9. Marcel, Jacques et les autres
Marcel Lepièce est un modeste. On aurait tendance à oublier sa présence et son travail tant il œuvre discrètement. Et ce n’est pas un bavard. Pourtant, dès qu’il arrive à Saint-François-Xavier (en septembre 1969), il devient malgré lui le pion essentiel de l’ouverture aux sciences entamée vers 1966. Seul licencié en sciences (chimie) durant les années 1970, il est le fer de lance des sections Latin-Sciences et Scientifique B. Lepièce est d’ailleurs le premier titulaire de la 3e Scientifique B (voir SOUVENIRS 8). C’est une sorte de symbole du renouveau du Collège. Mais les premières années montrent une intransigeance à laquelle nos élèves ne sont pas habitués en sciences. Ça fait des vagues. Il maintient ses exigences et n’est pas désavoué par la direction.
Une fois le Rénové adopté, les options sciences vont encore se développer, le duo de choc composé de Lepièce et de Beaupain donne ses lettres de noblesse à ces options. Notre chimiste, qui donnera les 3 sciences tout comme son collègue Beaupain, sera le seul professeur de culture scientifique, petit cours pour lequel il travaillera beaucoup, en particulier en histoire des sciences. Pour une école catholique, il est désormais impossible d’ignorer le débat permanent entre sciences et religion, qui a surtout fait rage au XIXe siècle, mais qui est loin d’être apaisé. Mine de rien, Lepièce est au cœur d’un enjeu formidable dans l’éducation de notre jeunesse. Pour ceux (trop peu nombreux) qui s’intéressent à cette problématique, il devient une sorte de référent qui pèche par excès de modestie. N’empêche, comme il est aussi chrétien convaincu, engagé dans une série d’associations charitables, c’est un témoin précieux. Voilà le type de prof que l’on recherche de plus en plus dans l’enseignement libre: denrée rare!
Certes, il n’est pas perçu comme ça par ses élèves, d’autant qu’il se livre peu. Dans la mémoire collective, il n’occupe sans doute pas la place qu’il mérite. Cela tient à sa façon d’être en général: exigeant, scrupuleux, inquiet et… compliqué. Méfiant aussi, pour ne pas dire soupçonneux. Même dans une simple conversation, il a du mal à dire oui, tout simplement – que votre oui soit oui, dit l’Evangile. C’est un adepte du oui, mais... La tête sur le côté et les yeux fuyants, il va tenter de vous démontrer, avec beaucoup d’hésitations, que vous généralisez trop vite, qu’il faut être prudent, qu’il y a sans doute des cas où… Mais si vous vous rangez à son avis, vous aurez droit à des réserves dans le sens contraire; bref, il ne sait pas ce qu’il veut! Voilà le vrai problème avec Marcel: c’est un indécis, un sceptique si j’ose dire. Je me souviens qu’en 1973, nous étions les deux profs élus au conseil d’administration et nous allions ensemble, dans la même voiture, aux réunions. Durant le trajet, je parlais des points importants de la réunion pour voir si nous avions une vision commune. Je ne me souviens pas qu’il ait jamais acquiescé totalement à mes suggestions, ni le contraire d’ailleurs. Pour moi, c’était impossible de connaître vraiment le fond de sa pensée, même après la réunion.
Ce qui ne m’empêche pas d’affirmer haut et fort que c’est d’abord un honnête homme. On pourrait le croire retors alors qu’il est simplement scrupuleux. Quand il n’est manifestement pas de votre avis – cela peut quand même arriver –, il vous sortira un «Tèche-tu, va!» assorti d’un petit sourire de connivence, comme s’il avait bien compris que vous exagérez. Un instant après, il jettera les yeux au ciel, sans doute pour implorer l’aide de l’Esprit-Saint, une aide pour… vous.
Mon collègue Lepièce, que j’aime beaucoup, est aussi très économe: jamais une dépense inutile, on ne jette que si on est sûr que c’est impossible de recycler et qu’on n’en aura jamais besoin. Je crois que son éducation ardennaise y est pour quelque chose. Comme dans le temps, il pratique toujours l’interro «quart de feuille». C’est le trésorier idéal pour les voyages scolaires: vous lui confiez la gestion des finances et vous pouvez être sûr qu’il pourra redistribuer une partie à chacun en fin de séjour. Mais pendant le voyage, pas de folies, le nécessaire, rien que le nécessaire. D’aucuns prétendent qu’il est radin, et pas seulement les élèves! Pourtant, en voyage à Paris avec Delobel et sa rhéto, il doit un jour avouer qu’il a perdu tout le magot: catastrophe! Vous voyez d’ici les mines déconfites. Marcel était au bord de l’apoplexie quand on retrouva la bourse… intacte: ouf!
Travailleur de l'ombre, véritable cheville ouvrière de La Toque-Anciens durant toute la présidence de Philippe Demortier, il est aussi écologiste, un écologiste pratiquant: il est crédible, lui. Si on le croit avare, en revanche, il n’est pas avare de son temps ni de sa peine. Sur sa carrière, il aura dépensé beaucoup d’énergie pour organiser des excursions, des visites ou des conférences afin d’ouvrir les yeux des étudiants sur le monde, sur la réalité; pour qu’ils rencontrent des cas vécus, des situations concrètes. Dans le fond, c’est un esprit pratique, il n’est pas tellement théoricien.
Une autre manie surprenante, c’était de coter ses interrogations sur des maxima comme 2.75 ou 7! Prendre 10 ou 20 était sans doute trop simple. Certains anciens élèves estiment qu’il manquait de clarté, de structure: reproches que je n’ai pu vérifier, puisque je n’ai jamais été son élève. Je me souviens aussi d’une réflexion d’Olivier Lex (ancien élève; photo ci-dessous) affirmant qu’en chimie, un passage chez Lepièce était une garantie de réussite à l’université. Lex, psychiatre aujourd’hui, n’était pas un garçon excessif; son affirmation peut évidemment être entendue de deux façons différentes.
Marcel Lepièce sait se montrer courageux et patient, il l’a prouvé durant toute la durée de la maladie qui devait emporter son épouse. Je ne me rappelle pas l’avoir jamais entendu se plaindre. Et depuis qu’il est veuf, il s’est encore davantage investi dans les opérations caritatives.
Ce dont je suis sûr, en tout cas, c’est que c’est un homme généreux, très attentif à la formation de ses élèves, ne comptant pas son temps pour aider les autres, surtout les plus démunis.
Aujourd’hui encore, je vois qu’il rend de nombreux services à la paroisse (Saint-Bernard à Lambermont), à l’hôpital, aux CSA, chez Oxfam, lors de l’Action Damien, et je ne connais pas tout. En latin, on parlerait de vir bonus.
Cette année-là, Jacques Servais va quitter le Collège par la petite porte, sur la pointe des pieds, comme pour s’excuser de ne pas être déjà parti. Incompréhensible! C’est un enseignant qui a occupé durant 20 ans une fonction essentielle, le poste de première ligne: préfet de Discipline, et qui s’est acquitté de cette tâche redoutable d’une façon admirable. Et il part comme un voleur…
Voilà bien un événement que je ne m’explique pas et auquel j’ai souvent repensé. Je ne l’ai plus vu durant 13 ans. Je lui ai écrit une fois, il m’a répondu, et puis plus rien. Il n’habite pourtant pas loin, à Dolhain (Limbourg si vous voulez), soit à 10 km de Verviers.
Je suis aussi coupable que lui. Je viens de le revoir pour la première fois depuis le jour de sa retraite et on s’est parlé comme si on ne s’était jamais quittés, comme deux copains qui se rencontrent régulièrement. Etonnant!
Jacques a commencé sa vie professionnelle comme instituteur à l’école Saint-Joseph de Dolhain, en 1962. Il entreprend une formation pour devenir directeur de la section spéciale, mais il est barré à l’ancienneté dans son institut. Henri Defawes, qui connaît bien Jacques, joue les intermédiaires et recommande chaudement son copain instituteur à SFX. Le Collège, en cette année 1975, cherche un surveillant qui pourrait devenir préfet de discipline. Un laïc pour remplacer le père Vincent? Très surprenant; nous ne sommes d’ailleurs au courant de rien, Henri a su se taire (il est surtout bavard quand il a un micro). Comme la fonction de préfet de Discipline n’est pas reconnue par l’Etat, il faudra nommer Servais secrétaire de direction pour qu’il reçoive une gratification en rapport avec cette responsabilité essentielle dans le fonctionnement des écoles jésuites. Ce genre d’entourloupe est admise par tout le monde.
Pour commencer, Jacques arrive rue de Rome le 3 novembre 1975 comme surveillant. Manifestement, c’est un type qui a le sens de l’élève et l’autorité nécessaire pour s’imposer dans notre contexte. Il fait donc partie du trio d’éducateurs (mot à la mode pour dire surveillants) avec le père Dedeur et Joseph Doneux; Jacques semble le plus équilibré des trois. Tout baigne, semble-t-il. Pourtant, il ne s’intègre pas facilement dans le corps professoral. Il redoute par-dessus tout les moqueries de deux profs, plus jeunes que lui, qui ne ratent pas une occasion de rigoler aux dépens des nouveaux: Jean Gillot et moi. Pour nous, c’est un sport inoffensif. C’est notre façon d’intégrer les gens. Servais nous a confié des années plus tard qu’il en avait bavé (sic). Jusqu’à ce qu’il comprenne enfin notre manège. Dès cet instant, nous sommes devenus de véritables copains. On s’est occupé plus tard, et de la même façon, de Thierry Fraëys (écuyer) et de Dominique Willem. Il n’ont pas dû apprécier tous les jours (il est bien temps de s’en apercevoir!).
En 1977, les deux préfets du Collège quittent leurs fonctions: les pères Vincent (Discipline) et de Lannoy (Etudes). Ce dernier, ancien recteur de Saint-Stanislas à Mons et véritable comte (De Donder le surnommait ironiquement le grand connétable!), était un personnage hors du commun. Ce jésuite (voir SOUVENIRS 9 et 10) d’une droiture exceptionnelle était devenu le pédagogue (ce mot que j’utilise rarement est ici totalement justifié) le plus respecté du Collège, tant des professeurs que des élèves. En outre, qualité rare, il savait écouter. Je me souviens lui avoir dit une fois – je ne sais plus dans quel contexte – qu’à Saint-Michel (Verviers), je trouvais remarquable de voir le directeur systématiquement dans la cour au moment de la formation des rangs. A partir du lendemain, Antoine de Lannoy était à chaque coup de cloche en faction devant les rangs des élèves du cycle inférieur. Droit, attentif, calme mais le regard intense, les mains accrochées aux revers de son veston, prêt à intervenir, il avait le don d’apaiser les élèves comme par enchantement. Quel homme! Quand on parle du préfet à un ancien de cet époque, il pense en général à de Lannoy. Auparavant, quand j’étais élève, on ne connaissait que le préfet de Discipline, qu’on prenait d’ailleurs pour le vrai patron du Collège. Il faut dire qu’on n’a connu un préfet des Etudes à temps plein qu’entre 1969 et 1977: de Lannoy (Cacahuète, comme l’appelaient les élèves, rapport à son profil particulier sans doute - je n'ai qu'une seule photo de lui!). Ce poste était en général cumulé avec celui de directeur et donc ignoré des élèves.
Quand Servais est devenu préfet d’Education en septembre 1977, les élèves pouvaient croire qu’il remplaçait à lui seul de Lannoy et Vincent! Pas étonnant qu’ils l’aient considéré comme un usurpateur, ce «petit» surveillant, laïc de surcroît. Il a donc dû ramer au début, en tout cas face aux aînés de nos élèves qui l’ont parfois méprisé, du moins en paroles. Mais comme nous n’avions pas d’élèves insoumis, ça n’a pas fait trop de vagues.
Avec le temps, cette rancœur s’est estompée et Servais a largement mérité ses galons. Comme le père Vincent, il s’est investi à fond dans la fancy-fair, devenant l’organisateur responsable. Il y passait d’ailleurs tout le week-end. Jusqu’au jour où il buta sur un os.
C’était en février 1982. Le dimanche soir, on lui amène un adolescent qui ne tient plus sur ses jambes. Manifestement un abus d’alcool. Après avoir installé le garçon dans le lit de l’infirmerie (son bureau), il cherche à joindre ses parents: ils sont chez eux. Il téléphone pour expliquer dans quel état leur fils se trouve. Entre-temps, le père Jaspar apprend les nouvelles et fonce au bureau du préfet. Il s’inquiète immédiatement de savoir si Jacques connaît le papa. Non. Alors, je reste avec vous, répond Jaspar, nous ne serons pas trop de deux pour recevoir ce personnage imbu de sa personne. Il s’agit d’un ancien du Collège, industriel et ancien dirigeant du club de basket local. Effectivement, ce malotru est à peine arrivé qu’il élève la voix et enguirlande Servais comme du poisson pourri, le rendant responsable de l’état de son fils. Il se croit chez lui dans le bureau du préfet, il prend tout le monde de haut, puis s’inquiète seulement de son petit prince – bourré (!) aux as –, qui a régalé la compagnie toute l’après-midi et tenté d’en mettre plein la vue à ses petits copains (copines?). Au moment où son père s’occupe enfin de lui, le gamin est affalé sur le lit et râle littéralement: il est au bord du coma éthylique!
Après cette entrevue, le préfet d’Education est groggy: il n’a jamais rencontré dans sa vie un type aussi grossier, un si imbuvable (!) personnage; une caricature de patron du XIXe siècle. Servais ne s’en remettra pas facilement; en tout cas, c’est fini pour la fancy-fair, on ne l’y verra plus. Trop is te veel! L’année suivante, c’est le père Tommy Scholtès qui reprendra le flambeau.
Avouons tout de même que le nombre de débits de boissons alcoolisées était impressionnant durant ce week-end de festivités. En fallait-il un pour les Parents, un autre pour les Anciens, un troisième pour le Basket et encore un près du carrousel, sous le préau? Sans compter la crêperie et le restaurant qui servait du vin à chaque repas. En 1997, on ajoutera encore le Bar du refuge et la Cave à Vins...On commencera seulement à régler ce problème au… XXIe siècle!
Notre préfet sait être sympathique. Grand supporter des Mauves (Anderlecht), il a régulièrement des discussions animées avec les élèves entichés des Rouches du Standard: ça met de l’ambiance. Au total, il passe plutôt bien auprès des élèves qui reconnaissent, souvent plus tard, qu’il fait bien son travail. Evidemment, celui qui se fait coller râle toujours un peu sur le moment: c’est la vie! Les tâches du préfet sont très variées. Le matin, sa plus grande préoccupation, c’est de voir si tous les profs sont à leur poste à 8h30. Sinon, il faut envoyer un remplaçant (prof de piquet ou surveillant) au pied levé. Dans certains cas, c’est pour peu de temps: Jacques téléphone chez le prof d’anglais pour le réveiller… C’est assez fréquent! D’autre part, habituellement, lorsqu’un élève perd un parent ou un grand-parent, il envoie un mot de condoléances. Un élève de troisième arrive un jour avec un motif d’absence signalant le décès de sa grand-mère. D’où lettre de condoléances. Quelques jours plus tard, il reçoit un remerciement de la famille lui signalant que la grand-mère est en parfaite santé…
Dans le même registre, il envoie le même jour des condoléances à une famille et des félicitations pour une naissance à une autre, mais il inverse les lettres! Je ne vous dis pas les réactions…
L’arrivée de la mixité ne l’impressionne pas beaucoup, mais c’est du travail supplémentaire. Au début, il aura même une nouvelle surveillante dont la fonction principale sera de s’occuper des filles de 1re. On les chouchoute, nos premières donzelles. L’année suivante, on ne renouvelle pas l’expérience de la surveillante «spécialisée», c’était une mauvaise idée. Les filles sont capables de s’intégrer toutes seules.
Je me demande si ce n’est pas la mixité du corps professoral qui embête surtout Jacques: la psychologie féminine est plus complexe, surtout dans un milieu de travail. Un jour, ça se passe très mal avec deux éducatrices. Elles n’entendent pas se trouver préventivement dans les couloirs pour surveiller les inter-cours, qui deviennent au fil du temps de plus en plus bruyants et l’occasion de mini-récréations intempestives. Ces dames ne veulent quitter leur bureau qu’au coup de sonnette, comme les élèves. L’affrontement se termine chez le directeur, qui désavoue son préfet! C’est la goutte d’eau qui va faire déborder le vase. Je suis sûr que cet événement lui restera en travers de la gorge. Jacques sera absent pour cause de maladie tout au long de l’année suivante (1994-1995). Y a-t-il une relation de cause à effet? Je n’en sais rien. Mais on peut deviner que cette longue absence était due à une méchante dépression.
Il reviendra courageusement après l’intérim, assuré très convenablement par son ami Jean-Claude Houssonlonge, et il terminera sa carrière par une année de grèves. Il profitera des avantages de la loi Onkelinx, lui aussi, pour se sauver de la rue de Rome sans même assister au souper traditionnel de fin d’année.
Ses ennuis de santé ne sont pas terminés pour la cause. Il va développer un cancer du poumon (il arrêtera enfin de fumer): après une opération délicate et un traitement lourd, il en est très bien sorti et est retombé sur ses pieds aujourd’hui: je l’ai revu plusieurs fois depuis novembre 2009, et avec beaucoup de joie partagée.
Raymond Gaillard, dont j’ai déjà beaucoup parlé (voir SOUVENIRS 44 et 60), vient d’avoir 60 ans, âge normal pour prendre une retraite bien méritée. Durant la grève, il s’est absenté (si on veut) quelques jours sans regrets: il a ainsi pu participer à un procès en cour d’Assises de Liège en tant que juré. Une expérience unique sur laquelle, comme de juste, il reste assez discret. Durant le souper de ce samedi 29 juin, il recevra comme cadeau de départ une assiette en porcelaine de Delft, cadeau qu’il apprécie beaucoup. Il remercie l’assemblée d’une façon très agréable et très joyeuse. En voilà un qui part le cœur en fête.
[Je reprends la plume pour ajouter un paragraphe douloureux: ce mardi 22 mars 2011 - 15 ans après avoir pris sa pension -, Raymond Gaillard nous a quittés définitivement. Vous voyez ci-joint le souvenir que nous avons reçu lors de ses funérailles. Heureusement, la veille, j'avais accompagné le père Charlier pour lui rendre une dernière visite (on s'en doutait en le voyant immobilisé depuis des semaines dans son lit). Il en a profité pour lui donner le sacrement des malades. Je perds un ami.
Je ne sais plus si j'ai déjà raconté que Raymond était très doué pour la peinture, son sujet favori étant la Fagne. Mais il a aussi appris à écrire des icônes. Il doit en avoir offert une pour les 50 ans de Delobel.
Nous venons de voir, dans l'église Saint-Joseph de Jupille (sa paroisse), la grande icône inspirée du Christ de Saint-Damien à Assise. Raymond? un artiste!]
(photo de J.Perrier d'Hauterive; 1989)
Le départ d’Henri Defawes n’est pas vraiment une surprise non plus, on le voyait décrocher tout doucement, il préparait sa retraite en catimini, mais il n’allait pas rester inactif pour la cause. Il va s’investir à fond dans les bébés nageurs. Mais on l’a encore souvent revu (ou plutôt entendu) comme speaker du jogging de Verviers et dans d’autres événements. Il tiendra même le micro au grand jogging de Bruxelles: Henri n’est vraiment bien qu’avec une sucette! Et il va s’occuper activement des Cliniclowns de Verviers.
Jean Arnold, ancien du Collège, qui était un grand quand j’étais moi-même élève de Primaire, m’épatait par sa façon de jouer au basket chez les Jaune et noir du cru. Il avait un excellent shoot à distance, qui ne valait pas encore 3 points à l’époque. Commençant carrière comme maître de la 4e Primaire, il se retrouve assez vite en 6e, où il forme avec Fernand Poumay un excellent tandem. Pour avoir connu en 1re Secondaire des élèves sortant des diverses écoles primaires de la région Je peux témoigner que les élèves venant du Collège étaient drôlement bien formés. Ce ne peut être un hasard.
Jean Arnold, ce doux rempli d’humour, sera curieusement candidat à la succession d’Herbert Dechêne, en 1988 – je suppose qu’il cherchait déjà un travail moins stressant: toute la journée avec des enfants, ça use. Mais c’est Fernand Poumay qui sera choisi. Pour la petite histoire, il y avait aussi comme candidats José Lambrette et Bernard Denooz, que certains (des "mauvaises gueules"!) comparaient à Coluche (candidat folklorique à l’élection présidentielle française en 1988).
[J'ai revu Bernard pour la première fois le mois passé (j'ajoute ce commentaire en août 2012). Je crois que ne l'avais plus vu depuis 15 ans. Il m'a paru nettement plus sympathique que dans ma mémoire.
Comme quoi, il faut se méfier de ce qu'on raconte dans ses souvenirs: je ne l'ai sans doute pas assez fait...]
[Jean Arnold, que je voyais régulièrement à la messe de 17h à Lambermont - toujours le mot pour rire -, est décédé le 31 décembre 2013]