Les langues germaniques
1. Les profs de langues avant 1968
Quand j’arrive en Primaire en 1952, les écoles catholiques offrent une initiation au flamand (sic) à partir de la 5e. C’est donc avec M.Plumhans, puis avec M.Schreurs en 6e que je m’initie (très peu) au langage de nos amis du Nord de la Belgique. Ça peut toujours être utile à la mer... Arrivé en 6e Latine, il n’y a pas d’alternative au flamand, c’est comme ça dans tout l’enseignement libre. Notez que dans l’Officiel verviétois, vu la proximité de la frontière allemande, c’est l’allemand qui est obligatoire. Je suis donc, plus ou moins – plutôt moins que plus – les cours de ce brave Anversois, M.Peeters, que l’on ne respecte pas beaucoup, le surnommant Barbe-à-Poux entre nous (voir SOUVENIRS 4).
Quand, en 1966, je reviens au Collège, le néerlandais remplace le flamand et les profs sont pris au sérieux, de même que leurs cours. Tant mieux !
A cette époque, nous rencontrons Raymond Gaillard, Edmond Doyen et Alfred Cormann; les deux derniers donnant aussi cours à Ste-Claire. Raymond, après un temps d’adaptation, impose sa loi et ses manières plutôt strictes. Il appelle chacun de ses élèves Monsieur (Mademoiselle pour les filles qu’il découvrira seulement en 1983; je parle des élèves évidemment, il s’est marié le 30 juin 1960) ; le vouvoiement est la règle.
Il n’est d’ailleurs pas avare d’examens de passage d’après le père Bodaux, préfet des études à l’époque.
Gaillard aura jusqu’au bout la réputation d’un homme attaché d’abord aux traditions. Finalement il fera fort « vieux jeu », ce qui ne le tracasse pas vraiment. Mais comme collègue, c’est un homme charmant et attentif.
Edmond Doyen est un tout autre caractère, c’est plutôt un joyeux cultivant volontiers la convivialité au risque de se faire déborder par des élèves devenus trop familiers. Ceux qui l'ont connu au graduat à Sainte-Claire le considèrent généralement comme un pédagogue de premier plan et un homme plein d'humanité. Novateur, il n’hésite pas à donner, en rhéto, un cours expérimental tout en demandant aux élèves d’écrire dans le journal de classe les notions exigées du programme officiel comme matière vue: c’est une technique assez répandue que j’ai toujours réprouvée; on n’apprend pas aux élèves à tricher. Si j’avais passé une heure à expliquer par exemple la machine à calculer de Pascal et ses démêlés avec les jésuites, on notait « biographie de Pascal » qui n’était pas un point du programme. Il faut avoir le courage de ses opinions, c’est quelque chose qu’on doit enseigner aussi. Ceci dit sans accuser Edmond d'autant plus qu'il donnait cours à des jeunes au moins 3 ans plus âgés que les miens.
On peut voir les choses autrement à cet âge-là. Edmond Doyen, c'était un vieux routier du scoutisme, un modèle du genre. Il quittera assez tôt le Collège pour prendre une charge complète rue Sècheval.
Contre toute attente, il terminera sa vie d’une façon particulièrement tragique.
Alfred Cormann donne quelques cours dans le cycle inférieur, surtout en 1ère, avec sa façon très méthodique et exigeante, roulant de gros yeux réprobateurs pour rappeler les élèves à l’ordre, l’ordre germanique s’entend. Ces mêmes yeux très expressifs jouent à merveille l’étonnement qu’il pratique à répétition: il a toujours l’air de tomber des nues. Mais c’est un pédagogue qui a d’abord reçu une formation d’instituteur. On apprend avec lui: il sait que le cours doit être progressif et que la répétition est la mère de l’enseignement.
Au début, il donne le néerlandais (seule langue germanique enseignée au cycle inférieur), puis, dès que possible (en 1969) il donnera l’allemand, langue qui convient sans doute mieux à sa culture. A Sainte-Claire, les filles sont (paraît-il) folles de lui: elles lui trouvent une forte ressemblance avec le beau Simon Templar (Roger Moore), vedette du feuilleton à la mode: le Saint!
En 1967, le père Van der Biest (Bruxellois) donne néerlandais comme Louis De Donder quelques années plus tôt: on ne les imagine pas dans ce costume!
Les autres collègues de langues, arrivés après 1968, sont tous plus jeunes que moi. J’en parle par ailleurs si ma mémoire a gardé une trace de leur passage.
Mais je viens seulement (grâce à Joseph vdH) de retrouver le nom d'un intérimaire dont j'ai un excellent souvenir: Kismet Eris. Sympathique musulman d’origine turque, agent de joueurs de football déjà à l’époque (vers 2000), Internet m’apprend qu’il est aujourd’hui le manager de fameux joueurs comme Silan Bolat, Christian Benteke (à côté de lui sur la photo), l’international belge Sébastien Picognoli, etc. Voilà une activité nettement plus lucrative que l’enseignement. Je viens de lui téléphoner, il est toujours aussi agréable. Il ne professe plus: trop de travail!
Je me souviens avoir aussi rencontré une amusante anglaise dont le nom était quasi le même que celui de Mister Bean, (Miss Beans) et quelques autres sans doute que j’ai totalement oubliés.
2. Evolution des horaires
Au Collège, tous les élèves ont 4h/semaine de 1ère langue germanique (appelée auparavant 2e langue, la 1ère étant le français). Seules les 2 premières années de modernes avaient une heure supplémentaire. La 2e langue, l’anglais, commençait à 2h/semaine dans le cycle supérieur (un an plus tôt en modernes). Avant le rénové, curieusement les élèves de 5e et 6e latin-sciences avaient droit à une (!) heure semaine de 4ème langue (l'allemand en l'occurrence) et vdH s’y est collé pendant plusieurs années. C'est d'ailleurs là qu’il a reçu sa seule visite d'un inspecteur de l'état (Monsieur Lincé, un Verviétois...), tout au début de sa carrière. Son rapport, à son grand soulagement, était élogieux!
Le choix entre le néerlandais, l’anglais et l’allemand a commencé en 1969. Mais c’est à partir du rénové (en 1980) que tout se compliqua. On pouvait, théoriquement, suivre deux langues germaniques à raison de 4h à partir de la 3e année et prendre en outre 2h de la 3e langue (sans parler de l’espagnol). Il était aussi possible de réduire à 2h la 1ère langue et se contenter de cela dans le cycle supérieur. Mais tout cet éventail de combinaisons éparpillait les élèves dans des groupes asymétriques et compliquait singulièrement les horaires. L’autorité du Collège prit la sage décision de limiter l’offre d’enseignement en revenant à une proposition plus équilibrée: tout le monde ferait dorénavant 4h de 1ère langue et ne commencerait la 2e langue à 2h qu’en troisième année. Quant à la 3e langue, elle a disparu au profit de l'espagnol. Le directeur Delobel allait, d’un autre côté, favoriser les échanges linguistiques.
3. Les échanges linguistiques
Pour cette séquence importante (totalement hors de mes souvenirs), j’ai demandé l’aide de mon collègue et ami Joseph van der Hoeven (attention aux minuscules!), germaniste sévissant dans le cycle supérieur. Merci à Joseph d’avoir accepté cette charge spontanément. C’est un morceau d’histoire du Collège.
Dormagen
Pour moi (c’est Joseph qui parle), tout a commencé en 1980 par une circulaire émanant du ministère de la culture du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, proposant – en collaboration avec le service culturel de l'ambassade de Belgique – des échanges de courte durée entre élèves belges et allemands. « Ces échanges devaient être basés sur le principe de réciprocité, dans le but de nouer des contacts durables et réguliers entre écoles.»
Aprés en avoir parlé à Jean-Marie Delobel, qui était bien entendu tout à fait d'accord, j'ai marqué mon intérêt et en avril j'ai reçu notification de notre partenaire: il s'agirait du Norbert Gymnasium à Knechtsteden près de Dormagen (entre Cologne et Düsseldorf). Après quelques échanges épistolaires, je m'y suis rendu le 26 août avec Georges Kupper. Nous avons été reçus très chaleureusement et avons été très impressionnés par la beauté du cadre: abbaye romane, bois, plusieurs terrains de sport, piscine couverte... Il s'agit en effet d'une école libre subventionnée, dirigée par des Pères de la Congrégation du Saint-Esprit et située en pleine campagne. J'y suis encore retourné le samedi 20 septembre avec Alfred Cormann pour la fête de l'école (un peu comme notre fancy-fair, sauf que là le but principal ne semblait pas être l'argent, ils en avaient sans doute assez...).
Le mercredi 22 octobre, une délégation de 30 personnes (profs, délégués de parents et bien sûr élèves) est venue au Collège pour une journée. Le matin, assistance à quelques heures de cours avec les élèves du Collège; dîner, visite de l'hôtel de ville de Verviers, match de volley et souper spaghetti au réfectoire des élèves préparé par quelques Collégiens (dont Bernard Schyns). Ce souper fut véritablement le clou de la journée. Un peu de vin rouge à table et peu à peu les inhibitions se sont levées, les langues se sont déliées, un élève allemand et un SFXien ont fait un petit discours plus ou moins improvisé; on a ri, on a beaucoup parlé et on a même chanté (je crois). Bref, au moment du départ, c'était la bonne humeur générale, des "auf Wiedersehen" comme si on s'était toujours connus et la ferme intention de se revoir au printemps, en Allemagne cette fois. Mes élèves étaient enthousiastes (moins pour débarrasser et faire la vaisselle) tout comme moi, j'avais l'impression que mon métier prenait tout son sens!
Le lendemain matin, une douche froide m'attendait à l’école: le père Dedeur et Herbert Dechêne m’accueillaient le visage grave.
– C'est toi qui as organisé un souper hier soir avec tes élèves?
– Oui...
– Eh bien ce matin ça sentait le gaz dans tout le bâtiment, une bonbonne a été mal ou pas refermée!
J'étais plus que confus, catastrophé, et je n'oublierai jamais ce que m'a dit alors Dedeur, sur un ton bienveillant: "Ecoute bien, on a eu de la chance, il ne s'est rien passé donc ... on n'en parle plus!"
Mais à chaque explosion due au gaz j'y repense encore avec une peur rétrospective.
Pendant les vacances de Pâques 1981, j'ai rendu avec femme et enfant une visite privée au prof allemand responsable pour préparer le volet retour. Le 20 mai, accompagné d'Alfred, j'ai emmené 28 élèves de 4e, 5e et 6e à Knechtsteden. La journée s'est plus ou moins bien passée (visite guidée beaucoup trop longue et fastidieuse de Zons, petite ville médiévale par ailleurs très jolie...) et s'est terminée par un souper, dans leur énorme salle de fêtes. La presse avait été invitée et pendant que je répondais à la presse locale avec Alfred, certaines bouteilles de vin rouge (d’1,5 litre!) se vidaient allègrement... Au moment de regagner le car, un élève de 4e habituellement très sérieux et réservé m'a paru étrangement joyeux. Lorsque le car s'est mis en route, nous avons vite compris pourquoi! Le voyage fut donc assez pénible et ça ne sentait pas la rose... Alfred étant descendu à la sortie Eupen, près de chez lui, je me suis bien vite retrouvé seul avec l'élève en question, couché dans la pelouse du parc Fabiola.
Je passe sur le tableau peu ragoûtant (vous pouvez l'imaginer) que même des passants ont découvert (devinez si j'étais fier...). Pour le car, le chauffeur - plus habitué que moi - m'a montré sa solidarité. Restait à prévenir les parents sans quitter le garçon... Heureusement, le père Buyle est finalement arrivé et le père (médecin) d'un ami l’a ramené chez lui.
Le lendemain, j'ai bien sûr téléphoné à la maman pour prendre des nouvelles et donner des explications, mais elle a presque coupé court à la conversation en déclarant sur un ton assez sec que son fils avait une simple gueule de bois. Elle concédait que je n’y étais pour rien, mais que ce n'était pas la faute de son fils non plus! En fait, un élève de 5e lui avait lancé un défi...
En octobre, les Allemands sont revenus. Une promenade en Fagnes était programmée, mais un certain nombre de mes élèves avaient fait faux bond à la dernière minute parce qu’un prof de sciences avait programmé un gros test pour le lendemain…
En mai 1982, nous sommes retournés là-bas. Nous avons fait une petite croisière sur le Rhin à Königswinter. J'étais seul avec plus de 40 élèves, mais grâce à Dieu tout s'est bien passé... Avec le recul, je me dis que c'était de l'inconscience, mais j'étais jeune! Les Allemands sont revenus en novembre.
En mai 1983, nous sommes retournés là-bas et en mars 1984, match retour.
Notre dernier voyage a eu lieu le 16 mai 1984 avec de nouveau un problème en revenant: après quelques kilomètres, sur une route déserte dans un trou perdu, panne (embrayage) irréparable sur place: un autre car devait venir de Belgique pour nous rechercher! Georges a pu téléphoner à Jacqueline Jost (maman de Xavier Heins) qui a fait une chaîne pour prévenir les autres parents. Malheureusement, certains parents étaient déjà partis pour rechercher leur enfant... qui est rentré vers minuit.
J'ai encore eu un dernier contact avec mon partenaire et presque ami allemand en décembre de cette même année... et puis plus rien, plus de réponse. Outre de graves problèmes de santé, il était fort éprouvé par la perte de son fils unique en bas âge. L'échange aurait-il continué autrement? Ce n'est pas sûr, car nous étions passés à la mixité (il y avait déjà des filles lors de notre dernier voyage) et le Norbert Gymnasium était resté une école de garçons...
Aachen
Dans le courant du 1er semestre de l'année scolaire 1984-85, une certaine madame Erika Winandy habitant Lontzen a pris contact avec nous en vue d'un échange. Elle enseignait le français à Aix-la-Chapelle, plus précisément à Laurensberg (dans la périphérie) dans un centre scolaire communal flambant neuf: l'Anne-Frank Gymnasium.
Le 19 octobre 1984, une vingtaine d'élèves allemands (garçons et filles) sont donc venus passer une (demi-)journée chez nous: dîner (offert par le Collège) en compagnie de nos élèves du cycle supérieur ayant l'allemand comme 1ère langue étrangère et ensuite assistance aux 3 heures de cours de l'après-midi.
Le 19 décembre (le lendemain du dernier bilan de Noël), nous sommes allés à Aix en car avec une trentaine d'élèves (dont Brigitte, la fille de Jean Janssen...). Au programme: assistance à quelques cours de la matinée, dîner dans les familles allemandes, temps libre puis rendez-vous au centre-ville pour le retour.
Du 7 au 9 novembre 1986, une dizaine d'élèves de 5e accompagnés de Barbara Corman (la nièce de Claire) de 4e ont passé le week-end à Aix. Voici le compte rendu de 3 élèves que j'ai retrouvé dans la Revue du Collège de décembre 1986:
Vendredi 7 novembre: aujourd'hui, nous nous rendons en Allemagne. Sur le coup de midi, tout le monde se réunit sur le parking du bassin. On prend place dans les voitures et c'est le grand départ pour deux jours d'allemand intensif. Après une demi-heure de route, nous débarquons finalement à l'école d'Aix-la-Chapelle afin de faire connaissance avec notre hôte (pour ceux qui ne l'ont pas encore rencontré(e)). Peu après cette prise de contact, nous nous séparons pour assister à une dernière heure de cours après laquelle nous rentrons dîner. Après ce repas ô combien délicieux, mais malgré tout... allemand, nous nous retrouvons dans le but de passer ensemble une agréable fin de soirée.
Le lendemain, hélas, nous devons retourner à l'école afin d'assister encore à des cours particulièrement passionnants (surtout si on ne comprend pas grand-chose). Par contre, certains chançards ont eu cours de français, ce qui ne les a pas trop dépaysés. Après une seconde soirée passée ensemble et pleine de rebondissements, l'heure d'aller se coucher a sonné.
Dimanche, jour du départ, nous nous arrangeons pour revenir à Verviers par nos propres moyens et ce n'est qu'une fois rentrés que nous replongeons dans les tracas de la vie quotidienne de l'étudiant.
Après tout, nous pensons que l'expérience que nous avons vécue est à renouveler et qu'il faudrait en faire profiter le plus de monde possible.
Fabienne et Françoise Schoonbroodt, Vincent Jaumin
A ma connaissance, l'expérience n'a pas été renouvelée, peut-être parce que nous avons appris par la suite que Barbara, en fait de logement en famille, avait (ou aurait) passé la nuit chez un frère (majeur) de sa partenaire, dans une maison squattée... Cet inconfort ne l’a pas rebutée puisqu’elle est restée (de son plein gré!) 24 heures de plus à Aix. Nous n'avons eu aucune plainte ni remarque alors qu’on aurait compris la réaction légitime des parents. Mais comment pouvions-nous garantir la "qualité" de familles d'accueil que nous ne connaissions pas?
Stolberg
Après Dormagen et Aachen a suivi un échange avec le Goethe-Gymnasium à Stolberg, grâce à Georges Kupper d'un côté et à M.Kutsch de l'autre. Tous deux étaient de débonnaires fumeurs de pipe et tous deux sont malheureusement décédés trop jeunes.
Je me souviens des festivités (très) officielles au château de Stolberg, qui ont marqué le début de ce jumelage: Georges était traducteur-interprète des discours et moi, j'avais consacré le dimanche après-midi précédent à reconnaître le trajet en famille. Cet échange devait être destiné aux élèves de 3e ayant allemand 1ère langue et, y revoyant en pensée Damien Gillot, c'était sans doute au printemps 1988.
Je me suis encore rendu à d'autres reprises à Stolberg par la suite, notamment avec Georges à une réunion chez le président de l'association des parents, un médecin, dont l'épouse (une Française de Toulouse) nous avait préparé une quiche maison qui me fait encore baver...
Comme ces échanges (de 3 jours) étaient destinés aux élèves de 3e, je n'étais habituellement pas directement concerné (contrairement à Vincent Klein, par exemple, très actif lui!), sauf le jeudi 21 octobre 1999 où exceptionnellement, à la demande de Gerdy Schmets, j’ ai dû m'occuper des contacts, de l'organisation et de l'accueil (mais il ne s'agissait que de 9 élèves...).
Cet échange avec Stolberg est, en cette année 2010, toujours d'actualité. Voilà une durée de vie remarquable et le signe incontestable de sa réussite sinon d’un besoin. Bravo à Gerdy, Viviane (Hollands) & co!
De l’eau Durant l'année scolaire 1997-1998, Jacqueline Degueldre a participé avec ses élèves de 5e (1ère langue) à un projet mondial intitulé "Wasserwelten" et organisé en allemand par l'Institut Goethe dans les pays des 2 hémisphères où l'allemand est enseigné. Voici ce qu'elle en disait dans une circulaire aux parents:
"En ce qui concerne notre établissement, ce projet fut développé simultanément au niveau des cours de biologie et des cours d'allemand. Cet aspect pluridisciplinaire, la qualité et la diversité des travaux remis valut à nos élèves un premier prix pour la Belgique en mai 1998. Dans le cadre de ce projet, nous avions, en outre, recherché de la documentation sur Internet et des classes allemandes intéressées par le même sujet que nous. Dès janvier 1998, nos voeux furent exaucés et nous commencions une correspondance électronique avec une classe allemande de SEELZE (banlieue de Hanovre), spécialement intéressée par notre projet dans le cadre de la préparation de l'expo 2000. Bientôt, le désir de se rencontrer se manifesta et nous organisâmes la première phase de notre échange en mai 1998. Les jeunes Allemands nous rendirent alors visite, précisément au moment de la remise des prix du concours "Wasserwelten" et séjournèrent chez nous plusieurs jours. Cette première rencontre fut un réel succès et le retour fut programmé."
En 1998-99, il n'y eut plus qu'un seul groupe d'allemand 1ère langue en 6e et j'en étais le titulaire. Voilà pourquoi j'ai accompagné Jacqueline (l'organisatrice) et 15 de mes rhétoricien(ne)s à Hanovre du samedi 10 octobre au vendredi 16 octobre. L'accueil reçu là-bas fut très chaleureux, le programme était varié et intéressant: cours le matin au Georg-Büchner-Gymnasium, visite de Hanovre, de son Musée Historique, de la vieille ville historique de Celle, natation dans une superbe piscine équipée de divers jeux aquatiques, bowling, etc. Mieux: nous avons même appris à conduire un tram, pas sur la voie publique bien sûr, mais sur le terrain de la société de transports locale. L'organisation était parfaite... Bref, ce fut une semaine fatigante mais une fort belle expérience. Personnellement, je logeais chez un prof de sciences, protestant et père de famille nombreuse, qui se coupait en quatre pour rendre mon séjour agréable!
Du 9 au 14 octobre 1999, les Allemands sont revenus à Verviers et du samedi 1er avril au mercredi 5 avril 2000, Jacqueline est retournée à Hanovre avec ses élèves, accompagnée de Georges Kupper cette fois-ci.
Je devais retourner à Hanovre en octobre avec Edith
Gentges (en remplacement de Georges, qui se sentait déjà nerveusement trop fragile). Au programme figurait une visite à l'Expo (universelle) 2000. Hélas, le voyage fut annulé par manque de volontaires…
Retour à Aix
Le vendredi 28 mars 2003, Edith a organisé pour ses 8 élèves de 6e ( 2e langue allemand), mes « anciens », une rencontre avec des élèves du Vinzenz-Heim dans la banlieue aixoise. Départ à midi avec nos 2 voitures. Cet institut accueille des jeunes handicapés moteur venant des 4 coins de l'Allemagne pour les 2 années terminales du secondaire, orientation économie et gestion. Leur arrivée en voiturettes fut un choc pour nous: certains étaient vraiment très lourdement handicapés! Et pourtant, au programme de l'après-midi figurait... un match de basket contre nos élèves, assis en fauteuil roulant bien entendu! Et là, tout à coup, les "handicapés" c'était nous! La pitié s’est transformée en admiration.
Un morceau de bonne tarte au riz de Verviers – cerise sur le gâteau! – mit le point final à cet échange franchement cordial.
Par la suite, quelques Allemands sont venus assister au Gospel et le 16/01/2004 en soirée il y a également eu une rencontre à Eurogress (casino) à Aix où quelques élèves belges et allemands ont assisté ensemble à une "revue" de carnaval.
Jena ville d’eau
En 2005, Jacqueline a participé avec 6 élèves de 4e et un élève de 5e (allemand 1ère langue) à un projet européen sur le commerce équitable et le développement durable. Il s'agissait de décorer des tuyaux (peu esthétiques) transportant de l'eau et de la vapeur d'eau au travers de la ville de Iéna (ex-Allemagne de l'Est, Jena en allemand).
Il y a eu 2 séjours. Le 1er pendant le congé de carnaval, dirigé par Jacqueline accompagnée de Marie-Thérèse Sternotte. Pendant ce 1er séjour, les élèves ont élaboré – en traitant différents aspects de l'utilisation rationnelle et équitable de l'eau dans le monde – les motifs et fresques servant à réaliser la décoration pendant le 2e séjour. Ils en ont profité pour découvrir la ville de Weimar et la maison de Goethe.
Le 2e séjour a eu lieu du dimanche 24 avril au samedi 30 avril 2005. Afin que Jacqueline ne soit pas trop absente durant la même année scolaire, j'ai été prié d'accompagner (toujours avec Marie-Thérèse) mes futurs élèves. Ce fut pour moi une expérience très originale, un peu déconcertante au départ, épuisante physiquement et parfois nerveusement, mais très intéressante et enrichissante en tant que rencontre. Des élèves polonais participaient aussi avec 2 de leurs profs. Deux artistes sud-américains (Colombie et Nicaragua) conseillaient les élèves dans leur travail, et comme Jena est jumelée avec San Marcos au Nicaragua, une dame originaire de là-bas les aidait dans leur travail. Nous avons pu nous rendre compte, plus de 15 ans pourtant après la chute du mur, d'une certaine différence de mentalité par rapport à la vieille Allemagne de l'Ouest: à Jena c'était plus "cool" (j'allais dire plus "latin" et moins "germanique"...: les heures de rendez-vous étaient par exemple presque données à titre indicatif, la peinture arrivera... sans doute dans le courant de la journée, ...).
Marie-Thérèse et moi logions chez une dame seule, charmante et super dynamique, prof de poterie. Dès le 1er soir j'avais l'impression d'être une vieille connaissance tellement l'accueil était chaleureux! Durant ce séjour, nos élèves non seulement ont peint, mais ont aussi visité la maison de Schiller, la ville d'Erfurt et le camp de concentration de Buchenwald, qui les a fort impressionnés.
Normalement, les Allemands devaient par la suite venir à Verviers pour prendre en charge la décoration du mur de la petite cour de récréation. Malheureusement, un ennui de santé de Jacqueline a empêché le retour.
Echanges en néerlandais
En ce qui concerne à présent le néerlandais, je crois que nous nous sommes contentés de nos compatriotes du Nord.
On commença par les 4es avec l'institut HEILIG HART à Bilzen (là où Melchior Wathelet junior a fait sa 3e année secondaire). Je pense que l'initiative venait de Marie-Dominique Darimont.
Ensuite, pour les 3es et les 4es, on a échangé nos ados avec l'institut ONZE-LIEVE-VROUW-TEN-DOORN à Eeklo. L'initiative en revient à Marie-France Dethier (Ramaekers).
Je ne me suis jamais rendu là-bas, mais en 1999 j'ai organisé le séjour des 29 élèves qui sont venus chez nous du dimanche 25 avril au jeudi 29 avril. Au programme, il y avait – à côté de la traditionnelle assistance à un certain nombre de cours – une balade en Fagnes, la visite de l'hôtel de ville et l’excursion à la mine de Blegny. Nous avions (tout comme d'autres années d'ailleurs) décroché une bourse du Fonds Prince Philippe qui avait permis de couvrir tous les frais.
Ces deux échanges ont entre-temps pris fin. En revanche, depuis quelques années déjà, on pratique au cycle inférieur des échanges réguliers avec une école de Hasselt.
Pour être complet, je me souviens encore que Raymond Gaillard et Georges Küpper ont organisé - in illo tempore - un ou deux échanges d'un jour avec le collège jésuite de Gand, ad majorem Dei gloriam!
Joseph ne parle ici que de ses souvenirs personnels. Il va de soi que d'autres professeurs de langues (voir photos) se sont activés dans ce domaine (en néerlandais surtout).
Concernant l'anglais, j'ai déjà parlé du fameux voyage annuel en Angleterre repris, à la pension de Jean Arnould, par Karina Baggen et soutenu par différents collègues, pas tous professeurs de langues, voyez les photos ci-jointes.