veille d’une journée pédagogique, je ressens une douleur inconnue dans la poitrine. Je suis inquiet, mais ça passe. Le lendemain, ça me reprend: c’est décidé, j’irai le soir consulter la faculté.

Jeudi, 8h25: messe à la chapelle Vierge des pauvres: libre, bien entendu. On s’y retrouve chaque année un peu moins nombreux.
1998 est l’année d’un remue-ménage impressionnant sur la préparation du ROI, du RE et du PE – pour les non-initiés: Règlement d’Ordre Intérieur, Règlement des Etudes et Projet d’Etablissement. Cette journée pédagogique baigne dans ce bouillon qui devrait être de culture. Elle est restée gravée dans mon esprit pour trois raisons indépendantes.
D’abord pour un mot rapporté par la secrétaire occasionnelle de notre groupe, Degueldre-n-2003.jpgJacqueline Degueldre , très amère. Dans sa conclusion, elle épingle l’attitude de certains qui refusent «la concrétisation en se réfugiant derrière de confortables procès d’intention, voire dans une attitude POUJADISTE (c’est moi qui souligne)». N’allons pas plus loin: les poujadistes, c’est nous, quelques collègues, qui avons manifesté à la manière de nos jeunes – en chahutant si nécessaire – notre opposition à ce genre d’embrigadement pédagogique. Poujadiste! Ce mot – qui nous a fait beaucoup rire – lui collera à la peau durant des années. Belle occasion, Poujade-Pie-n-.jpgcependant, pour voir ou revoir la biographie de Pierre Poujade .

Dans la synthèse de la journée, Delobel rattrapera le coup: «Retenons – avec le sourire – que (…) les écoles les plus formatrices sont celles où le débat sur les finalités est le plus vif!» Un vrai jésuite.

Deuxième événement marquant: la photo (voir ci-dessous) des enseignants de tout le Collège, exercice qui n’est proposé qu’une fois tous les 6 ans, au grand maximum. Ce jour-là, il faisait un froid de canard, ce que n’avait sans doute pas remarqué le photographe officiel planqué dans une classe du premier, au-dessus de la salle des profs. 1998 Secondaire

Troisième souvenir assez vivace, la consultation chez mon médecin traitant, le soir même. Il ne constate rien de vraiment anormal, mais je vois bien qu’il a plus que des doutes lorsqu’il me conseille d’aller consulter un cardiologue: par simple prudence! Le samedi, le spécialiste – un ancien élève, c’est le critère que j’utilise si je ne connais pas – est implacable: infarctus! Un mois de repos pour commencer.

4. Mon remplaçant? Plus handicapé que moi

Rentré chez moi, j’informe Delobel, très surpris, qu’il peut chercher un remplaçant pour un mois. Il arrive ventre à terre. N’oublions pas que nous avons le même âge, ça doit le toucher d’autant plus. Le lundi suivant – déjà! –, je reçois mon intérimaire, un certain M. Schreiden, nettement plus âgé que moi. La première question qu’il me pose me stupéfie: «Les élèves ont-ils des armes dans votre école?» Evidemment non, mais où se croit-il? Aux Etats-Unis? Il m’explique ensuite qu’il est ingénieur, revenu du Congo, en rémission de cancer et presque aveugle, c’est d’ailleurs pour cela qu’il met toujours des gants… N’ayant pas compris le rapport de cause à effet, il m’explique que ceux-ci le protègent des blessures lors des nombreuses chutes entraînées par son début de cécité. Le pauvre! il est bien plus à plaindre que moi.
Pendant mon remplacement, les élèves ont découvert un personnage étonnant. Ce brave homme leur expliqua d’emblée qu’il ne voyait guère au-delà de son bureau et l’utilité de ses gants. Il était donc incapable de surveiller une interro et il le savait. Sa technique pour contourner cet obstacle était d’écrire autant d’énoncés différents que d’élèves: authentique! Il se croyait ainsi à l’abri des tricheries, le naïf. En 4A, le petit Gramme, toujours au service de la collectivité, avait le temps de répondre presque à tous les questionnaires (ou de corriger les erreurs) avant que le prof ne reprenne les feuilles! Les points attribués étaient mirobolants. Seuls 4 élèves, sans doute les plus honnêtes, obtenaient un très quelconque 13 sur 20.  Dans la classe voisine, je ne connais pas la méthode utilisée, mais les résultats atteignent aussi des sommets: le plus faible de la classe passe de 7,5 à l’interro précédente à un remarquable 16; et personne en échec au bulletin suivant: le bonheur des parents!
Le mois de repos terminé, j’ai le feu vert pour recommencer. Un petit infarctus, somme toute.
Je me croyais sorti d’affaire, d’autant plus qu’un régime amaigrissant très strict (surveillé de près par ma femme) me faisait littéralement fondre. A part un peu de fatigue, je me sentais très bien.

Les vacances confirmant mon impression de bonne santé, je repars donc plein d’entrain pour une nouvelle année scolaire. Je commence par étudier de mémoire les nom et prénom de chacun des élèves de ma classe, la 4B, la veille de la rentrée. C’est une fantaisie, pas vraiment inutile vu la capacité déclinante de ma mémoire pour les physionomies d’élèves, à croire qu’il y avait embouteillage dans mon cerveau, du moins à ce sujet. Tout va bien jusqu’au jour de la visite dite de routine chez le cardiologue. Horreur! le carabin m’assomme pour le compte. Son diagnostic est sans appel et sans nuance: «La situation s’est méchamment dégradée!», dit-il. Mi-octobre, coronarographie à l’hôpital de La Citadelle: pas de chance, artères trop bouchées, je suis bon pour les pontages! Très, très mauvais souvenir…

Contrairement à mon souhait – allons-y au plus vite! –, je suis renvoyé dans mes pénates: le chirurgien (Decoster, le meilleur, paraît-il, je crois qu’il a fait ses humanités à Godinne) n’est pas libre avant le… 2 novembre, jour des morts! Heureusement que je ne suis pas superstitieux. Je dois vivre deux semaines au ralenti – je n’ai même pas le droit de tondre ma pelouse, mais Dejong-Phil-mfr.jpgPhilippe Dejong me remplacera spontanément.

Que faire pour ne pas ressasser des idées noires? J’ai tout oublié, ou presque. J’ai retenu certains phénomènes avec beaucoup de précision. Tout d’abord d’avoir lu à ce moment, et beaucoup apprécié, L’éloge de la Folie d’Erasme. Ensuite et surtout, j’ai eu le plaisir d’avoir la visite des deux élèves élus délégués de 4B: Eline Duysens et Quentin Grégoire (ci-dessous). Situation inédite, tant pour eux que pour moi. Ils s’en sont Duysens eline 98très bien tirés – preuve de leur maturité – et moi aussi, preuve que je n’avais pas encore perdu mes réflexes de titulaire. Je me rappelle encore la situation tendue chez les paroissiens de Saint-Bernard (Lambermont): des Quentin 98sans-papier avaient demandé de pouvoir occuper l’église pour alerter l’opinion sur leur situation intenable, et même dramatique. C’était leur dernière chance à Verviers, aucun autre endroit ne voulant les accueillir. Le curé avait proposé de décider à ce sujet en réunion paroissiale, un jour plus tard que le début de mon hospitalisation. J’ai donc fait parvenir mon avis favorable par procuration.
Enfin, le samedi soir, veille de mon retour à La Citadelle, je suis allé voir une pièce de théâtre jouée par une troupe locale dont Jean Gillot était une des vedettes. La représentation était très bonne, mais je n’ai pas pu ôter ma future opération de mesGillot-2003n.jpg pensées.
Durant celle-ci, qui prit du temps – mon épouse m’a quitté à 9h pour me revoir seulement et très brièvement à 18h30! –, Philippe Dejong (encore) est resté près de ma femme, angoissée, pour la soutenir moralement. Ce jour-là, mon petit-cousin (nous avons le même arrière-grand-père) est devenu mon frère.

Je suis resté 13 jours (durée prévue) à l’hôpital de La Citadelle, terminant ce séjour dans une chambre qui surplombait toute la ville de Liège, un spectacle féerique le soir et même la nuit: une bénédiction pour un patient devenu insomniaque.
La première visite d’un collègue fut celle d’une jeune fille que je connaissais à Maréchal 2003nnpeine, Vinciane Maréchal, accompagnée de son grand fiancé: je n’en reviens toujours pas. Merci, Vinciane.

Mon remplaçant - un jeune du nom de Christophe Prosmans - est très sérieux et très attentif aux conseils prodigués. Il était très étonné (moi aussi!) de constater via le bulletin que Patrick Constant avait décidé de noter les résultats de l'examen de Noël en janvier de l'année suivante!
Je suis retourné au Collège assez vite. C’était un mercredi de décembre, un peu après midi: j’avais calculé mon coup pour éviter au maximum les rencontres. Je ne me sentais pas encore capable d’affronter le monde des vivants, des actifs. Je craignais la réaction, sans doute enthousiaste, des collègues devant cet objet de curiosité que j’étais devenu depuis qu’ils savaient que j’avais subi 7 (oui, sept) pontages, une sorte de record.
Après avoir traversé la cour déserte, je me dirige discrètement vers le local d’informatique pour recommencer à travailler tout doucement – je ne recevrai un ordinateur que quelques jours plus tard, par l’intermédiaire de saint Nicolas… Pour pénétrer dans ce temple sécurisé, je dois utiliser un code d’accès, malheureusement oublié. Obligé de demander ce sésame au seul collègue encore présent, le préfet d’éducation Embrechts, je frappe délicatement à la porte vitrée de son bureau et j’attends son invitation à entrer – d’habitude j’entrais directement, surtout quand je ne voyais aucun élève dans la pièce. Je ne voulais pas me montrer envahissant, mais je m’attendais à entendre des cris de joie dès que Dominique aurait aperçu ma tête encadrée par la vitre, sûr qu’il serait surpris Embrechts-2003.jpgpar cette apparition prématurée d’un revenant, d’un miraculé. C’est moi qui suis surpris et même stupéfait: Embrechts, cornet du téléphone dans une main, me fait signe de l’autre de patienter, sans le moindre sourire, administrativement, froidement… Incroyable! Je ne suis pourtant pas méconnaissable. Jamais Servais ne m’aurait laissé poireauter ainsi. Mais pour qui se prend-il? Quelques longues minutes plus tard, sa conversation téléphonique terminée (son interlocuteur était soit son confesseur, soit une maîtresse…), il se lève et me fait fête… sur commande. Trop tard! ça sonne faux: tu joues mal, Dominique!

Je mettrai du temps à lui pardonner, mais je n’ai rien laissé paraître de mon dépit. J’ai râlé en silence, vexé, humilié et triste tout à la fois. Moi qui me croyais chez moi au Collège! On est vite oublié. Je n’aurais jamais dû retourner si tôt à l’école; j’étais encore trop fragile pour affronter mes semblables. 

Et puis la vie reprend ses droits. Finalement, des pontages cardiaques, c’est plus impressionnant avant qu’après. Juste l’inverse d’une dépression nerveuse.

 


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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 20:16

1998: année du cœur


1. Le père Dedeur s’en va

De Deur 125L’année scolaire 1997-98 commence par un drame silencieux. Les élèves ne s’aperçoivent de rien. Il n’est pas de leur temps. Le père Dedeur vient de partir sur la pointe des pieds, durant la nuit du 4 septembre, sans un mot, sans un bruit, dans son sommeil. Son cœur, qu’il avait grand, vient de s’arrêter, définitivement. Jésuite depuis 52 ans, il a quitté Saint-François-Xavier exactement 40 ans après y être arrivé. Ses parents sont fermiers et flamands, émigrés en Wallonie, à Celles-lez-Tournai, près de la future et arbitraire frontière linguistique. Né le 8 novembre 1916, en pleine guerre, Richard Dedeurwaerder est élevé à la dure, mais on ne sait dans quelle langue. Le belge, sans doute…Etait-il parfait bilingue? Comme il ne disait que de temps en temps une phrase dans la langue de Vondel, même aux profs de néerlandais, ça reste pour moi un des mystères de ce personnage que j'ai pourtant fréquenté 31 ans.
Quelle que fût son activité principale – ministre, économe, surveillant, éducateur, "sous-préfet", prêtre, aumônier, confesseur, curé –, il est toujours resté le plus matinal des membres de la Communauté: il ouvrait pour la journée la porte (pas encore automatique) côté piscine à 7h du matin, en rentrant de sa nuit à la clinique Peltzer. Oui, même la nuit, il était au service des Verviétois! Heureusement doté d’humour – CCP! disait-il souvent après avoir écouté patiemment les malades ou les blessés de la vie: courage, confiance, patience! – il continua de surveiller ou plutôt d’accompagner les adolescents bien au-delà de l’âge de la retraite. Comme il s’intéressait à tous ses semblables, sa mémoire exceptionnelle lui permettait de connaître chaque élève, chaque patient de la clinique et donc tout Verviers. Richard Dedeurwaerder, volontiers surnommé «Cœur de Lion», plus verviétois que le bourgmestre, était le seul jésuite que je tutoyais, par inadvertance. Ses collègues remarquaient peut-être sa voix de stentor, son air bougon ou ses mouvements d’humeur, mais ils voyaient surtout ses éclats de rire et sa profonde gentillesse.
Y aurait-il un seul ancien du Collège qui l’aurait oublié? Impossible. Un qui ne l’aurait pas aimé? Improbable. D’aspect un peu rude, il n’a jamais brutalisé que son véhicule. Un homme de contrastes: le Lino Ventura de la Communauté! Par bonheur, le Collège n’a pas attendu sa disparition pour l’encenser. Le 15 janvier 1982 – il avait alors 66 ans –, les anciens organisent un hommage-surprise à notre jésuite qu’on ne réussit jamais à surprendre: il savait tout, une fois de plus. Ecoutez Jean-Marie Delobel, à cette occasion: «Dedeurwaerder, le sempiternel gardien, le veilleur quotidien des grandes et petites œuvres, l’inamovible ‘bon roi Richard’, arpentant inlassablement le sien domaine des cours et corridors, irrémédiablement accroché et enchaîné aux grains de son chapelet…»
Confident de nombreux Verviétois, le père Richard était un modèle, même à domicile: le frère Maurage ne s’en cachait pas. Il aimait surtout écouter, mais pas trop parler, il «rappelait souvent la maxime: Parler est un besoin, se taire est une vertu. Et d’un doigt humecté discrètement, il tournait ostensiblement la page, avec le commentaire: Laat ze maar zeggen!» (Daniel Sonveaux s.J.)Dedeur fête et Lemmens 82

 (ci-dessus, entre le doyen Lemmens et Jean-Marie Raxhon, président des Parents)

Ses dernières semaines sont teintées d'angoisse: il ne veut pas voir la démolition de l'église. Il ne verra pas tomber le Sacré-Cœur. Le cœur de son Collège; son cœur!

2. Démolition du Sacré-Cœur

 1998 Sacré Coeur 1Le recteur Huet avait pris la décision de fermer l’église; son successeur, le père Sonveaux, de connivence, terminera le "travail"… Il explique ses raisons dans La Toque d’octobre 1998, propos recueillis par Pierre-Laurent Fassin: «Le coût de l’entretien augmentait de manière déraisonnable, le prix du chauffage était également trop important pour une utilisation minime des lieux. De plus, la toiture demandait beaucoup de frais. Mais je tiens à signaler que notre église n’était pas en ruine comme l’était celle de Saint-Joseph au début des années 80.»
Eglise-AB.jpg



Ça nous fait une belle jambe! Il revient avec l’argument pastoral déjà utilisé par Huet (voir Souvenirs 68 - 6: Le recteur et le Sacré-Coeur) pour fermer l’église. Du réchauffé!

Dans la foulée, Pierre-Laurent va interroger le directeur du Centre scolaire, Jean-Marie Delobel, pour connaître ses intentions sur l’affectation de l’emplacement de l’église rasée. Il commence par cette phrase qui, rétrospectivement, me glace le sang: «La démolition de l’église fait partie d’un processus de mutation immobilière entamée il y a quelques années.» Maurage en est sans doute devenu aphone: le processus de mutation immobilière...Dedeur doit se retourner dans sa tombe! La démolition était donc froidement
programmée!

Eglise-demolie-1998-couverture.jpg






eglise-interieur-AA.jpg



On sait depuis janvier 1998 que tout s'est joué le 1er juillet 1997. "Par bail emphytéotique La Communauté SJ de Verviers nous (Centre Scolaire) a transmis  l'usage de son église, à charge pour le Centre Scolaire de la faire démolir (à frais partagés) pendant les vacances d'été 98."




Quels sont donc les projets du directeur? Il en a plusieurs; d’abord celui d’un parking, situé derrière un parc orné des deux statues (saint Ignace et saint François-Xavier) de la façade de l’ancienne église (voir la photo ci-dessous, qui date de mai 2010). A plus long terme, Delobel parle P1010863de la construction de nouveaux locaux pour une future section maternelle. Il rêve aussi d’avoir une entrée principale de qualité et un parking souterrain. Il s’interroge encore sur la future destination du cinéma: l’église est déjà oubliée…







Eglise pierres


En attendant, le Sacré-Cœur part en morceaux à travers le monde, le moins beau se retrouvant chez un démolisseur de Battice (ci-contre). Et les orgues datant de 1873? Rachetées par une association de jeunes Ucclois pour faire revivre les célébrations de la paroisse Saint-Paul! Les veinards. Et les vitraux du chœur? Partis à Taïwan où un jeune jésuite les restaure; pour qui?

1999 Sacré 3

Comment réagissons-nous au Collège? Nous n’avons pas de confidences de
jésuites, mais nous savons que la tristesse domine, surtout chez le frère Maurage. Les profs ont eu le temps de s’y faire depuis 2 ans. Et puis, si c’est pour gagner un parking accessible… Les élèves actuels ont déjà oublié que cette église avait servi ou ne savent pas vraiment à quoi sert une église (triste réalité!).
P1010877


Les seuls à réagir sont les anciens quand ils découvrent subitement en passant rue de Rome que le Collège n’a plus de Sacré-Cœur: quel choc! Une vraie catastrophe pour certains, qui n’hésitent pas à parler de… péché mortel et d’accuser tout à la fois la direction, les profs et les jésuites! On a salopé leur Collège, et tout ça pour un parking! journ Eglise démolie 1998Dérisoire, lamentable! Allez leur expliquer, vous!
J’ai lu récemment qu’un architecte-historien (j’ai perdu la référence) accusait les jésuites de crime contre l’histoire de l’architecture: «Ils ont démoli le dernier témoignage belge du style jésuite!» Comme je n’y connais rien, je mentionne ceci sous toute réserve, d’autant plus que je lis sur Internet (jésuites de la Province de France) qu’il n’y a pas vraiment de style jésuite, mais qu’il
serait plus exact de parler d’un «projet jésuite» d’organisation de «l’espace». Cependant, pour Jo Gérard (dans un article intitulé Les 1131 jésuites belges, datant sans doute des années 1960), "Le style jésuite, ses anges aux drapés tumultueux, ses autels de marbre rare, sa profusion de dorures, de ciselures, d'éclairs, son rythme et son foisonnement, étaient autant de flamboyantes réponses aux exploits iconoclastes qui venaient de transformer la plupart des églises en hangars à orémus." A verser au dossier!



Passons, c’est de toute façon trop tard.

Ah! les questions de parking…
(ci-dessous, on aperçoit le parking habituel, appelé "parking des pauvres" - toujours gratuit - depuis la création du "parking des riches" à l'emplacement de l'église - payant celui-ci!)
Prim-Bassin.JPG

C’est vrai que les enseignants de Saint-François-Xavier devaient se lever tôt (comme moi) pour être sûrs d’avoir une place dans le fond du jardin, seul endroit disponible.

C’était un peu l’anarchie. Les premiers arrivés ne se parquaient pas toujours idéalement pour rentabiliser l’espace au maximum.

Et, comme le nombre d’emplacements – jamais délimités – P1010873était plus petit que celui des aspirants, tintin pour les derniers arrivés! Qu’ils se débrouillent! Comme René Trokay le faisait tous les jours sans rechigner, déposant son véhicule aux environs des Saints-Anges (SFX2).
La première tentative pour «résoudre» ce casse-tête s’attaque à nos portefeuilles: Delobel suggère de créer des emplacements payants. C’est peut-être bon pour les finances du Collège, mais ça n’offre pas d’emplacements supplémentaires; au contraire. Seul avantage: ceux qui auront loué leur aire de stationnement pourront arriver au dernier moment. Je râle: payer pour travailler, c’est le monde à l’envers! Je ne suis pas seul réagir ainsi. Tout le monde rechigne. Je préconise le boycott de cette pseudosolution. Si personne ne paye, Delobel devra faire marche arrière. Effectivement, la comptable (Sabine Simon) chargée de recueillir les fonds essuie le refus de la grosse majorité des profs. Elle en avertit le patron, qui laisse tomber, sans un mot d’explication! En fait, 2 profs seulement, très dociles, avaient trop vite avancé les fonds, des collègues qui viennent de loin: Georges Kupper (Sourbrodt) et Raymond Gaillard (Jupille). On a gagné, mais pour combien de temps?

L’église du Sacré-Cœur va-t-elle manquer au Centre scolaire? En tant que lieu de culte, non. Déjà en 1983, alors que la mixité n’avait pas encore gagné le degré supérieur, l’église était trop petite pour accueillir tous les élèves du secondaire. Même pour accueillir les parents (mais pourquoi utiliser le temple de Dieu à cet effet? le cinéma pouvait faire l’affaire) lors de la réunion générale du 16 septembre de cette même année, l’église était pleine à ras bord. Lors des dernières grandes cérémonies religieuses destinées au Collège, des élèves devaient envahir les marches de l’ancien autel et Notre Dame des Récolletsmême les allées vu le manque de places. Ensuite, on a investi l’église Notre-Dame-des-Récollets (à gauche): la ville était complètement bloquée de 8h30 à 8h45, le temps que l’immense serpent des élèves (et des profs) traverse les deux places. Au moment où on a dépassé les 800 élèves, on s’est retrouvé dans la même situation aux Récollets, avec des élèves assis sur le sol, partout où c’était possible. Finalement, ce fut le tour de Saint-Remacle, l’église décanale, la plus grande de Eglise-St-Remacle-2010.jpgVerviers. C’était tout juste, mais ça devenait inutile... Le Collège avait pratiquement  renoncé à ces grands rassemblements religieux (et même aux petits…). On proposait régulièrement des eucharisties libres (le matin à 8h), une petite chapelle était bien suffisante: quand on y rencontrait plus de 5 personnes (profs compris), c’était Byzance ou plutôt Constantinople...

Le Sacré-Cœur n’a pas été construit uniquement pour l’école, c’est évident. Mais s’il n’y a pas de paroissiens (notre église n’a jamais été paroissiale), plus de fidèles (parce que plus de jésuites libres) et que même le Collège Saint-François-Xavier s’en désintéresse…


N.B. Le 1er Mai de cette année, on fêtait le centenaire de mon église paroissiale: Saint-Bernard de Lambermont.


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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 20:17

9. Succès sportifs

Sans vouloir, ni pouvoir énumérer tous les challenges remportés par Devos-Anne-V-94.jpgnos élèves Sonveau-Virginie-Volley-95.jpgdurant leur scolarité, je ne peux passer sous silence le fait exceptionnel que, en 1977, ce sont deux équipes du Collège qui ont disputé la finale provinciale de handball en catégorie scolaire; des garçons, évidemment, puisque le Collège était toujours unisexe. En 1995, l’équipe féminine de volley-ball triomphe dans le championnat francophone: allez les filles! Cette équipe se compose de Nathalie Reuter (6C) et Bénédicte Reul (4F), Caroline Legros, Audrey Fafchamps, Anne Devos et Virginie Reuter Nathalie Volley 94Sonveau (6E).

Reul B Volley 94

  Nous, enseignants de Saint-François-Xavier, avons plus que tendance à glorifier nos élèves (ou anciens) qui deviennent des vedettes sportives. C’est du pur Legros Caroline 6E Volley 94chauvinisme, totalement irrationnel: comme si nous y étions pour quelque chose… C’en est à un point tel que ces élèves deviennent nos figures de proue dont on fera peut-être un jour des statues (si elles étaient moins chères). C’est ainsi que, dans la plaquette du 150e, nous voyons en bonne place trôner la championne de tennis Dominique Monami (à gauche: c'est une photo toute récente de son site: pas sûr qu'elle fasse seulement du tennis...), à qui j’ai donné cours 2 ans sans avoir jamais eu un reproche à lui faire. Et pourtant, personne ne lui a apprisFafchamps-Audrey-6E-Volley-95.jpg à jouer au tennis au Collège. Pupuce aurait fréquenté l’athénée que ça n’aurait rien changé à son parcours remarquable. Nous avons sûrement connu d’autres champion(ne)s, par exemple Laurence Junker, dont les journaux ont moins parlé; Laurence n’a été que championne de Belgique et en tennis… de table! Et puis, elle était particulièrement discrète: je n’aurais jamais rien su de ses Monami-Dom-avant-1998n-.jpgperformances sans la presse locale alors que j’ai été son titulaire.Pour Pupuce, c’était différent. Sa maman, qui travaillait à la cantine du Collège, se chargeait de faire sa publicité. En outre, certains collègues ont dû composer Junker-laurence.JPGavec ses absences: elle partait parfois plusieurs jours (avec l’autorisation de la direction) et demandait à ses professeurs, très conciliants, des petits coups de main en rentrant. Elle tenait en particulier à passer les tests qu’elle avait manqués (bravo!). Joseph van der Hoeven (ci-dessous), collègue plein d’humour, me racontait un jour en sortant de table prématurément qu’il était pressé, car il devait consacrer une heure (bénévolement, comme d’habitude) pour que Pupuce puisse refaire un test qu’elle avait manqué pendant qu’elle jouait un tournoi à… 10.000 dollars! Une somme extravagante pour VDH 150un enseignant. Non, Joseph n’a même pas reçu une bouteille de vin en fin d’année, mais il ne l’avait pas imaginé non plus. Je l’ai interrogé sur ses souvenirs à propos de notre championne: «Je me souviens que Dominique avait été très fâchée sur moi lorsqu'un jour j'avais refusé de lui ajouter 1/2 point qu'elle estimait mériter pour son interro. Après lui avoir demandé si elle faisait preuve d'autant de hargne sur le court pour contester une décision arbitrale, elle m'avait répondu sèchement: "Oui!". C'est sans doute ainsi qu'on devient une championne, en ne lâchant rien... C'est ce que j'ai pensé en regardant tout à fait par hasard à la télé – quelques années plus tard – un match épique de Fed Cup où elle avait apporté le point décisif à la Belgique (contre les Pays-Bas, si je me rappelle bien, et aux Pays-Bas, donc ma patrie «génétique» contre ma patrie d'adoption), alors qu'elle était victime de crampes, souffrait le martyre et de toute évidence (pour ses adversaires du moins, qui lui ont d'ailleurs par la suite reproché d'avoir simulé...) allait abandonner. (C'était pourtant vraiment mal la connaître!) Je me souviens d'avoir vraiment «vibré» ce jour-là et d'avoir eu les larmes aux yeux, de joie (je précise) malgré mes origines...
Dernière anecdote: un jour, je me dirige vers la classe où j'allais lui donner cours (allemand, 3e langue étrangère, 2h/semaine en 5e et en 6e) et elle vient vers moi dans le couloir en me disant: "Monsieur, la RTB (Michel Deville pour l'émission Ce soir) va venir filmer votre cours, est-ce que vous êtes d'accord?". Je lui ai répondu le plus sérieusement du monde: "Mais oui, bien sûr, mais pourquoi la RTB s'intéresse-t-elle tant à moi, mes cours seraient-ils si exceptionnels?" Sa tête!»
Cet épisode rappelle à Joseph une anecdote plus récente. «Quelques semaines avant ma retraite, une (nouvelle) élève de 5e m'a dit en recevant son test d'allemand corrigé:
"Mais enfin, Monsieur, je ne comprends vraiment pas pourquoi vous ne m'avez mis que 8/20 pour ma rédaction alors que plus d'un mot sur deux était juste!" Je lui ai répondu avec le sourire que c'était en effet une grande injustice, car en comptant les lettres justes, elle méritait au moins 70%... Elle n'a pas insisté!»

Mais revenons à Dominique; c'est une charmante fille, il faut le dire, toujours souriante. En 2004, elle est venue jusqu’à mon domicile pour donner une interview filmée par mes soins à l’intention de la mise à la retraite de son prof préféré, Bernadette Mignot – véritable fan de Pupuce. Et elle ne m’a rien compté…

A propos des Monami, nous avons un très bon souvenir d’un 1980--Mignot.jpgretour de promenade pédestre avec Raymond Gaillard (évidemment), Joseph Ruwet et Arlette, vdH et moi (en tout cas). Comme nous étions partis de Polleur, près de chez Mme Monami qui nous avait vus démarrer, nous devions venir rechercher nos voitures au même endroit vers 16h. Pas besoin de chercher un établissement pour se restaurer: Madame nous attendait avec tout ce qu’il fallait et même un peu plus. Nous avons été reçus comme des princes; un moment mémorable. Joseph précise à ce propos: «Dominique n'était pas encore à cette époque la joueuse du top 10 mondial qu'elle est devenue ensuite, mais faisait déjà rêver sa maman; son père (médecin) nous avait par contre beaucoup fait rire en déclarant sur un ton flegmatique: "Bah, en continuant à s'inscrire à des tournois, elle finira bien par passer un jour le premier tour..." Il faut préciser, que ce jour-là, nous étions tous un peu euphoriques...»
Joseph, qui vient seulement d'être pensionné (le 1er avril 2010), m'apprend ceci:
«A propos de performances sportives de nos élèves, sais-tu qu'une rhétoricienne vient de décrocher la médaille d'or en catégorie junior au championnat d'Europe (ou du monde, je ne sais plus...) de tir à l'arc en Croatie? Il s'agit de Zoé Göbbels et elle fait partie du même club que Gérard Lemin...»

10. Et les autres collègues?

Le corps professoral a parfois réussi à composer une équipe de football ou de volley pour rencontrer les parents, les élèves ou encore une autre école. Mon premier match avec SFX – qui doit dater de 1967 – se déroula sur le terrain de football du RSC Theux (mat.14), devenu depuis Franchimont, mais je ne sais plus contre qui. Je me souviens des collègues suivants qui formaient l’ossature de notre équipe: Fernand Poumay, Roger Louis, Herbert Dechêne, Jean Arnold (tous instituteurs), Jacques Florence, Lino Portolan, Maurice Hoffer et moi. Aucun souvenir du score.

J'ai retrouvé la trace écrite d'une partie jouée sur le terrain de Don Bosco, ancien terrain du Standard d’Andrimont (mat.349), rue Albert Thomas. Nous sommes alors au printemps de 1970. Les profs veulent venger leurs précédentes défaites contre les rhétos (je n'ai pas connu cette honte!). Ceux-ci comptent dans leurs Poumay-F-Lieutenant-et-Lemaitre-1969-70.jpgrangs des Dubois, Dumont et Dumoulin, attaquants ambitieux qui ne feront cependant pas vraiment le poids face à debelle-P-69-70.jpg"un Fernand Poumay intransigeant, un P.Debelle aussi élégant qu'omniprésent et un Jacques Florence en état de grâce". Le journaliste de service est sans doute un Classique: il signe Ocus Podas. Cette expression grecque m'a sans doute marqué en Poésie, car je me souviens qu'Homère (dans l'Iliade) ne parlait jamais d'Achille sans mentionner qu'il avait le pied léger. En grec, ça donne Achilleus podas ôcus. Je ne suis pas peu fier de pouvoir étaler ainsi une de mes réminiscences hellènes, mais ça ne me donne quand même pas le patronyme de ce plumitif. Quoique. Je parierais sur le père Buyle vu l'humour déployé dans cet exercice. Cet anonyme parle encore des "débordements prestigieux de Bernard Denooz et de Marcel Teller-1967-1968-copie-2.jpgTeller qui se firent un plaisir de dérouter la tactique de hors-jeu de l'adversaire". Après avoir noté que la partie n'était pas d'un académisme rigoureux puisque le nombre de joueurs sur le terrain alla jusqu'à 26 avant que l'arbitre ne cède son sifflet à la compétence de Jean Gillot, on apprend enfin le score: un très sec 4-1 à l'avantage des vétérans. Denooz-69-70.jpg

Sur ce même terrain andrimontois, témoin de mes premiers exploits footbalistiques, nous avons écrasé une équipe de parents – leur extérieur droit, M. Grau, avait dépassé ses limites (léger malaise). Jean-Pierre Dumont avait pris la place de Florence dans les buts en jouant comme un troisième back et je crois que Jean Gillot, Jean-Michel Daele, Joseph Ruwet, Marcel Lepièce et Jean Arnould avaient rajeuni la moyenne d’âge de notre team.
Le jeudi 11 novembre 1971, c’est la revanche au terrain de Rouheid. Nous gagnons 5-3 (3-0 à la mi-temps) d’après la Revue de décembre.

Nous avons aussi entrepris une expédition au collège jésuite du Sacré-Cœur de Charleroi pour rencontrer les profs locaux en football et en volley. L’ambiance était excellente entre les adversaires d’un jour, c’est tout ce dont je me souviens, mais c’est le principal dans le fond.

Foot rhétos nTouss 74Dans l'équipe des rhétos, je reconnais: assis: René Löscher, Daniel Fosséprez?, André Carlier, Michel Quiriny; debout: ?, ?, Marc Lampaert, ?, Bertand (?).

Contre les élèves, ça s’est toujours bien passé malgré le fait qu’on ne réussissait  pas toujours à être au complet: pas fiers, nous devions un renfort à nos adversaires du jour. Il n'empêche, l'équipe "Profs et cie" avait infligé ce jour-là un cinglant 5-2 aux rhétoriciens pure souche qui les défiaient. Les photos ci-jointes montrent les équipes au terrain B du REFC Lambermontois (mat.299). Ce match historique date de 1974, juste avant le congé de Toussaint à mon avis.
Foot professeures renfPhoto ci-dessus de l'équipe des profs renforcée.
Assis: Jean-Michel Daele, Philippe Brandt, et deux petits élèves;
debout: Joseph Ruwet, Henri-Gérard Montens (élève), Jean Arnould, Jean Gillot, Jean Janssen, un parent spectateur et Laoureux (à mon avis).

J'ai lu récemment que pendant le carême de cette même année 1974, les rhétoriciens avaient  goûté «la saveur amère d'une platureuse victoire, en football, contre le corps professoral!». Je n'en ai aucun souvenir: passons!

Puis nous sommes restés des années absents des terrains, Dieu sait pourquoi. Les profs de gym ont une fois défié les élèves en volley après une journée sportive et ont été battus 3-2, score honorable: n’oublions pas que l’adversaire avait le monopole de la jeunesse.

Finalement, c’est le carême de partage qui relancera l’esprit d’équipe du côté professoral. Mais dans des sports de salle uniquement – basket, volley ou mini-foot. Ça donnera parfois des parties endiablées avec des spectateurs (des élèves) déchaînés. Le père Vincent rappelle (le fallait-il?) qu'en 1976, durant le carême, un jeudi à 16h30, «les rhétos gonflés à bloc ont légèrement entamé les réserves footballistiques du corps professoral mais pas leur bonne humeur en les battant sur le score de 3 à 1.» 
Au total, ça fait bien peu de matchs sur 34 ans. Non, ce n’est pas le sport qui nous a soudés.Je n’oublie pas que nous nous sommes parfois retrouvés pour mouliner sur les routes wallonnes. J’ai ainsi roulé dans un peloton comprenant au moins Fernand Poumay, Jacques Camps, Roger Louis, Jean-Pierre Dumont, Herbert Dechêne et José Lambrette, mon entraîneur personnel. Malheureusement, j’ai manqué de persévérance (comme Delobel qui faisait du vélo en solitaire). Une année, j’ai laissé dormir mon vélo (jaune) dans le garage; l’année suivante, je l’ai rangé dans un vide ventilé. Ne le voyant plus, je l’ai oublié. Puis, dans un geste que j’imaginais généreux, je l’ai donné à un jeune plein d’enthousiasme, ancien et fils d’un collègue.
Joseph vdH me rappelle aussi
qu'à une certaine époque, avec Jean-Marie Delobel (à gauche) et Georges Küpper, nous profitions parfois d'une fourche commune pour jouer aux gros «bébés nageurs» dans la piscine voisine! Je ne peDethier-Ramak-MF-2004.jpgux oublier Viviane Hollands (épouse Meens; gymnaste affirmée, Marie-France Dethier (à Hollands-Viviane-09.JPGdroite), golfeuse assidue, ni Marie-France Schoonbroodt, brillante en tennis, et surtout Jean-Luc Goffin (à droite), pongiste et clubman..
Pour le jogging, je suis allé plusieurs fois à Bielmont… voir arriver quelques-uns de mes collègues qui osaient
affronter le difficile parcours verviétois.
Schoonbroodt 2003
Pour moi, c’étaient presque des extraterrestres. J’ai pu admirer, en tout cas, Joseph van der Hoeven, Eric Dethier , Maurice
Charlier, Manu Chaumont, Christophe Goffin.jpgFettweis, Jean-Luc Bougard plus des jeunes dames comme Anne Quoilin, Patricia Hotermans et Bénédicte Winandy .




Je n’oublie pas que Maurice Charlier et Manu Chaumont ont ensemble gagné un cross d’orientation.


Finalement, je crois quand Charlier Maurice Gillot 2005même que le plus sportif de tous (Dumont excepté) est Jean Arnould.
Winandy Béné 2003


Après avoir brillé en volley, il s’est passionné pour les grandes randonnées cyclistes; en VTT, il Dethier 97emmène volontiers des collègues comme Liliane Hubin ou Myriam Soret. Il est aussi accro au tennis.







Particulièrement à l’aise dans cette disci
Hu Lilianepline, il en deviendra professeur pour initier, entre autres, Dominique Embrechts, Anne Merveille, Claire Collard, Cécile Déderix, Christian Merland, Véronique Culot et, le plus récalcitrant, Gérard Lemin. A 58 ans – toujours jeune –, Jean quittera SaLemin-88.jpgint-François-Xavier, lassé des ados et de l’âge bête. Il est toujours passionné, mais de prestidigitation, de longue randonnée vélocipédique (France, Angleterre-Ecosse, Hollande, etc.Merland 05 n), de dressage de chiens (aujourd’hui président du cSoret Mimi 2004lub Cokaiko de Polleur) et d’informatique, sans compter qu’il est devenu cliniclown, entraînant Jean Gillot et… moi, après notre retraite.

Pendant ce temps-là, je bouge de moins en moins: grave erreur! En 1998 – en est-ce la conséquence? –, je dois passer sur le billard pour des ennuis de cœur.

Aujourd’hui, ça fait 10 ans que je vais deux fois par sema
ine au grand hôpital – tout est grand à Verviers: la poste, le théâtre, le Bazar, l’hôpital et même Verviers – pour Culot-V-2005.jpgune séance de gymnastique et de sport destinée aux «cœurs tendres». Finalement, nous formons là une bande de copains. Mais voilà 2 ans que la gent féminine, déjà pas très nombreuse auparavant, nous a abandonnés; elles ont le cœur solide, elles: vous avez dit «égalité des sexes»?

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12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 14:54

7. Les journées sportives

A l’occasion des festivités du 125e, l’équipe des profs de gym se lance dans une organisation d’envergure impliquant la grosse majorité des enseignants du Collège, qui participent volontiers: il s’agit de proposer à tous les élèves du secondaire une journée complète d’activités sportives. Chacun pourra pratiquer le sport de son choix: football, escrime, basket, tennis, escalade, équitation, etc. Il y en a pour tous les goûts et on n’hésite pas à sortir du Collège. Ce 19 mai 1980 est une date historique pour notre vieille institution, qui n’a jamais imaginé que l’on pourrait ainsi mobiliser toutes les forces vives pour célébrer l’enveloppe corporelle de tant de belles âmes.

Deux ans plus tard, on remet le couvert. Le mercredi 19 mai 1982, veille de l'Ascension, sera une journée (ou plutôt une partie de journée: on commencera à 9h15 pour terminer à midi) programmée dans le but de faire découvrir aux élèves les possibilités d’activités physiques et sportives proposées par les clubs de la région. Une excellente idée. On avait même intégré pour l’occasion les élèves de 6e primaire. Mais toute organisation qui se passe au grand air est tributaire des caprices de la météo. Or les prévisions ne sont pas bonnes et des parents d’élèves de 6e primaire téléphonent à Herbert Dechêne, chef d’école, pour excuser d’avance leurs rejetons, qui ne vont pas Dechene-Herbert-5-prim-B.jpgaller se faire rincer par la drache annoncée. Delobel et Dechêne décident en concertation d’annuler sine die le projet et font prévenir les élèves le mardi matin, veille du grand jour. Jean-Michel Daele, cheville ouvrière de l’organisation, se voit obligé d’annoncer, la mort dans l’âme, ce contrordre totalement indépendant de sa volonté. Il est devant des rhétos particulièrement dépités. Ceux-ci rouspètent, émettent des objections, estiment qu’on n’annule pas un match pour quelques gouttes de pluie… éventuelles! Jean-Michel a bien envie de leur donner raison, d’autant plus qu’une organisation de ce type exige une préparation longue et minutieuse et la mobilisation de dizaines de personnes qui doivent parfois prendre congé pour l’occasion. C’est sûr, Daele est de leur avis et, malgré lui, ça doit se sentir dans son discours…

Notre Michou  retourne chez lui prendre sa pause de midi et en même temps se relaxer après les secousses de la matinée: il ne recommence qu’à 14h15.


La cloche annonçant la reprise des cours sonne à 13h25. Il fait magnifique: c’est difficile de croire les prévisions pessimistes de M. Météo. Au moment de sortir de la salle des profs, je constate comme mes collègues que pratiquement tous les grands élèves font un sit-in le long du mur du cinéma: ils refusent ostensiblement de se mettre en rang pour recommencer les cours. Ils revendiquent bruyamment le maintien de la journée sportive.
Sitin2-2012.jpg
[Ajout tardif, en bleu. Evidemment, personne n'avait pensé à prendre une photo des élèves assis dans la cour: c'était largement improvisé. Aujourd'hui, en 2012, il se passe des manifestations bien plus importantes et photographiées par la presse locale
Le Jour-Verviers, pages régionales de Vers l'Avenir , avertie des événements. Voyez les deux photos ci-jointes, datées du 28 septembre 2012: c'est un vrai sit-in à SFX1 contre le projet de fusion des 3 écoles, SFX1, SFX2 et St-Michel].

Sitin-octobre-2012.jpg

C’est du jamais vu à la caserne, pardon, à l’école: une mutinerie! Delobel joue les gros bras, mais les élèves ne bronchent pas. Il est surexcité. Rentrant de méchante humeur à la Trokay-Rene-78.jpgsalle des profs, il se fait interpeller par René TrokayDaele JMn, qui choisit très mal son moment pour exprimer son opposition à la décision prise: il se fait «reprendre de volée» de maîtresse façon. Un Delobel furieux, c’est impressionnant! Celui-ci file dans son bureau pendant que les grands élèves, toujours assis, réclament comme un dû leur journée sportive.
Ici, j'ai deux versions différentes. D'après Bernard Schyns, manifestement un des meneurs (avec Patrick Raxhon),
«le père Dedeur et Monsieur Servais ont alors de magistrale manière entamé la destruction systématique de notre petite action syndicale en coupant l'hydre à ses têtes...».
D'après Jean-Michel,
Delobel lui téléphone dare-dare à 13h30. Il ignore tout de la tournure des événements. Le directeur lui demande de venir au plus vite pour négocier avec les rebelles. Daele arrive sur les chapeaux de roues 10 minutes plus tard. Les élèves n’ont toujours pas bronché. Réunion chez Delobel du cabinet de crise: Herbert Dechêne, Jean-Marie Delobel et le petit Michou qui a bien pris 10 cm en un rien de temps... En revoyant de près l’organisation, on constate que la majorité des activités prévues se font sous abri et, pour les autres, les possibilités de se protéger de la pluie sont réelles. Nouveau revirement, la journée sportive est maintenue. Jean-Michel est chargé d’annoncer cette bonne nouvelle aux manifestants. Tous les élèves se relèvent comme un seul homme et les cours reprennent normalement. Le lendemain, temps gris, mais pas une goutte de pluie! Quelle histoire dans la capitale de l’eau!
C’est quand même la première fois (que je sache) qu’une mutinerie au Collège obtient gain de cause: un précédent fâcheux. La journée sportive aura dorénavant sa place dans le calendrier scolaire.

En 1984, les profs de gym ont une idée géniale: profiter des installations sportives de Louvain-la-Neuve  – plus exactement du centre sportif du Blocry – pour organiser toutes les activités au même endroit et ainsi augmenter l’esprit de convivialité et de rencontre. Il faut évidemment attendre que les étudiants universitaires laissent la place – voilà pourquoi la date sera repoussée au 4 juin. Et pour le transport? Un train spécial, carrément, rien que pour nous: le train Saint-François-Xavier! Les plus jeunes sont déjà tout emballés. La journée se passe sans anicroche, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes quand, au retour, le train SFX s’arrête brusquement en rase campagne… Le chef de train court dans tous les wagons: qui a tiré le signal d’alarme? Ce petit coquin, qui s’en souviendra toute sa vie, est un certain Christophe Crickboom que j’ai eu comme élève l’année suivante en 3e. Ce garçon a une très bonne réputation, aucun antécédent comme on dit pour les criminels. Christophe est même plutôt discret et réservé, je peux en témoigner. Quelle mouche l’avait piqué ce jour-là? Quel message voulait-il transmettre par cette action d’éclat? Seul un psychologue – mais pas du Collège (voir SOUVENIRS 58 - 8) – aurait pu détecter les raisons profondes, enfouies dans son inconscient depuis la naissance (n’avait-il pas le cordon ombilical autour du cou?), qui avaient poussé cet enfant angoissé à passer à l’acte…

Le vendredi 5 mai 1989, lendemain du congé de l’Ascension, journée sportive annuelle. Pour les élèves du cycle supérieur, c’est presque une routine. Comme d’habitude, chaque responsable d’une activité – presque tous les profs sont dans le coup – prend les présences et remet sa liste au préfet de discipline. Au moment des comptes, le préfet constate un brossage impressionnant chez les grands élèves. Décourageant!

La dernière journée sportive a lieu l’année suivante, le lundi 30 avril 1990. Malgré une sévère mise en garde, rebelote! La formule qui a si bien marché durant 8 ans ne motive déjà plus. Oui, nous sommes déjà à l’ère du zapping.

En remplacement de la journée sportive, le staff des profs de gym organise deux stages d’escalade dans la forêt de Fontainebleau, en France, au moment du congé de l’Ascension (haut les cœurs!). Du 9 au 10 mai 1991 et du 30 avril au 1er mai 1992. Evidemment, ça ne concerne pas tout le monde. C’est à cette époque qu’on développe le mur d’escalade qui requalifie l’ancienne salle de gym, devenue entre-temps vestiaire des filles. Ces demoiselles trouveront un autre endroit pour se déshabiller, derrière la scène du cinéma.
Evidemment, la grimpe en milieu naturel est beaucoup plus motivante.

8. Le défi montagne

 

 

Caricature-montagne1.jpg

 

 

 

 

 

 


Montagne 94

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



J’ai déjà parlé de la préparation de ce fameux projet, unique dans les annales du Collège (voir SOUVENIRS 52 - 8). Le Haut-Atlas était considéré comme le nec plus ultra, suivi de près par le sommet du mont Blanc. Les 78 sélectionnés ont bien travaillé pour mériter leur récompense; d’autre part, les profs de gym ne les ont pas ménagés durant les séances d’entraînement physique. Via Ferrate
photo de la Via Ferrate


Les 5 groupes d’un minimum de 8 élèves sont encadrés par des professionnels de l’escalade et par les accompagnateurs du Collège: Manu et Myriam, bien entendu, Maurice Charlier, Jean-Michel Daele, Liliane Hubin, Annette Delhaes et Régine Larose, plus quelques renforts bien connus des organisateurs. N'oublions pas Jean Arnould qui a participé aux entraînements et même au transport du matériel au retour.
Certains participent à plusieurs équipées. Chaque expédition dure 8 jours, mais à des dates différentes qui s’étalent des vacances de Pâques 1994 à la fin août. Il est hors de question d’amputer l’année scolaire.

Moyenne Montagne

  ( autour du mont Blanc:
   photo ci-jointe)

  Les montagnards en herbe partent le moral gonflé à bloc; la confiance règne. La première action consiste à souder les équipes. Sur place, certains jeunes vont devoir mordre sur leur chique pour lutter contre la fatigue et le découragement. Quelques-uns prétendront avoir dépassé leurs limites... La montagne est impitoyable, mais l’encadrement est excellent. Voilà en tout cas une expérience qui fait mûrir.

Tous se conduisent comme il le fallait, pas un seul tire-au-flanc, pas d’indécrottable égoïste, rien que des équipiers solidaires. Et une ambiance extraordinaire au retour. Revenus sur le plancher des vaches verviétoises, ils ne tarissent pas d’éloges sur ce périple exceptionnel – ils se doutent bien qu’ils viennent de vivre une expérience unique. Je lis dans La Meuse – qui a soutenu ce défi des 28-29 janvier 1995 (pas vraiment pressé, le journaliste) des commentaires enthousiastes qui vont de «souvenir INOUBLIABLE et EXTRAORDINAIRE» (Anne-Catherine Scheen, la fille de Geneviève Tristant, partie au Maroc sur le Haut-Atlas) à «grandiose» (Delphine Troisfontaines parlant du sommet du mont Blanc; photo ci-dessous) Mt Blanc sommeten passant par «Ce n’est pas seulement une symbiose avec la nature, c’est aussi en plein dedans; (…) une communication avec l’Europe» (Jean-François Vanberg, qui vient d’avoir randonné autour du mont Blanc. «On n’arrive jamais seul au sommet, c’est le travail de toute une équipe!», remarque un copain. Pour les terribles «Via Ferrate» dans les Dolomites (photo ci-dessous) où il faut progresser Dolomites(en toute sécurité) au-dessus du vide, le long des câbles qui tracent le parcours, Maïté Mignot parle d’une semaine extraordinaire dont elle retient surtout «le sourire après l’effort qui exprime tant: la fatigue comme le bonheur d’avoir réussi (…), le bonheur d’être là entouré de jeunes». Concernant le Parc naturel de la Vanoise, qui attendait nos adolescents, Anjali Winandy, exaltée, raconte: «Comme tous les géants, il fut dur à vaincre; arrivés au-dessus, que de fierté et de splendeur! Quand le géant porte le nom mystérieux de Dôme de Chasse Forêt, il nous élève encore plus haut, dirait-on, pour finalement nous laisser redescendre rêveurs ou rêveuses

 

 

 


(…). Merci aux réalisateurs de ce rêve!»
Je note encore cette affirmation spontanée revenue à plusieurs reprises: «Les plus beaux jours de ma vie!» C’est l’euphorie totale chez les participants et chez le journaliste, qui rapporte même des commentaires (sans citer l’auteur de ceux-ci, heureusement) sur une destination qui avait été supprimée…

Chaumont 94Les parents aussi sont aux anges. La formule d’une maman frappe les esprits: «C’est un gamin qui est parti, c’est un homme qui est revenu»: cerise sur le gâteau pour Mimi Soret  et Manu Chaumont, Soret-Mimi-2004.jpgorganisateurs un peu fous de ce projet mémorable, sans doute le plus impressionnant de ces 50 dernières années et probablement le plus dur pour les organisateurs.

 
Emmanuel Chaumont (photo La Meuse 1994)

Interrogée à ce sujet, Mimi m’a confié tout récemment: «C’était épuisant, je m’en suis occupée tous les jours durant un an; les critiques fatiguaient; mais on a vécu quelque chose de merveilleux et on a gagné de véritables amis chez les élèves, et ça dure toujours. Le plus étonnant, c’est qu’on n’a jamais organisé de soirée de retrouvailles. Non, je ne suis pas prête à recommencer. Il faut être jeune pour se lancer dans pareille aventure.»
Effectivement, une école a toujours besoin de jeunes profs, ce qui nous a manqué par moments.

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 17:03

4. Un nid d’anciens

Jacques Florence quitte le Collège en 1972 pour céder la place à Jean-Michel Daele (Rh.68): c’est le premier des anciens du Collège qui vont occuper toutes les places du staff de l’éducation Collings-JM-67nn.jpgphysique.


Daele-75-ou-76-n.jpgEt curieusement, les 4 suivants ont fait des maths avec moi: Jean-Marie Collings (Rh.71) – qui ne restera qu’un an (1976-77) – remplacé par un autre Aubelois, Léon Ernst (Rh.71), prof à l’inférieur; Manu Chaumont (Rh.74), puis Jean-Luc Bougard (Rh.77), qui commencera carrière Collings ping pongen primaire. Je suppose que ce quatuor est heureux de se retrouver dans ses anciens murs pour communiquer aux jeunes l’enthousiasme sportif qu’il
a connu naguère.






(Ci-dessous: Anne Quoilin, Patricia Hotermans et Jean-Luc Bougard en 2006)W 01 2006-03-24-st-louis
L’esprit du Collège ne peut pas se perdre, c’est le principal à mon avis. Il faut aussi savoir que, d’après Jean-Michel, les jésuites ont toujours donné une grande Bougard-Mathieu-1974.jpgimportance à l’éducation physique. C’est le fameux mens sana in corpore sano, je suppose. Je dois avouer que je ne m’étais jamais rendu compte de cet amour particulier de la part des jésuites; mais si Michou le dit… En repensant à ces jeunes collègues, je ne peux rater l’occasion de dire que nous avons eu la chance de tomber sur une équipe de valeur. Loin d’être des éducateurs bornés, on va en retrouver 3 sur 4 (pour Jean-Luc, j’hésite) actifs dans le théâtre ou dans la culture en général. Jean-Luc Bougard est au Collège tous les samedis matin pour s’occuper du parascolaire. Jean-Michel terminera sa carrière dans les hautes sphères des penseurs de programmes et Manu est connu pour donner des recyclages à droite et à gauche.

Chaumont-n-1989.jpg
Lelarge-Suzy-2004.jpg











Suzy Lelarge (épouse Damoiseau), Monique Gillet (épouse Hennen
que ses petites élèves appelaient tendrement "Madame Nènène") et Françoise Dourcy seront les premières dames dans cet univers très macho. Elles ne s’incrusteront pas vraiment: Suzy réintégrera assez vite SFX2, d’où elle était descendue pour quelques heures au moment où cette école buvait le bouillon; Monique retournera aussi dans son ancienne école puis disparaîtra de façon tragique (incompréhensible pour une femme si joyeuse). Quant à Françoise, elle déménagera suffisamment loin pour devoir nous abandonner.
Hennen-Gillet-Monique.jpg

L’héritage de Florence est bien conservé, pas d’angoisse. En sport, si le Collège s’est toujours distingué en basket, le football n’est pas oublié. Bougard était un excellent keeper chez les Provinciaux de l’Entente Rechaintoise, Ernst sera peu de temps entraîneur d’équipes de jeunes avant de devenir arbitre de football. Je réussis à recruter Michou et Jean Arnould pour jouer au REFC Lambermontois avec moi, mais ce sport est vraiment trop brutal pour le petit Daele (back gauche), qui abandonnera après quelques matches. Arnould, centre-avant très collectif, sera plus persévérant. C’était en 1973, la dernière année où j’ai joué en championnat. On verra que d’autres sports d’équipe ne seront pas négligés.

Les filles seront heureuses (je suppose) d’être dirigées par le sexe faible, Hotermans-003.jpgreprésenté finalement par Anne Quoilin (épouse Pirnay) et Patricia Hotermans – épouse de Christian Grégoire (Rh.71) comme Ernst et Collings: on reste en famille. En primaire, le sympathique Yves Adam , le rire en bandoulière, égaye la Adam-Yves-97.jpgcompagnie du fondamental depuis quelques années déjà. C'est le complément parfait au dynamisme d'Anne. 

L’éducation physique prend une nouvelle dimension avec le Rénové en 1980. Le cours du premier degré passe à 3h/semaine (+1) et, grosse surprise pour les Gregoire-n-67.jpgvieux crocodiles du coin, une option complémentaire de cette discipline à raison de 4h/semaine se maintiendra durant 10 ans. Avec l’augmentation du nombre d’élèves, on n’y coupera pas, il faudra construire à nouveau: ça coûte, la gym! Quand je pense que la seule dépense pour les cours de maths se réduira à l’achat d’une latte de bois, d’un compas et d’un rapporteur en plastique par classe de l’inférieur, une fois tous les 30 ans…

En attendant ce nouveau hall de sport, on voit de plus en plus souvent des élèves se remuer dans la cour durant l’horaire de la journée (mais le silence n’est plus de rigueur!) ou courir le long des quais de la Vesdre.

5. Brosseuses et brosseurs

Les cours le plus souvent brossés sont les cours d’éducation physique, en particulier la natation. La piscine rebute surtout les adolescentes. Pour éviter cette «corvée», elles peuvent arguer d’un phénomène mensuel dont elles abusent. Surtout quand elles ont des maîtres nageurs masculins. Jusqu’à ce que le prof tienne un calendrier personnel pour chacune de ces brosseuses (véridique!). Pas de chance, pour une fois que la différence des sexes leur donnait un avantage…

Le problème de piscine le plus retentissant éclata pourtant à propos d’un garçon, en 1980 (je crois). Jean-Michel est alors à la manœuvre. Patrick, le troisième fils de l’échevin PSC des Sports – par ailleurs ancien élève, président de l’association des parents et futur bourgmestre – ne veut pas nager ce jour-là. Daele, fidèle à sa ligne de conduite, exige un mot d’excuse des parents ou un certificat médical. Le papa – en l’occurrence responsable politique de la piscine communale – explique qu’il craint pour son fils la «saleté de la piscine» qui pourrait provoquer une mycose aux pieds de son fiston! Quel culot! Jean-Michel n’accepte pas cette excuse et s’étonne d’autant plus de cette attitude, qu’il n’a jamais eu de problèmes similaires avec les deux frères aînés de Patrick. Il trouve particulièrement choquante cette excuse provenant de la bouche même de l’échevin chargé de veiller à la propreté de cet outil communal à la disposition de tant de Verviétois, tous inconscients, donc, des risques de maladie qu’ils courent… Le torchon brûle entre notre échevin, qui se bute, et Daele – un têtu de naissance –, qui exige. L’affaire va dégénérer au moment où Delobel – lui-même échevin PSC – joue les pompiers: il invite les belligérants à une rencontre de conciliation dans son bureau. Le climat est tendu, mais nous sommes entre gens du monde, n’est-ce pas, des hommes de bonne volonté et des chrétiens de surcroît… Finalement, le père de Patrick promet qu’il fera parvenir un certificat médical en bonne et due forme. Daele, pas né de la dernière pluie, l’avertit qu’il conteste d’avance ce document, qu’il enverra illico à l’Inspection médicale pour vérification: attention, l’affaire risque de se terminer au tribunal, ce qui ne semble pas effrayer notre échevin, avocat de son état. Quand Michou est droit dans ses bottes, pas moyen de le déchausser; qu’on se le dise: il y va de sa crédibilité en tant qu’enseignant. L’échevin-avocat a trouvé le docteur complaisant et Daele a, comme promis, fait suivre ce document contesté à l’Inspection. Mais Jean-Michel attend toujours des nouvelles de sa démarche… Le pot de terre contre le pot de fer!

6. Le triathlon

Une autre particularité du cours d’éducation physique au Collège, c’est l’organisation du triathlon des rhétos depuis juin 1985, comme épreuve finale d’évaluation. Voilà un bon moyen de donner de l’importance à cette discipline que certains «intellos» ont toujours un peu snobée. Chaque rhéto est tenu de réussir cet «examen» pour obtenir son diplôme, c’est en tout cas le discours officiel. L’épreuve comprend un  400 mètres de nage (libre), un parcours d’obstacles dans les salles de sport et 3 fois le parcours suivant en course à pied: la rue de Rome et ses escaliers, la rue du Palais, la rue Xhavée et enfin le parc Fabiola. C’est généralement organisé le dernier mercredi après-midi avant la session d’examens de juin. Les premières années de cette compétition, certains rhétos – les moins sportifs – redoutaient cette épreuve comme la peste. Le bruit courait que les profs de gym étaient intransigeants en délibérations. Je suppose que Hubin-M-Christinen-85.jpgc’est pour cette raison que la maman de Marie-Christine Hubin attendait sa fille au début de la rue du Palais et lui faisait gagner un temps précieux en la conduisant en voiture au bout de cette longue rue, et cela à chaque tour! Vous savez, Monsieur, Marie-Christine, son truc, c’est les langues…

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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 12:30

Ma gym au XXe siècle

1. La Culture physique

Mon premier prof de gym (en 1952) est un vieux militaire flamand: l’adjudant Scholliers, qualifié de  maître d’armes. J’imaginais que c’était en rapport avec sa Gymnast-escrime.jpgfaçon de se déguiser de temps à autre en escrimeur pour donner des cours individuels (particuliers?) de cette discipline; moulé dans un costume blanc, la tête cachée par un casque intégral grillagé – accoutrement moderne des gladiateurs du cirque romain? –, il maniait avec élégance et dextérité un fleuret ou une épée, évolution du glaive ou du sabre d’entraînement. Bref, pour moi, c’était un raccourci des époques qui me fascinaient et qui représentaient pour moi l’Histoire: celle d’Alix et de César («De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves») ou de Clovis comme le chocolat («Courbe la tête, fier Sicambre!»).

L’adjudant aboyait, comme tout bon instructeur militaire, pour nous donner ses ordres, mais on sentait bien que c’était pour avoir l’air: chien qui aboie ne Gym-adj-scholliers.jpgmord pas.A cette époque, le nec plus ultra est – si je me souviens bien – la gymnastique suédoise. Je ne sais pas ce que c’est, mais c’est sûrement bien si ça vient d’un pays étranger, comme le pain français, la clé anglaise et le berger allemand. Dans mon esprit, j’ai servi sous les ordres de Julien Scholliers pendant 4 ans au moins. Vérification faite dans les archives, il ne m’a drillé qu’une seule année: déformation classique de la mémoire qui amplifie les événements marquants; il faut s’en méfier. J’ai appris dernièrement que ce brave homme est décédé en 1981 à l'âge de 86 ans. En 1953-54, sa dernière année au Collège, qu'il servait depuis 1928, il avait 59 ans. A cette époque-là, certains enseignants étaient pensionnés à 50 ans! Sachez que ce brave homme avait pris part à la campagne de 1914-18 au régiment du
1er de Ligne. "Il fut blessé à Ramskapelle et mérita de nombreuses et flatteuses décorations militaires et civiles."

Son successeur s’appelait Joseph Roba, un civil tout aussi sec, beaucoup plus jeune, mais moins amusant. Un prof banal, quoi.

Je me rappelle surtout un petit noir fort poilu, coiffé en brosse, au regard méchant et aux sourcils en bataille que l’on surnommait Poil-dur: il n’apparaît dans aucun calendrier scolaire, j’en conclus que c’était un remplaçant de Roba. En tout cas, il n’a pas fait de vieux os au Collège. Heureusement pour moi, car je crois qu’il ne m’aimait pas, ou plutôt qu’il avait trop vite vu clair dans mon petit manège. Pour le fils Janssen de l’époque (on nous appelait toujours par notre nom de famille), Poil-dur est un empêcheur de rigoler en rond, un antipathique, et même un tortionnaire. En guise de punition – qu’avais-je bien pu faire de répréhensible? ça ne devait pas être si grave, car je n’en ai aucun souvenir –, il me fait monter aux espaliers, dos au mur, puis il m’ordonne de mettre les jambes à l’horizontale (à 90° comme il disait) et de tenir – tout mon corps pendu à mes bras – et de tenir, tenir, tenir… Ah, le salaud! J’en ai pleuré de rage, de mal et de honte. Je préfère de loin les gifles (méritées) de mes instituteurs: ça passe plus vite!
En attendant, jusqu’à l’âge de 14 ans, je ne pratique aucun sport en dehors de l’école. Je commencerai le football, en cadets, au Standard d’Andrimont. Je joue le dimanche sans aller aux entraînements, sauf pendant les vacances, puisque je suis à l’internat durant la semaine.

2. L’Education physique

A partir de 1964, la Culture physique devient l’Education physique. Je ne sais pas si le contenu du cours se modifie tout de suite, mais il y a des nouveautés qui se préparent. En attendant, Joseph Vonèche, qui fera tout le reste de sa carrière aux Saints-Anges, travaille 2 ou 3 ans en Primaire, rue de Rome. M. Albert Derome, lui, Florence-J-68.jpgdonne natation en Primaire. D’après Jacques Florence (voir SOUVENIRS 10), la conception du cours de gymnastique, qui s’appelle donc maintenant Education physique, a beaucoup changé. Jacques  est très bien intégré au Collège, c’est une personnalité: humaniste et chrétien convaincu. Il doit faire partie d’une équipe de CVX. Je me souviens avoir été invité chez lui où se trouvaient plusieurs adultes dont quelques profs comme le père Charlier. Nous étions une bonne dizaine assis autour d’une grande table présidée, si je peux dire, par un prêtre (père Blanc, je crois) qui se trouvait être le frère de Jacques. Sans autre cérémonie, la messe commença, les fidèles restant définitivement assis comme pour un repas ordinaire. J’avais été prévenu par Jean Charlier qu’on allait aussi faire un «partage des textes lus à cette occasion», j’avais intérêt à les préparer. Je n’étais vraiment pas à mon aise, mais je ne m’étais pas défilé. J’ai toujours admiré ces gens-là, mais je les regarde toutefois avec un soupçon de méfiance: j’ai très peur d’être manipulé.
Mais revenons à l’Education physique. J’ai retrouvé certains de ses écrits de 1970, des plaidoyers pour les méthodes nouvelles. Il présente à ce moment l’éducation physique (nouvelle) pour les prépubères. Une phrase m’a frappé: «En gymnastique et en sport, la technique précède la pensée, alors que, en éducation physique de base, la pensée éducative détermine la technique.» Si j’ai bien compris, l’éducation physique en général, y compris pour les adolescents, vise d’abord à l’épanouissement de la personne; vaste programme!
Il n’empêche, la compétition sportive n’est pas abandonnée pour autant. Il est vrai que le cours de deux heures comprend une heure de sport, carrément. Je viens de retomber par chance sur le numéro de décembre 1966 de l’AP. C’est encore le temps où le président, pionnier des relations entre le Collège et parents, M. Iwan Gille, travaillait pratiquement seul. On ne lui connaît pas encore de rédacteur en chef. L’article «Cinq minutes avec Monsieur Jacques FLORENCE» est révélateur du travail du prof d’éducation physique et de la mentalité de l’époque. L’entrevue se passe un mercredi après-midi: les deux 6e Latines livrent un match de football dans la cour, les deux 5e Latines s'affrontent en volley-ball. Florence, qui supervise ces confrontations, est pressé: il doit partir à la Plaine Peltzer où les rhétos rencontrent l’Ecole technique provinciale. Un match entre des écoles de réseaux différents! Florence se fait aider par des grands élèves, comme les frères Jean et Michel Gillot par exemple, qui n’hésitent pas à consacrer leur congé à encadrer les plus jeunes et participer à leurs distractions formatives. C’est tout un esprit. J’apprends que, depuis 1965, «tous les professeurs d’Education physique, tant du Libre que de l’Officiel, se réunissent au sein d’une commission communale et ils ont mis sur pied, entre autres activités, de petits tournois inter-école». Ben, dis donc! Il y a 45 ans, on était moins sectaires qu’aujourd’hui! C’est intéressant d’avoir des archives! Que s’est-il donc passé entre-temps? Beaucoup de discours creux et de vœux pieux, mais aucun geste, au contraire, un repli sur soi coupable.
J’y apprends encore qu’il y a désormais 2 h/semaine d’Education physique dans chaque classe d’humanités: c’est deux fois plus qu’en 1962 à Saint-Bar.

En 1967, les Primaires accueillent Henri Defawes, grand comédien, perpétuel enthousiaste (parfois sur commande), qui prendra une place toujours plus grande dans l’éducation des petits sans avoir besoin d’user de la force pour se faire respecter. Henri innovera: natation pour tous dès la  1re primaire. C’est une façon de répondre à l’institut Saint-Michel qui, depuis la construction de son bassin de natation, clame à cor et à cri que tous ses élèves apprennent à nager à partir de la 2e primaire. Je ne sais si ça date de cette époque, mais Henri deviendra un obsédé de la natation précoce, allant jusqu’au Canada pour se spécialiser dans les bébés nageurs!

3. Jean-Pierre Dumont

En septembre 1970, Florence bénéficie du renfort d’un nouveau collègue pour quelques heures par semaine: Jean-Pierre Dumont, qui professe aussi à Saint-Roch (Theux). Il arrive au Collège dans une Citroën 2CV, la voiture la moins chère de cette époque, qui est donc un véhicule assez répandu dans le monde enseignant. La sienne a l’air d’avoir déjà fait le tour du monde en pssant par le Sahara. Notre nouveau collègue, assez discret au début (c’est normal), se révélera avec le temps: un gars dynamique et efficace. Tout ce qu’il Dumont-JPD-89.jpgdemande de faire aux élèves, il le fait également lui-même. C’est une véritable force de la nature qui le prouvera jusqu’au jour de sa retraite prise, malgré lui, à l’âge de 65 ans.
Pour mieux connaître sa personnalité, sachez qu’il n’a jamais voulu avoir un horaire complet dans une seule école: il préférait galoper de l’une à l’autre. Même en 2CV.


En fait, c’est un voyageur infatigable, particulièrement à vélo, n’hésitant pas à changer de continent pour aller chercher la difficulté. Il franchira ainsi les Pyrénées, parcourra le Pérou visitant en passant le Machu Picchu avec ses jeunes collègues Daele et Lemin, entre autres. On le retrouve aussi en Anatolie puis dans les Andes, à 5000 m d’altitude, toujours à vélo. Il dirige aussi un groupe de danses folkloriques, qu’il promène dans les pays les plus exotiques. Avec Saint-Roch, il va régulièrement visiter Auschwitz. Au Collège, il est toujours partant, c’est le cas de le dire, quel que soit le pays concerné. En outre, il est aussi collectionneur de cartes postales. Je me demande quel site touristique lui est inconnu.Dumont-Lemin-Perou-Le-Jour.jpg




Pour l’anecdote, je me souviens d’un événement exceptionnel pour moi et… pour lui. Lors d’une sortie cycliste avec une douzaine de collègues (destination Hamoir), je suis très fier de l’avoir décramponné (la seule fois de ma vie) dans une petite côte: c’était la première fois de l’année qu’il enfourchait son engin et il avait parcouru Stoumont-Verviers en guise d’apéritif.

 Dumont-Gerard-Machu-2000.jpg

 

 






 

Jean-Pierre Dumont, c'est encore un joyeux luron n'hésitant pas à entraîner ses collègues dans des danses d'animation dont il est un convaincu. On le voit à l'oeuvre ci-dessous lors de la fête pour sa mise à la retraite (2006)


2006 Dumont sa pension


ou pour celle d'Anne Quoilin (2010). Une valeur sûre pour l'Amicale des profs!

 

2010-ret-Quoilin.jpg

  Dumont 127

 

 

 

Ici, en 2006, on le voit lors du jogging de Verviers (en jaune comme tous les membres de SFX pour le 125e) tandis Jogging 2006 Dumontque moi je suis tout juste capable de les voir arriver assis dans les tribunes de Bielmont...



Loyola 91 (2)
Lors des anniversaires ignatiens de 1990-91 (voir SOUVENIRS 43 - 10), sur les rives de l’Urola – eau ferrugineuse en basque –, 500 jeunes de collèges jésuites de différentes parties du monde (Europe occidentale, Malte et Amérique du Nord) se retrouvent pour une joute sportive et amicale. Notre Collège, sous la férule de JPD, aidé pour la partie basket par Philippe Massart (spécialiste de l’anneau), envoie 15 joueurs bien entraînés sur les 36 sélectionnés des collèges jésuites de la Loiola Générale
province méridionale belge. Cette rencontre exceptionnelle se déroule du 24 au 30 juin: les élèves ont terminé leurs examens, tandis que les profs délibèrent – sans nos deux coaches, mais ce ne sont jamais que des profs d’éducation physique et de religion…



Sur la photo des basketteuses ci-dessous (A signifie "autre collège"): 


LoyoFilles 91
Debout: A, A,
Judith Herla,  Catherine Delvaux et JP Dumont.
Devant:
Fabienne Bonni, Muriel Pirenne, Valérie Lemaire et Vinciane Halin.

Cross filles (pas de photo): Murielle Piron, Marie Sarlet et Elisabeth Visé.

 

LOYOl Basket (2)Basket masculin (photo ci-contre). Debout:
Patrick Devos, Sébastien Laurent, Dany Pitz, A et Philippe Massart. Devant: A, Serge Simar et Alain Defrance.  



En mini-foot, notre seul sélectionné, Bernard Baum, se trouve debout à l'extrême droite de la photo ci-dessous.

Une Annelise d’Erpent (donc une Belge) gagne le jogging de 7 km. Loio Foot gars91En basket, les garçons battent la France et l’Allemagne (excusez du peu!), mais sont accrochés par Euskadi (les Basques). En mini-foot, nous battons l’Allemagne et l’Autriche, mais Barcelone nous écarte de la finale. Et nos basketteuses gagnent contre l’Autriche, l’Angleterre et Durango (USA) pour s’incliner seulement en finale contre les locaux d’Urola: bravo les filles! Et cocorico: il s’agit pratiquement d’une équipe de SFX!
Cette semaine exceptionnelle coûtera 2700 FB par élève (Dumont sait y faire en matière de sponsors) et rapporte des souvenirs touristiques inoubliables, des rencontres de jeunes du monde entier (ils logeaient dans des tentes de 14 personnes) et… un équipement complet du sport pratiqué (chaussures exceptées, mais training compris) offert par le Collège et la Communauté jésuite belge. Tout le monde revient dans l’enthousiasme que vous imaginez… Pas du tout! Jean-Pierre  écrit dans la Revue du Collège
: «Tout ne fut pas parfait, et les conditions techniques de jeu relevaient souvent de l’amateurisme (…) Nous étions partis au pays basque pour faire du sport et non pour roder une organisation.» Et vlan! Heureusement que le reste était à la hauteur des espérances. En bref, tout était parfait dans ce tournoi sportif international, sauf… le sport.  


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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 05:52

 

11. Un surveillant se lâche

 

                                                   Jaminet 95
Je n’ai pas pu me retenir de rire quand j’ai lu – et même quand j’ai relu récemment – dans les News (hebdomadaire local destiné aux enseignants de SFX) le billet d’humeur d’Eric Jaminet (surveillant-éducateur depuis 1986, ancien de SFX: Rh.81) ci-dessous. La discipline se serait-elle subitement dégradée ou serait-ce le ras-le-bol d’un professionnel excédé? Si j'ai beaucoup ri, c'est que c'était excessif.

 

Quelques remarques sur la vie de tous les jours au sein de notre école

La récréation: les élèves circulent comme ils l'entendent dans toute l'école... on reste dans les classes, dans les couloirs, le hall d'entrée, on s'installe sur les escaliers pour jouer aux cartes, aux jeux électroniques, pour manger, pour écrire, pour copier un devoir ou une préparation d'un autre élève (pourquoi se cacher? Tout le monde le fait, hein, m'sieur!), parce qu'il fait froid dehors, parce que j'ai pas envie de sortir ... «Je peux! Je suis malade, j'ai un mot.» On se balade dans le parking motos et voitures pour fumer, manger, recopier, pour s'embrasser...

Les rangs: quels  rangs? On y mange, on y mâche des chewing-gums, on parle, on crie parfois, on joue encore au ballon, on se bouscule, on écoute de la musique, on demande si tel ou tel professeur est absent... et on s'en moque...

Les toilettes: lieu de rencontre très apprécié,  mais très peu pour se soulager; plutôt pour se chauffer, pour recopier un travail (les escaliers sont si encombrés!), pour se remaquiller pendant 20 minutes, pour faire des beaux dessins sur le mur ou sur les portes, pour papoter...

Remarque: les cuvettes ne sont plus jamais bouchées par des rouleaux de papier hygiénique puisqu'on n'en trouve plus (quelques feuilles sont disponibles chez le préfet d'Education)!

Les vestiaires: bienvenue dans un local digne du «Bronx» ou de «Harlem»; on y gueule, on dégage des ballons, on jette de tout, on vole (avoir ici une pensée émue pour les boîtes auxlettres, servant de coffre-fort, qui n'ont malheureusement pas pu résister au vandalisme), on «chote» dans la porte d'entrée (féliciter le menuisier pour la solidité de sa porte, c'est tout à fait remarquable! Si quelqu'un connaît son nom, cela m'intéresse), le seul W.C. restant est quand même bouché régulièrement (par des boîtes, des bombes déodorantes, du papier, etc.).

Les salles «d'étude»: proposition de la débaptiser au profit de «salle de récréation» ou encore «salle d'attente» avec possibilités de dessiner sur les tables ou encore d'y écrire ses mémoires ou ses impressions sur les copains ou les profs; les panneaux des radiateurs servent exclusivement à faire des graffiti ou à cacher les détritus se trouvant sur le radiateur. Des plantes vertes furent installées dans le cadre d'un embellissement des lieux de travail. Aujourd'hui, leur rôle est de subir le défoulement de nos pauvres élèves qui sont si stressés par des journées si longues et si épuisantes (remarque: c'est la fougère qui, contre toute attente, est la plus résistante).

Salle des professeurs: proposition de la débaptiser au profit de «salle de rencontre profs-élèves» où forcément les premiers sont au service des seconds et surtout pendant lademi-heure de table.

Savoir-vivre:   –  on a perdu l'habitude de frapper à la porte avant d'entrer et encore moins d'attendre le mot «entrez» avant de se précipiter dans le local (c'est logique puisqu'on ne frappe plus!).
                      – certains mots d'excuses pour les absences se font de plus en plus attendre, on doit dire encore merci quand on le reçoit endéans les 8 jours...  Quand on en réclame un, il faut encore préciser à l'élève la date de son absence (il faut se mettre à la place de celui-ci qui ne connaît pas toutes les dates où il a été absent et encore moins la date où il a été signalé absent...).
                      – il est conseillé d'attendre que le flux des élèves soit passé avant de s'engager dans les escaliers.

                   –  le langage: si les mots «chier»,«con»,«connasse», «pédé», «merde», «oui-mais», «y a qu'à» et «bordel» étaient supprimés, l'école serait presque silencieuse.

Les suspensions des cours: celles-ci étant tellement nombreuses et fréquentes, il est impossible de savoir «sur le terrain» quel élève peut ou non sortir de l'école; nos élèves l'ont compris depuis longtemps (à l'extérieur, SFX est rebaptisé le gruyère). Enfin, pour me remonter le moral, je me dis que nous sommes les meilleurs et que nous avons «la crème» des élèves (je plains vraiment nos collègues qui travaillent dans les autres écoles... doivent pas rigoler tous les jours, les mecs! )

PS: on fait quand même un métier formidable.

 

Voilà qui transpire le vécu, mais surtout le ras-le-bol du surveillant. Je trouve que c’est un document qu’il fallait éditer in extenso. J’en ai donc demandé l’autorisation à son auteur. Le plus drôle, c’est qu’il avait complètement oublié – 13 ans plus tard, il est vrai – ce mouvement d’humeur.

 

En attendant, son supérieur hiérarchique, le préfet Embrechts (était-il heureux de la bafouille de Jaminet?), avait imaginé une carte de tolérance pour le fumage. Quand j'entends cette expression (carte de tolérance), je ne peux m'empêcher de penser à cette réflexion de Paul Claudel: La tolérance, il y a des maisons pour ça!

Sachez que sur les 200 élèves du degré supérieur, 28 ont sollicité leurs parents, mais seuls 14 de ceux-ci ont marché dans la combine (donc 7% du total). On est loin des chiffres affolants que les médias nous bassinent à longueur                                                    Longrée 2001n 
d'émissions  de radio ou de TV. Pour nous, l'urgence serait plutôt d'empêcher Anne Longrée de polluer la salle des profs

 

12. Un sous-directeur intérimaire

Depuis 13 ans, Jacques Camps est le sous-directeur idéal. En tout cas pour toute une série de ses attributions telles que  la gestion de l’informatique administrative, l’élaboration du calendrier des examens, la supervision des horaires, la planification des remises de bulletins et des conseils de classe. Pour les relations avec les profs du degré inférieur (1ère et 2e) dont il est préfet des études, on lui reproche son manque de souplesse dans le relationnel : « on dirait qu’il a un manche de brosse à la place de la colonne vertébrale.»

 

Quand on apprend qu’il va s’absenter pour subir une lourde opération au dos, on est surpris: lui, absent ! Mais certains ne se gênent pas pour tourner l’événement à la blague: "on va peut-être lui retirer le manche de brosse… ". Non, ce qui passionne vraiment la plupart des collègues (au féminin) c’est de savoir qui sera son remplaçant. Jean-François Jamotton (titulaire à l'ancienne d'une 4e et d'abord professeur de latin même s'il donne aussi le français,                                                Jamotton-nn--93.jpg
l'histoire et la religion) sera l’intérimaire de Jacques: pas sûr que ça lui plaise vraiment, mais comme c’est seulement pour quelques semaines et qu’il sait que Camps aura tout préparé avant de partir, pourquoi ne pas rendre ce service au Collège ? Et puis, il sait qu’il est bien vu par la plupart des collègues avec lesquels il a des relations très faciles – quelques-uns cependant le trouvent opportuniste et un peu frotte-manche: on ne peut pas contenter tout le monde et son père! Jean-François est un homme de dialogue proche des problèmes quotidiens de la « base » : il n’est pas délégué syndical adjoint pour rien. Evidemment, il est loin des capacités administratives de Jacques, notre super-secrétaire. Mais c'est un chrétien engagé, bien formé en son temps par les Franciscains: ça compte.

Au total l’intérim se passe très bien. « Postulerais-tu si cette place se libérait ? » lui demande-t-on souvent ? Réponse nuancée: « peut-être dans quelques années, mais pas actuellement: j’ai encore trop de plaisir en classe.» En clair, c’est un autre métier à ne pas faire avant d’être un peu fatigué d’enseigner…Il n’empêche qu’il sera sans doute sollicité en cas de besoin.A mettre en réserve de la république!

Du côté de Jacques Camps, tout se passe bien. Tant mieux! On est heureux de le voir reprendre son boulot avec autant d'enthousiasme qu’avant, même si ça ne se voit pas toujours...

 

Cette année-là, je donne cours à Pierre-Yves Dejong, le fils de mon collègue Philippe, et je trouve que leur ressemblance est frappante (voir photos ci-dessous).

 

 dejong-P-Y-97-3A.jpg

 Dejong-rh-64-65.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 19:36

10. Question de motivation

Je découvre en septembre 1996 une classe de 4eD qui a beaucoup souffert de la récente grève. Ils ne connaissent même pas Pythagore, my God! Lors de l’examen de juin de 3e, leur moyenne est de 10% inférieure à celle des deux autres classes de maths fortes avec des examens identiques! En outre, la mixité y est totalement déséquilibrée à l’avantage des garçons. A cet âge-là, c’est la garantie d’un retard de maturité: les garçons sont encore des gamins alors que les filles sont déjà des demoiselles. Lors de la journée de lancement du mardi 10 septembre 1996 à Creppe – Gérard Lemin est notre guide –, je leur expose sans dramatisation le constat et le remède que je propose: du travail, du travail et encore du travail! Ce programme n’empêche pas la bonne humeur, mais il exige du sérieux et de la persévérance: pas facile à cet âge-là. Et le prof? Il doit trouver des trésors de pédagogie pour expliquer vite et bien sans jamais lasser, et conserver son objectif sans relâcher la pression. 4D-partiel-1996-.jpge Le métier est loin d’être reposant.
En fin de 4e, l’examen étant à nouveau commun aux 3 classes, on peut encore comparer les résultats: «mes» élèves obtiennent une moyenne de 72% alors que les autres classes n’arrivent pas à 71%. Objectif atteint? Non, pas vraiment. J’espérais (ou plutôt je rêvais) que tous se retrouveraient en 5e
l’année suivante. Raté: 3 de mes 26 élèves ont dû redoubler. Je m’y attendais, mais ça fait quand même mal.

J’ai pu apprécier le fait que cette classe sache faire son unité pour les moments festifs: nous nous sommes retrouvés à trois reprises chez des parents qui nous offraient leur maison pour des soupers de classe. Ainsi en fut-il en fin d’année, chez Jean-Marie Liégeois, un condisciple de spéciale-math (malgré l’échec de son fils, qui avait pourtant réussi en math).

Le dernier jour de l’année, comme j’avais commencé à le faire 4 ans plus tôt, j’ai donné à chacun la copie d’une lettre, lue en classe, où je quittais par moments mon costume de prof de maths pour leur parler comme un pater familias que ses enfants vont quitter pour toujours. Le lendemain, émus sans doute de voir leur titulaire ouvrir ainsi son cœur, deux élèves sont venus chez moi pour me témoigner leur gratitude: Andrea Cotrena et Michaël (Shameem) Johar. Des rencontres qu’on n’oublie pas.4D-96-Lan-Johar.jpg

Durant l’été, je prends 2 décisions importantes pour moi: la démission, après 24 ans, de ma fonction de secrétaire du club de football de Lambermont (l’usure du temps) et mon engagement dans l’organisation de l’Amicale SFX. Somme toute, j’orientais encore davantage ma vie vers la rue de Rome.

La même année, j’avais la 3A qui comptait seulement 4 garçons (les pauvres!) pour 21 filles. Je ne sais si c’est pour cette raison, mais ces 4 gars étaient particulièrement calmes et discrets. Comme j’ai retrouvé ces mêmes élèves l’année suivante (avec un garçon de plus, mais une fille en moins) et que j’en connaissais déjà la moitié depuis la 2e, j’étais à l’aise, en terrain connu. J’ai constaté que les rares fois où j’ai eu la chance d’avoir une même classe durant 2 ans d’affilée au moins, ça s’est toujours bien passé. Mais ce groupe-ci est sans doute le plus docile de tous. Et avec ça, respectueux et toujours de bonne humeur, sans compter une tête de classe exceptionnelle. Pierre Gramme est mon champion toute catégorie: aux examens de 2e, il obtenait 97% et 98%; en 3e, 97% et puis le maximum! Enfin, en 4e, pas moyen de lui donner moins de 100% à chaque semestre! Croyez-vous qu’il en tirait une quelconque gloriole? Pas du tout, il est toujours resté modeste et serviable envers ses copains. Un garçon exceptionnel.

Mais dans cette 4A, 6 autres jeunes (rien que des filles) terminaient l’année
1997 Leuven 3
avec des TB (soit plus de 85% de moyenne): Catherine Barvaux, Sophie Fettweis, Anouk Herbiet, Françoise Hermanns, Sylvie Mühlberger (excellente chanteuse d’ailleurs) et Sarah Porter (une Ecossaise bien sympathique dont la maman parlait avec ravissement). Cette classe-là: du beurre! Non, de la crème!

La retraite au Poverello à Banneux et la journée de lancement à Leuven (le vendredi 12 septembre 1997) avec mon excellent cotitulaire, Gérard Lemin, se sont évidemment très bien passées.

97-98 4 A1re rangée: Sarah Porter, Sophie Goblet, Jean-Philippe Humblet, Pierre Gramme, Alexandre Nicula.-  2e rangée: Emeline Gilliquet, Anouk Herbiet, Sylvie Muhlberger, Françoise Hermanns, Emilie Bériaux, Roselyne Lecloux  -   3e rangée: Trésor Mampuya, Brice Cornet, Alice Voisin, Sophie Fettweis, Sylvie Evrard, Valérie Meyer, Catherine Barvaux, Anne Lizen, Sarah Junker, Jean JANSSEN. -   4e rangée: Marie-Noëlle Nyssen, Julien Dumont, Charlotte Jacques, Valérie Gérardy, Fabienne Rosa.

On m’a dit que ces élèves ont gardé beaucoup de contacts entre eux après le Collège, ça ne m’étonne pas.
J’ai retrouvé un brouillon de sketch établissant que le samedi 1er mars rassemblait chez Philippe Dejong, à l’instigation de son épouse, une belle Dejong 93brochette de collègues pour le surprendre et le fêter à l’occasion de ses 50 ans (datant en réalité du 13 février). Excellente ambiance que Gillot et moi n’avons certainement pas gâchée. Mon ami Philippe ne l’a pas regretté, ni son fils Pierre-Yves d’ailleurs: élève de Gillot, il n’en revenait pas de voir son prof – et les autres – faire tant de «gamineries».
Le vendredi 14 mars, mon journal de classe atteste que la 3 C est absente, en voyage à Paris s’il vous plaît! Cette initiative provient du lieutenant Kis 94
Jean-Pierre Kis, qui conseilla à son capitaine Jean Gillot de remplacer la visite de la foire du Livre à Bruxelles, fermée, par celle de Paris. Je sais que ces viri boni n’ont pu s’empêcher Gillotd’aller visiter la crypte du martyrium Saint-Denis, sur la butte de Montmartre, endroit où se sont, paraît-il, retrouvés le 15 août 1534 le Basque Ignace de Loyola et 6 de ses amis, dont le Basque François de Jassu y Javier, notre François-Xavier, et le Savoyard Pierre Fabre, déjà prêtre. Ils y prononcèrent les premiers vœux de ce qui allait devenir la Compagnie de Jésus, reconnue le 27 septembre 1540 par le pape Paul III. Les élèves eurent aussi la chance de rencontrer des comédiens restés sur scène tout exprès pour eux après leur représentation au théâtre La Bruyère. «Que de merveilles découvertes en 2 jours!» s’exclamèrent Jean-Philippe Radoux et Renaud Gérard.

D’autres années, cette fameuse paire de titulaires partit avec deux classes à Ypres pour visiter le magnifique musée sur la guerre 14-18 et les divers cimetières des alentours où reposent des combattants de tous les pays qui se déchirèrent vaillamment en pataugeant dans ce réduit belge.

Je crois que ces escapades pédagogiques ont finalement fait des jaloux...

« La jalousie est comme un aveu contraint du mérite.» (La Bruyère)

Voici quelques têtes sympathiques de cette classe:96-3-Cnn-Filles.jpg3C-garconsnn-96.jpg

 

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