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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 22:56

 

10. Les Arts d’ex  vus de loin
 

  Voilà près d’un an que ça carbure dans le cerveau de quelques-uns, en particulier dans celui du sous-directeur Dominique Embrechts.Embrechts-150.jpg

Tout part d’un constat objectif: nous perdons beaucoup d’élèves après la deuxième année du secondaire. Ces jeunes ne trouvent pas au Collège d’option adéquate. Disons-le franchement, nos options sont uniquement intellectuelles. En pratique – si j’en crois les statistiques de 2002 –, nous préparons surtout de futurs ingénieurs et docteurs en droit, dans une moindre mesure des instituteurs et des médecins. Enfin, ils sont chaque fois un très petit nombre pour les études supérieures suivantes: architecture, HEC, psychologie, sciences politiques, philologie germanique, spéciale-maths, etc. Dans les autres disciplines, c’est encore plus rare.
Notre école n’offre rien à ceux qui cherchent à s’orienter très tôt vers le sport, les arts ou le technique commercial. D’autres écoles catholiques de la région comblent ce déficit, sauf justement en arts d’expression. Je suppose que cette conjonction d’événements – des élèves nous quittent en cours de route et aucune option Arts d’ex n’existe à Verviers – est le déclencheur de la procédurelSchoonbroodt-2005gala.jpglancée par SFX pour ouvrir cette option en 3e

Nous savons d’emblée que cette section ne se développera jamais exagérément, les parents sont souvent très réservés sur ce genre d’études. Mais nous pouvons donner une nouvelle ouverture au Collège, qui sera sûrement bien accueillie par quelques élèves et la plupart des professeurs.  

Plusieurs collègues sont des fans de théâtre, ou plutôt des amoureux des planches, la chanson faisant d’ailleurs partie de leur répertoire. Je pense plus spécialement à Jean-Philippe Thonnart et à Bénédicte Winandy, que j’ai vus en action à plusieurs reprises. Léon Ernst a aussi ses qualités de metteur en scène. On pourra aussi compter à l’occasion sur le savoir-faire de Joseph Kopetti en matière de cinéma. Et puis, à bien y repenser, les cabarets nous ont montré les dons de Marie-France Schoonbroodt, par exemple. Bref, nous ne devrons pas aller chercher ailleurs ce que nous possédons déjà pour lancer la nouvelle option.

Pourtant, d’après quelques échos, l’entente ne serait pas parfaite dans ce petit groupe, il y aurait même des tensions, du moins au début… N’étant pas mêlé de près à cette création d’option, je ne peux pas en dire plus, sinon qu’un beau jour j’ai appris que les différends étaient aplanis, Léon s’étant raccommodé avec Jean-Philippe et Bénédicte. Voilà qui fait plaisir!

En pratique, l’option est ouverte en septembre 2004. Les deux premiers professeurs qui se répartissent les 4h de cours de 3e sont Marie-FranceThonnart-JPh-2004.JPG et Jean-Philippe. Avec Bénédicte, ils ont la bonne idée de composer, à l’intention de leurs collègues intéressés, un texte destiné à décrire les grandes lignes de leurs objectifs de cette première année.

«Le pôle théorique (donné par Marie-France) a pour but de former l’élève à la critique par l’acquisition des savoirs, des codes et des langages liés aux différents domaines des arts d’expression (théâtre, cinéma, musique, peinture, médias…).»

Plus loin: «Les élèves ont entamé le cours par une réflexion sur les arts d’expression en analysant une émission d’Arte consacrée aux émissions de casting.» J’apprends avec intérêt qu’Henri Leclercq a proposé ses services pour réaliser avec ces débutants les voix off d’un DVD sur Bill Evans (musicien de jazz) entièrement réalisé par ses soins. Voilà comment on peut s’initier au travail de compréhension et de préparation de lecture (découpage en idées, phrasé, travail de la voix…). C’était aussi l’occasion d’une approche technique de l’enregistrement (synchronisation avec les images, prises multiples) dans un domaine marginal pour eux (la musique de jazz).
«La partie pratique (donnée par Jean-Philippe) invite le jeune à prendre conscience de ses propres moyens de communication afin de les cultiver, principalement par le biais de l’activité théâtrale et de l’interprétation de textes.» Le texte continue en décrivant plus particulièrement le programme du second semestre et la partie «activité théâtrale», soit la découverte progressive de l’action scénique: «Un sujet, une situation dramatique (une histoire), des personnages caractérisés (du point de vue physique, social et psychologique) investis d’un problème, d’une humeur et d’objectifs à atteindre par le biais d’actions successives et confrontées à des obstacles.» Etc.

En deux pages, je découvre un nouveau monde. J’ai déjà plus de respect pour cette option qui me paraissait un peu folklorique. Ah! les préjugés…

La norme de création du cours est de 8 élèves alors que nous en comptons 14 le Winandy-B-2005-gala.jpgpremier jour: nous sommes à l’aise.

 

Tout n’est pas rose pour autant. En particulier lors des délibérations du mois de juin de cette année 2005. Je me rappelle une réflexion d’un Thonnart dépité en sortant d’un conseil de classe: «Ils sont en train de nous les buser tous!» Il parlait comme si ses collègues de branches (maths, langues, etc.) s’acharnaient sur les élèves de cette option! Je suis persuadé qu’il n’en était rien. Ils appliquaient, très logiquement, les mêmes critères pour tous les élèves de leur cours, quelles que soit leurs options. Sa crainte était de voir ainsi la majorité des élèves de l’option Arts d’ex affublés d’un examen de passage voire d’un refus de passage en 4e. Et comme les effectifs étaient assez restreints, une délibé trop sévère pouvait mettre en péril la survie de l’option à peine ouverte.
                                                 aex1-photo-Ph-Zintzen.jpg

                             Ce risque justifie-t-il des mesures de clémence spéciales à l’égard des Arts d’ex? Question délicate à laquelle on ne ardex-mai-2010--noms.jpgpeut répondre qu’en… jésuite: non, mais il faudrait quand même voir l’intérêt du plus grand nombre, ce qui donnerait tous comptes faits un oui, mais…
C’est au directeur de donner d’emblée des objectifs préci
s. Et pas en cours de route. Je me souviens avoir entendu dire, en pleine délibération, par un préfet des Etudes pourtant très rigoureux, le père de Lannoy: «Si ça continue, on ne pourra pas dédoubler l’an prochain.» En clair, ça voulait dire que si les profs continuaient à buser des élèves, certains de leurs collègues de l’année suivante perdraient leur place… Pression intolérable! ai-je pensé à cette époque, mais je n’ai pas osé le dire à haute voix. Lorsque nous jugeons en délibération, Dieu seul connaît les motivations profondes de chacun. En l’occurrence, le préfet voulait changer les nôtres instantanément.Ard-ex4-mai-2011.jpg

Ar dex1 mai 2011

Il m’a toujours paru plus sain d’énoncer préalablement des règles claires, même si elles sont choquantes pour les non-initiés. Ou bien on s’en tient au principe que chaque élève d’un même cours doit être évalué selon les mêmes critères, ou bien on applique des critères différents selon les options choisies. Moi, ça ne m’aurait pas gêné de savoir que certains élèves devaient avoir un minimum de 50% pour éviter l’examen de passage en maths, et d’autres, dans d'autres sections, se contenter de 40%. Ce qui est d’ailleurs le résultat de certaines délibérations…
D’autre part, quand j’étais jeune prof (en 1966-67), les critères de réussite n’étaient pas les mêmes dans chaque branche. Les 50% étaient seulement exigés en latin, en français et en religion. Dans les autres branches, on «réussissait» avec 40% tant qu'on obtenait une moyenne génale sur l'ensemble des branches d'au moins 50%.

Je ne sais pas si cette façon d’apprécier les résultats a jamais été envisagée, ni si des consignes ont été données. Ce n’est plus mon problème et je ne suis plus dans le coup pour bien juger.
D'autre part, j'ai trop peu connu cette option pour en dire davantage, c'est-à-dire très peu.
En tout cas, si j’en juge par les photos (de Philippe Zintzen) des représentations théâtrales des élèves de cette option sur le site du Collège des années 2010 et 2011, tout baigne!

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 14:50

Caprices de la mémoire

 

Je me demande pourquoi les profs se souviennent mieux de leurs premiers élèves que des derniers. C’est du moins ce qu’on dit. Comme j’ai encore tous mes carnets de notes, j’ai fait le test suivant avec une série de classes de différentes époques: je lis le nom de chaque élève et je contrôle si son visage me revient immédiatement en mémoire.


Commençons par mes premières classes. En 1966, dans la 4LG  du


       
4LG-1966-n.jpg. R.P.Baumal, j’avais 3h de maths par semaine; sur les 24 garçons, j’en revois 22.

1966-1967 : 4LG : De gauche à droite et de haut en bas :
Hick Alain, Leroy Christian, Dewaide Bernard, Vogel Norbert, Dumont Pierre, Dejace Jean-Pierre, Léonard Georges, Moyano Jacques.
Carabin Serge, Chaumont Christian, Kreit Jean-François, Dethioux Jean-Gabriel, Grand Yves, Simon André, Dumoulin Jacques, Marique Jean-Léon, Dumont Denis, Mond Marc.
Onou Jacques, Mager Alain, Liégeois Jean-Pol, Père Léopold BAUMAL (titulaire), Becco Jean-Claude, Natus Michel, de la Croix Albert-Jean.

Pas mal, mais je me souviens aussi que Mond a commencé l’année plus tard que les autres, que Moyano était assis à gauche sur le 2e banc de la rangée du milieu (du moins en début d’année), que Becco était juste derrière lui, et que de la Croix était au dernier banc de la rangée de droite (côté couloir). En 4LM (5h de maths chez Lino Portolan), j’hésite sur Benoît (il y en a tellement), c’est tout.

Déderix (aujourd'hui  décédé tout comme Jean-Claude Houssonlonge, devenu mon collègue) était au premier banc, à gauche, contre la fenêtre, Godfirnon était dans la rangée du milieu à côté de son copain Fornaroli, et Camus, qui venait de 5LG, devait être au dernier banc. Je n’avais que ces deux classes-là au Collège.

  [vous êtes peut-être surpris que je n'utilise pas les prénoms des élèves: ce n'était pas l'habitude des profs laïcs à cette époque, de plus, je ne les avais même pas recopiés dans mon carnet de notes: autres temps, autres moeurs!]

                 1966-4LM-Portolan-ouin.jpg
1966-1967 : 4 LM. De gauche à droite et de haut en bas :
Benoit G, Cornet M, Fornaroli A, Demonty Eric, Godfirnon Paul-Marie, Matthieu Philippe.
Matthieu Jean-Luc, Bindelle Gérard, Baudinet Ghislain, Camus René, Houssonlonge Jean-Claude, Thoumpsin Luc.
Jospin Jean, Boniver Alain, Lino Portolan (titulaire), Jamin Jean-Paul, Déderix Luc.




En 1967, des 31 élèves de la 6e Latine A de M. Martiny, je revois les figures de 24 gamins (de 12 ans).
1967-6-Lat-A-Martiny-nn.jpg
De haut en bas et de gauche à droite.
Jungers René, Ortmans Roger, Letesson Jean-Jacques, Tristant Jacques, Benoit Luc, Marique Thierry, de Valensart André, Stollenberg Philippe.
Dheur Michel, Cornet Albert, Delhez André, Hanet Claude, Liégeois Dany, Detry Michel, Mostin Jean-Marc, Godfirnon Jean-Pierre, van der Straeten Thierry.
Melebeck Pierre, Schwaiger Jean-François, Déderix Raymond, Mauhin Jean-Paul, Malherbe Philippe, François Pierre, Hennen Vincent, Linon Louis-André.
Delhaye André, Michotte Freddy, Piront Jean-Pierre, Jacques MARTINY (titulaire), Fonsny Robert, Beauve René, Pirenne Gauthier.

La même année, en 4LM, 13 sur 18 me sautent aux yeux. Le premier banc, côté fenêtre, était occupé par le très sérieux et très attentif Philippe Eenens, tandis que Christian Grégoire (mari de ma collègue Patricia Hotermans) était assis juste au milieu de la classe, au deuxième banc.

1967-4LM-Porto-nn.jpg

En 4LG, j’en ai oublié 5 sur 21. Pourtant, je me rappelle qu’Emile Cavens, venant de Malmedy, était souvent en retard et portait des bottes (venait-il à moto?). François-Xavier Jacques (actuel doyen de Verviers) était assis à droite sur le dernier banc de la rangée du milieu. Toujours très concentré, il avait même l’air tracassé. Paul Merveille (Lambermontois) devait somnoler sur le deuxième banc de la ligne du milieu, quant à Léon Ernst, il se tenait déjà très droit. Jean-Loup Blanchy, autre Lambermontois, se montrait au moins aussi soucieux que Jacques tandis que Didier Deru avait toujours l’air de tomber des nues devant les équations algébriques. Quant au sympathique Lambermontois Serge Boyens, il est décédé d'une attaque cérébrale moins de 2 ans après son mariage.

1967-4LG-Baumal-n.jpg
Magis Fernand, Gille Baudouin, Ernst Léon, Cavens Emile, Fassin Jean, Boyens Serge, Serpe Philippe.
Betsch Jacques, Lebas Marc, Christman Pierre, Dricot Yves, Malherbe Alain, Jacques François-Xavier, de Cartier d'Yves J.
Merveille Paul, Chanteux Michel, Deru Didier, Père Baumal (titulaire), Blanchy Jean-Loup, Coibion Eric, Destate François-Xavier.

 

Des 33 garnements (voir Souvenirs 9) de la fameuse 4LM de 1969, je revois toutes les frimousses sans effort. La même année, dans la 5LM du père Ernotte, je suis sûr que le premier banc du milieu était occupé par Patrick Barvaux et Bruno Merveille, toujours prêts à bavarder la main devant la bouche. Cette année-là ne leur a pas appris grand-chose. Marcel Renard s’appliquait, lui, malgré sa position éloignée du tableau pendant que Michel Bosch, bien installé au deuxième banc, m’observait calmement avec son perpétuel petit sourire sympathique: il comprenait tout du premier coup.
Je me souviens de tous.

7 ans plus tard, je suis titulaire de la 3LM dont dont je revois bien 19 élèves sur 20 3lm-76-77-nn.jpgalors que de la 2 Mod.B je ne reconnais que la moitié des 14 élèves.


Passons en 1982. De la classe de 3C (maths 6h) de 1982, première classe du Rénové et de la Mixité dont je suis titulaire, je revois bien tout le monde et j’ai même retenu tous les prénoms.
1982-3C-noms.jpg
C’est vrai que c’était une classe particulièrement attrayante.

De la 2E de 1986, je cale sur 5 des 17 élèves. La même année, j’étais titulaire de 25 élèves en 3A et j’hésite seulement pour 2 filles.

1986-3A-M6-nn.jpg
Fabien Rogister, Hugues Somja, Frédéric Magerat, Vania Kaëns, Frédéric Leroy, David Bellino, Sandrine Jaumin, Carine Van Hamme, Odile Cormann.

Evelyne Jamar, Charlotte Hoflack, Gaëlle de Radigues, Christelle Toussaint, Marie-Dominique Renard, Valérie Gordenne, Catherine Liégeois, Anne-Françoise Stévens.
Benoît Devos, Alban Delrez, Guillaume Lefèbvre, Bernard Meurens, David Schmitz, Bernard Meeus, Frédéric Demonceau.

En 1990, 9 noms m’échappent sur les 27 élèves de 3e B. Je me rends compte que c'est encore plus difficile en version qu'en thème, je veux dire de passer des photos de classe (pas toujours très nettes) aux noms des élèves. Et vraiment très dur de reconnaître un ancien élève qu'on n'a plus vu depuis 20 ans (quand ce n'est pas 45!).

            3B-1990-Koch-n.jpgKarim Hick, Sylvianne Gauthy, Claire COLLARD, Adélaïde Dubuck, Gaétan Vanstraelen, Jean-Philippe Jason, Valérie Randaxhe, Florence Dentz, Marlène Giot, Gérald Gardier, Bruno Rassenfosse, Bruno Magermans, Louis Bernard KOCH (titulaire).
Véronique Daele, Sarah Dupont, Sophie Carabin, Catherine Tréfois, Valentine de Ryckel, Stéphanie Lamy, Nathalie Scheen.
Cécile Royen, Jean-François Corman, Benoït Tromme, Marie-Eve Malmendier, Sarah Pire, Antoine Grand, Pierre Blaise, Catherine Banneux, Isabelle de Lovinfosse.


Je viens d'en avoir encore la preuve avec Gaétan Vanstraelen, aujourd'hui (3 novembre 2011) médecin à l'hôpital, qui m'a tout de suite reconnu en précisant même que je lui avais donné cours en 3e B (justement) durant une année de grèves. Notez que malgré cela, je n'ai pas un seul trou pour ma 4A (Pierre Franssen, Muriel Kaye, Pascale Nizet, Kevin Dejalle, etc.) alors qu'en 2G, un quart des noms ne me dit plus rien.

De la 4C de 1999, je dois faire l’impasse sur 8 des 20 noms, mais j’ai parfaitement en tête tous ceux de ma classe de 5E (voir Souvenirs 91).
Enfin, et c’est le plus grave, pour les classes de 5e auxquelles je donnais 4h/semaine de cours à partir de l’an 2000, j’ai plus de trous que d’images! J’enrage! Mais qu’y puis-je?  

 

Je vais tout de même examiner de plus près les classes qui m’ont subi lors de mes dernières prestations, soit en 2004-2005. J’ai déjà parlé de la classe que je dirigeais comme titulaire (voir Souvenirs 134). Pour ceux-là, pas de problèmes, ou si peu. En 5B (4h), coachée comme chaque année par ma collègue Anne Longrée, je revois bien les deux qui ont redoublé.                               5B-2004-5-partie.jpg   

Et je me souviens aussi d’Emeric Berton, de Benoît Colson (qui doit toujours ramener un livre emprunté au Collège), de Jurek Ciechanowski et de Philippine Gason. Pour les autres, rien que des points d’interrogation… Maigre bilan, je l’avoue. J’ai quand même retenu que ce groupe s’est retrouvé en bloc en Rhéto. Pas même un échec en maths…


En 4E (21 élèves de Cédric Smets), je me rappelle la gentillesse mais la passivité épisodique de Quentin Charrette (fils de Jean-Marc), la

 

paresse                  4E partie 2004-5
à peine déguisée du subtil Anthony Logist, la bonne humeur de François, le dernier des 6 garçons de chez Tefnin, et le sérieux de Jean Meens (fils de ma collègue Viviane Hollands).
Pas fameux.

En outre, de ce groupe assez lourd à pousser, deux élèves devront redoubler.

La 4A de Geneviève Tristant, professeur de latin, est nettement plus active: les résultats le confirment. Ces jeunes se retrouveront tous en 5e l’année suivante. Quoi qu’on en dise, on ne buse pas beaucoup au Collège!

Je n’ai pas oublié le petit différend avec S.: punition non faite égale 2 heures de boîte, c’est le tarif! En fait, c’est surtout son papa (ancien élève) qui n’était pas content. Il croyait que son intervention téléphonique allait susciter ma clémence. Lui non plus n’avait pas beaucoup de mémoire ...                                     4A-2004-5-parie-E.jpg 

Quel drame pour certains de passer 2h au Collège un samedi matin! S'ils savaient ce que j'en ai pris quand j'étais gamin...

Et pourquoi en reparler? Manque de matière…
 
Je me rappelle plus volontiers la gentillesse d’Antoine Mertens, de Charlotte Vermeire (fille de Vincent, ancien élève), d’Anaïs Letiexhe, nettement plus dissipée que son papa, et surtout d’Eugène Stassen. Celui-ci, bien calé au dernier banc, toujours le sourire aux lèvres, se montrait particulièrement intéressé et brillait par la pertinence de ses remarques. Une bénédiction pour la classe, un régal pour le maître!
Jérôme (fils de mon collègue Jean-François Jamotton: «Ami du jour, bonjour!») ne sortait que rarement de sa torpeur, mais avait quelques accès d’audace. Héloïse, voisine de Sophie au troisième banc de la 3e des 4 rangées (classe en largeur) en commençant par la droite, avait parfois une attitude très sérieuse, presque hautaine. Mais j’aimais bien son caractère, qui faisait apparaître beaucoup de personnalité. Et, ce qui ne gâchait rien, ses réponses étaient pleines de bon sens, intelligentes, quoi.
Je ne peux pas penser à cette classe sans revoir aussi les sourires désarmants de Laetitia Beaujean et de Natasha Deroche. Dans le fond, cette classe m’a donné beaucoup de satisfaction. Comme beaucoup d’autres, de 2005 ou d’avant.

Quand je rencontre un de ces jeunes gens – pas vraiment tous jeunes, certains anciens sont déjà pensionnés! –, je n'ai jamais l'impression de les avoir parfois secoués et je vais toujours volontiers vers eux. Je ne remarque pas si certains m'évitent ou m'en veulent d'une attitude que j'aurais eue envers eux (nul n'est parfait). Jusqu'à présent, je n'en ai rencontré qu'un seul
(les autres m'ont peut-être évités!), un petit cousin en plus, qui avait gardé une dent contre moi, problème de punition. En tout cas, je suis chaque fois épaté d’apprendre les cursus scolaires et professionnels qu’ils ont suivis.
Je voudrais tant leur poser en outre deux questions, mais je n’ose pas: êtes-vous des gens de bien? êtes-vous heureux? S’ils me disaient oui, pourrais-je en tirer une gloire quelconque? Non, mais ça me ferait tellement plaisir.

 

    

 

 

 

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 18:29

 

8. Les plus gentils

 

La 5D, dont je suis titulaire, doit comprendre 27 étudiants. J’en reçois la liste fin août 2004. Je me félicite à nouveau de la bonne organisation du Collège. Dans d’autres instituts, les profs ne savent toujours pas quels cours ils vont donner! Juste avant de rentrer, je suis averti que, pour mieux répartir les effectifs dans les classes de sciences, la 5D comprendra 3 élèves de moins. Dommage, c’étaient 3 élèves sympathiques. Le jour de la rentrée, je reçois une liste de 22 noms: certains étaient inscrits par erreur en maths 6h: bizarre! Enfin, après 6 ou 7 semaines de cours (en tout cas avant le 15 octobre fatidique), 2 garçons quittent ce navire trop matheux à leur goût. Je me retrouve donc avec un petit groupe de 20 unités: pourquoi s’en plaindre? C’est une situation que de nombreux collègues m’envient. Je ne peux pas imaginer un seul instant que ce soit un cadeau de la direction: ce n’est pas le genre de la maison. Comme de juste!

                                            2004--5D-gauche.jpg           Cette année, pas d’élèves de latin: je ne m’en aperçois pratiquement pas. Si! Je n’ai plus comme collègue direct Dominique Willem, avec qui j’ai beaucoup d’atomes crochus.
L’ambiance est bonne. La dominante féminine (12 contre 8) n’est pas suffisante pour anesthésier les garçons. La classe compte quelques éléments ouverts, très peu d’agités, et une partie non négligeable de calmes, voire taiseux. Je devine aussi quelques inquiets.

L’époque où se révèlent le plus les caractères est traditionnellement la retraite, passée encore une fois à Ciney.

Juste avant de partir, je me fais un claquage au mollet. La marche m’est très pénible. Nous convenons avec Gérard Lemin qu’il prendra le train avec les élèves, tandis que j’utiliserai ma voiture pour rallier Ciney. Pas de risques avec ce groupe.

Evidemment, je mettrai un point d’honneur à être présent à la gare de Verviers  pour le départ (9h32) et à celle de Ciney pour leur arrivée vers midi. Je suis à Ciney une heure avant eux.
L’après-midi, je conduis les 4 de Sainte-Thérèse où on fête l’épiphanie un peu plus tard: on nous attendait. Danses avec accordéoniste, petits pèkèts ou orangeades. Une résidente apprend la valse à Laura, très appliquée. Marie-Claire danse moins, mais un homme vient la chercher pour une longue valse (ou un tango?). J’engage la conversation avec une dame que je rencontre chaque année. Mélina – nous sommes à tu et à toi –  me raconte les derniers potins. Elle sait tout!  

Moi, qui ne suis pas friand de danses, je m’applique et tâche d’entraîner les élèves à engager des résidents (oui, je devrais écrire résidants d'après le petit Robert. Mais tout le monde va croire que c'est une faute d'orthographe, alors...)
J’en viens même à obliger Olivier Dodet et Vincent Lonneux, deux timides, à danser au moins une fois. En compensation, je les  autorise à boire une Ciney (moi de l’orangeade). Pris par l’ambiance, j’ai même chanté O por mi dju so fîr. Nous rentrons au Mont de Lasalle à 17h30. Les autres, à pied, sont là à 18h30, à temps pour manger les macaronis au jambon.         2004--5D-centre.jpg
La soirée improvisée est particulièrement joyeuse. Au menu: Villageois et loups-garous et surtout Citron-citron.
Tout le monde est au lit à 23h15. En montant les escaliers, Maxime ne casse plus de pot de fleurs, il devient plus attentif… Mais à 1h du matin, ils sont à trois dans sa chambre: Vincent et Thibaut sont venus le rejoindre. Evidemment, le bruit attire mon attention. Les deux visiteurs filent par la fenêtre qui donne sur un toit plat un mètre plus bas. Je cuisine Max, qui ne résiste pas longtemps avant de dénoncer ses complices.
Le lendemain, réveil avec Le Galérien, puis j’accompagne les retraitants du Sacré-Cœur. Gérard va de son côté. Là-bas, répétition de chants accompagnés par la guitare ou le synthé local, puis dîner des résidents en difficulté avec l’aide de Renaud, de Gaëlle et d’Anne-Sophie. Je mets aussi la main à la pâte, avec beaucoup d’entrain, ce qui surprend mes compagnons.
Anne-Michèle – dont j’ai regonflé le moral la veille à propos de ses capacités en maths – vient avec moi (ou plutôt moi avec elle) pour aller acheter des tartes au riz (c’est moins risqué que de les apporter de Verviers). Dans la boulangerie – l’odeur du pain me rappelle irrésistiblement mes jeunes années –, nous engageons la conversation avec un client… verviétois! Celui-ci nous explique pourquoi on traite les Verviétois de «magneux d’pèlotes». Je connaissais à peu près l’histoire. L’homme nous explique qu’ils en étaient réduits à manger les épluchures de pommes de terre lors de la peste qui a sévi à Verviers au XVIIe siècle. J’ai des doutes sur la date et 2004--5D-droite.jpgla cause, mais je ne contredis pas ce Verviétois sympathique. Renseignements pris, la version officielle est différente. Il semblerait que chez nous, ce soit plutôt à partir de la fin du XIXe que la pomme de terre fut utilisée comme nourriture pour les êtres humains, avant, c’était réservé au bétail. Les Verviétois possédaient au moins sept sobriquets, mais le seul encore usité est celui de «magneu d’pèlotes» (mangeurs d’épluchures de pommes de terre), épithète insultante s’il en est. Son origine remonte à la famine de l’hiver 1788-1789 durant laquelle des indigents affamés vinrent de Verviers à Spa ramasser sur les fumiers les épluchures de pommes de terre et de légumes pour assouvir leur faim.
La partie goûter est précédée d’une mise en train en chansons. Bref, les tartes étaient l’ingrédient idéal pour terminer l’organisation de l’après-midi festive dont étaient chargés les visiteurs du Sacré-Cœur. Le sommet de l’ambiance est atteint lorsque Thibaut, Maxime et Anne-Michèle forment la chorale spécialisée pour l’occasion en chansons d’avant-guerre. Pour que tout le monde entende bien ses accords de guitare, Maxime – méconnaissable, lui le doux rêveur de la classe – est assis sur une chaise placée sur une table! Les résidents n’ont jamais vu tant d’audace, mais ne paraissent pas plus étonnés que cela: il faut que jeunesse se passe… Lorsque le groupe montre quelques hésitations, l’animatrice et moi donnons de la voix, mais je force et… je fausse! Quelle horreur! J’en suis d’autant plus dépité qu’un élève, chargé de filmer la scène, me prend en gros plan.Ciney-2005-Charette-et-Hanzen.jpg

Pendant ce temps-là, Gérard Lemin soutient le groupe occupé à Sainte-Thérèse. Là, en général, ce n’est pas triste non plus.


Le soir, nous croisons dans un large couloir du Mont de Lasalle un couple de prêtres très concentrés sur leur discussion. Je reconnais Mgr Léonard, évêque de Namur. Ils n'ont pas l’air de nous voir, pourtant nous ne sommes pas transparents. Au souper, ils mangent en tête à tête de l’autre côté du réfectoire. J’apprendrai plus tard qu’il était en compagnie de son bras droit, évêque auxiliaire de Namur, l'abbé Pierre Warin, d’origine liégeoise. Lemin Gérard 2005J’utilise mon zoom pour filmer ce tête-à-tête ecclésiastique. Quelques minutes plus tard, l’évêque vient nous saluer. Par politesse, je me lève rapidement et prends sa main tendue en lui donnant du très respectueux «Bonjour, Monseigneur!». Gérard, lui, tend distraitement la main et Leonard-Mgr.jpg prononce un simple «Monsieur!» quasi inaudible. Quand on apprend à Léonard que nous venons de Verviers, il s’empresse de dire en se tournant vers son compagnon: «Ah! des Liégeois, comme vous.» Je rectifie immédiatement: «Non, pas de Liège, de Verviers!». Nous n’étions pas sur la même longueur d’onde, un évêque parle d’abord en termes d’évêché, moi non. Malgré ce léger différend, je le trouve nettement plus sympathique que dans le couloir…
Cette année, je téléphone moi-même à Jacques Camps pour lui donner des nouvelles de la retraite (voir Souvenirs 122).

Le soir de ce 14 janvier, nous fêtons l’anniversaire d’Antoine Grignard, très souriant pour l’occasion (encore plus que d'habitude), mais toujours aussi réservé.
Bouville.jpgLe vendredi, dernier jour de la retraite (déjà!), je réveille la maisonnée avec La tendresse, formidable succès de Bourvil, qui savait utiliser à bon escient sa chaude voix 
faussement naïve.Grignard Antoinenn

Gérard et moi continuons notre petit tour des popotes. Je pars pour l’IMP, toujours en voiture, et je prends trois élèves en passant. La sœur Marie-Rose a demandé de préparer la messe pour les résidents. Les élèves s’y mettent avec beaucoup d’enthousiasme.


Comme il fallait s’y attendre, la cérémonie est émaillée de quelques surprises. Pendant la consécration, Claudette, amoureuse de sa poupée, chatouille son voisin, un grand énervé, puis le traite joyeusement de canaille! A la fin de la distribution de la communion, un jeune homme, assez perturbé, vient subitement plonger sa main dans le calice et renverse ainsi plusieurs hosties. Emoi du prêtre, mais sa réaction est bien moins scandalisée que prévu.
Après l’évaluation (assez émouvante pour moi), nous dînons sur place. De retour en ville à 13h20, j’offre un verre aux 10 élèves qui reviennent de l’IMP et à 2 garçons revenus d’une maison de retraite. Les 2 filles les accompagnant ne boivent rien: on ne peut pas dire qu’elles profitent de mes largesses (exceptionnelles!). Je n’insiste pas.
                                            Hardenne Thibaut carnaval
Tout le monde est à l’heure à la gare pour le train de 13h45. D’après Gérard, le retour est sans problèmes. A la gare de Verviers, je filme leur arrivée (à 16h15). Quelques-uns nous disent au revoir, Thibaut Hardenne (adepte du carnaval de Dolhain, voir photo ci-contre) est le seul à ajouter un merci!
Soyons indulgents, d’autant plus que le frère André (gestionnaire du Mont de Lasalle) et la sœur Marie-Rose (de l’IMP) me disent spontanément qu’ils viennent de recevoir le meilleur groupe, le plus gentil. C’est vrai, la gentillesse est une des caractéristiques de cette dernière classe de 5e de ma carrière. C’est peut-être pour cela que je continue à croire et à dire que les élèves actuels sont bien plus gentils que les élèves de 1966 ou 1980, par exemple. Je ne suis donc pas d’accord avec l’avis généralement exprimé par nos contemporains, qui se plaignent de l’évolution de la jeunesse: les «vieux» disent ça à toutes les époques!
Rentré en classe le lundi 17 janvier 2005, je fais le point sur la retraite et ne manque pas de les féliciter, comme de juste. Mais je ne peux m’empêcher de leur reprocher l’absence quasi totale de remerciements en descendant du train. L’après-midi, je reçois dans mon casier une lettre adressée aussi à Gérard. Elle contient une carte disant: «C’est trop tard mais de tout cœur que nous vous disons Merci», signée par tous les élèves de la classe.

Emotion!

La même semaine, toujours dans l’ambiance euphorique de notre séjour à Ciney, nous organisons un souper de classe au Collège. J’en profite pour leur montrer le film que j’ai tourné durant la retraite, l’épisode Léonard compris, et surtout l’après-midi chantante du Sacré-Cœur. Je suis très étonné que Gaëlle Collard, a plus jeune et peut-être la plus timide de la classe, demande à recevoir une copie de ce document mal foutu (je suis un piètre cinéaste!). Je lui donne immédiatement cette cassette, je sais qu’elle n’en fera pas mauvais usage. Je me souviens que je n’ai même pas voulu qu’elle me la rende. J’étais horrifié de m’entendre chanter, pardon, crier au Sacré-Cœur.

Le mercredi 20 avril 2005, j'ai 61 ans et les élèves ne ratent pas l'occasion de me fêter.
Le 2 avril, le pape Jean Paul II décède. Le conclave a rapidement élu le cardinal allemand Ratzinger. La presse est en ébullition. Tout le monde veut en savoir plus sur le nouveau Benoît XVI. Les avis sont partagés, mais les progressistes
les plus bruyants sont amers. Une de mes collègues lambermontoises en aurait pleuré! Les élèves me posent la question suivante: «Que pensez-vous du nouveau pape?» Je suis un peu surpris, mais je ne peux pas me défiler. En même temps, je les vois tous très attentifs et même inquiets. Ma réponse risque de prendre dans leurs esprits une importance que je n'aurais jamais imaginée. Dès lors, je vais répondre ce qui me semble le plus objectif de tout ce que j'ai lu et entendu. Je mesure mes paroles. Contrairement aux éditorialistes des quotidiens de ce jour. Voilà un exercice qui, somme toute, se rapproche fort d'un raisonnement mathématique, mais pas d'une démonstration. Je crois que je m'en suis bien sorti.

En fin d’année, ils m’invitent au café de la rue de Rome pour me lire un petit jeangette Dom 2005discours de remerciement – très gentil, mais recopié en catastrophe. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser que j’avais de la chance de ne pas être prof de français comme mon cher collègue Jeangette, présent à cette cérémonie. Pour ne pas le décourager, je ne lui ai pas montré le manuscrit… Outre ces «fleurs», j’ai reçu en guise de cadeau des… gants de boxe, qui font la joie de mes petits-fils.
 

 

 

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 18:50

7. Mini-foot et jogging

 

mFoot 05 02Le carême est toujours l’occasion d’activités particulières. Cette année, on va mettre le paquet sur le mini-foot organisé de main de maître par Jean-Pierre Kis. Le tournoi se passe dans la nouvelle salle de sport et l’entrée est payante, bien entendu, au profit du carême. Pour être sûr d’amener un maximum de spectateurs, on doit remplir trois conditions: organiser les matchs sur le temps de midi, présenter une équipe de profs compétitive et diffuser l’information tous azimuts.
A la caisse, Philippe Massart. Pour l’arbitrage, un homme intègre: moi! Ne riez pas, je suis trop scrupuleux pour tricher, je n’en ai aucun mérite.Briamont pat 2005-foot
D'ailleurs, j'ai une preuve écrite - voir ci-dessous - de la haute estime en laquelle j'étais tenu. Cette missive émane de Jean-Pierre Kis, jamais le dernier pour la plaisanterie.

FEDERATION INTERNATIONALE DES ARBITRES

Commission de Désignation pour le Football en Salle

Herr Vital Loraux Strafie 12

5432       ZURICH (Suisse)                                                                                  
                                                                                                                          Zurich, le 15 janvier 2005.

Cher Doktor Hans Janssen,

Eu égard à votre mérite et vos talents exceptionnels, votre probité unique, votre compétence professionnelle sans pareille mesure, vos qualités humaines très appréciables ainsi que votre dévouement incessant à la cause de notre sport et votre disponibilité légendaire,

notre Commission a le grand honneur de vous annoncer par la présente

votre DÉSIGNATION pour le match qui se déroulera le lundi 21 mars 2005 à 12 heures 30

en la salle omnisports San Francisco Xarnabeu sise au numéro 18 rue de l'A. S. Rome à Verviers en Belgique

et qui opposera la prestigieuse (et riche !) équipe des Boum-boum Boys de JM et JP à la minable formation des 3B,

en qualité de seul et unique ARBITRE de la rencontre.

Nous tenons à vous remercier une nouvelle fois pour votre collaboration et à vous féliciter pour cette nouvelle marque de notre confiance aveugle.

 

Pour la Commission de Désignation,

Le Président Joào Pinto de Biero da Cerveza y Vino (Brésil)
(signature illisible)

P. — S.  '. Nous vous recommandons la plus élémentaire discrétion lors de la réception de l'enveloppe que les généreux* Boum-boum Boys de JM et JP » ne devraient pas manquer de vous remettre en mains propres dans les vestiaires, et comptons sur votre intégrité légendaire quant à la commission de 10 % minimum qui revient habituellement à notre commission. II va de soi que notre code moral impose de tout mettre en œuvre pour que l'équipe la plus généreuse bénéficie de toutes les faveurs lui permettant de gagner la rencontre. Il en va de notre crédibilité à tous !

Pour créer l’ambiance, rien de tel que des filles, imitatrices instinctives des Pom Pom Girls et fans de Jean-Marie janssen groupe élèvesMerken, le Mexicain basané surnommé Mario. Voyez les photos. Je suis incapable de vous dire qui a gagné ce tournoi, mais je me souviens que les profs n’étaient pas ridicules.

 

merken foot 2005
2005-03-25-foot 037



Charlier Maurice 2005 foot



Merken groopies 2005



Massart minifoot 2005 3
Lemin minifoot 2005





minifoot 2005 2





Après Pâques, le mois de mai ramène les joggings
de masse. Bielmont nous tend les bras ce mercredi matin 17 mai 2005: on va courir pour la solidarité. Mais je ne sais plus avec qui. En tout cas, le principe est simple: faire le plus de tours possible du stade dans le sens contraire des aiguilles d’une montre (le sens positif mathématique). Le repos entre deux efforts prolongés est admis. En fait, aucun contrôle n’est organisé: c’est le règne de la confiance.
Je ne sais pas pourquoi, mais ce jour-là, j’avais emmené mon caméscope. L’idée avait séduit Philippe Massart. Aujourd’hui, c’est un précieux document.

Bielmont 18-5-2005 AA
 

Ainsi, je peux certifier que Jean-François Hannotte est à nouveau au micro.darimont-150.jpg
A 8h40, toutes les classes sont arrivées. Le temps est incertain, ce qui justifie l’accoutrement prudent des participants. Un petit groupe de professeurs comprenant Jean-Luc Bougard, Marie-Jeanne Brance, Marie-Dominique Darimont, Caroline Deltour, Manu Chaumont et Bernard Potelle s’agite devant les vestiaires du stade. Ils ont l’air tracassé.
Le moment est venu de donner à chaque classe les dernières consignes. Tristant-2005-nn.jpgJe vois Deltour-gala-.jpgque Philippe Massart a pris les choses en main pour la 4A, classe de Geneviève Tristant. Celle-ci soutient Philippe moralement. Jouant les reporters, je prends Laetitia Beaujean en gros plan; elle se retourne gênée dès qu’elle s’en aperçoit. Un peu plus loin, je vois sur la cassette Thibaut Hardenne (5D) mangeBielmont Kis et vdH 2005r Brance MJ n 2004consciencieusement une banane avant d’aborder l’épreuve. Dans un brouhaha infernal, Marie-Jeanne Brance explique avec force gestes la méthode à suivre. Ses petits élèves de première semblent vraiment surexcités. Elle articule comme si on devait lire sur ses lèvres.
Bernard Potelle, debout au milieu de sa classe, note fiévreusement les présents.
A 9h15, nouvelle séquence, ça tourne déjà bien. Les jeunes sont en tenue de gym, les profs ont des tenues très variées.
Karina Baggen et Dominique Jeangette observent l'animation avec un sourirejeangette-Dom-2005.jpg ravi.

Amanda (4A), qui soigne toujours son apparence, est en veste de training rouge et short bleu, mais n’a vraiment pas le style d’une athlète. C’est sûr, elle n’ira jamais aux jeux olympiques. 
En plein effort, Céline Hanzen (5D) garde son beau sourire, un collier de fleurs de papier multicolores lui donnant un petit air exotique. Marie Charette ne sait quelle contenance prendre devant l’objectif, qui l’intimide; elle esquisse un vague sourire. Mehdi Merahi (5D), spectateur hilare, se balance d’un pied sur l’autre. Sachant qu’il chausse du 48.
2/3 (authentique!), il peut presque marcher sur l’eau sans risques! Par pudeur, je ne zoome pas sur deux tourtereaux un peu à l’écart: ils se donnent de chastes bisous.Bielmont-Kis-mercredi-18-mai-2005-nn.JPG
Avançant dans le reportage, je vois des jambes progressant sur le tarmac, rien que des jambes, puis mes pieds et enfin le défilement du tarmac… J’ai encore oublié d’arrêter le caméscope en marchant!
Des gamins de 1re piquent généreusement des sprints à chaque passage de la ligne d’arrivée. Moi, je filme, sans courir… Aucun officiel ne pointe les passages des coureurs. Pourtant, les élèves devront ramener bientôt leur feuille de Hoornaert-Karl-2007.JPGparrainage. Où se situe l’astuce? 

Bielmont-Dejong-Chantal-Jamotton.JPG



Jean-Pierre Kis s’applique derrière H2O (Karl Hoornaert). Ma petite cousine (du côté de ma mère), Anne-Pascale Brecht, discute le coup avec Edith Gentges, qui risque de prendre froid à force de ne pas bouger. Le soleil fait son apparition.
Winandy-bene-2005-gala.jpg


Chantal Fouquet et Christian Merland estiment que marcher facilite le dialogue. Jean-Philippe Thonnart et Jean-Marc Charette font du sport comme Raymond Gaillard: en tenue de ville. Ils sont sans doute allergiques aux culottes courtes. Philippe Dejong (autre petit-cousin du côté de ma mère) vient de rejoindre Chantal (toujours elle), je parie que ces deux Lambermontois parlent de la plaine Ozanam. Bernard Potelle Potelle-Bernard-2005.jpg(autre Lambermontois) trottine au milieu de ses élèves.


ManuMerland-Ch--gala-150.jpg Chaumont, Patricia Hotermans, Bénédicte Winandy et H2O avancent de conserve d’une foulée assurée. Cet effort n’empêche pas Bénédicte de parler abondamment ni Patricia de sourire.



Hotermans-2003-gouter-de-Noel-052.jpg
Eugène Stassen (4A) a les joues roses comme en classe quand il Charette-2005--math.jpgcarbure
en mathématiques (futur ingénieur!).Chaumont-Manu-2005.jpg



Maurice Charlier prépare sérieusement son prochain jogging de même que Jean-Pierre Kis et Joseph van der Hoeven. On les sent plus concentrés que les autres, bien que Kis ne passe jamais devant moi sans lâcher une feinte. Louis Bernard Koch me donne des complexes: sans son veston, il est vraiment trop maigre! Je dois tout de même reconnaître qu’il a une belle foulée. Philippe Massart donne l’exemple. Je ne sais pas s’il joue toujours au basket, sport dans lequel il excellait, mais il me donne l’impression d’en être encore capable. Anne-Sophie Dupont (5D) trottine Trokay-Rene-nn-1995.jpgallègrement, sa queue de cheval rythmant sa foulée.Gérard Lemin, blouson ouvert, est dans son élément.

René Trokay, bien emmitouflé, les mains derrière le dos, regarde avec attention et bonne humeur cette belle jeunesse respirer à pleins poumons l’air vivifiant du stade de Bielmont. Jean-Philippe Embrechts (6D), les mains dans les poches, a vraiment l’air heureux. Parmi les groupes au repos, les filles sont les plus nombreuses. Antoine Grignard (5D) est carrément couché, poursuivant son dialogue avec une copine amusée par la situation.Jamotton-2002-Ruwet.jpg


A 9h36, Jean-François Jamotton, en tenue sportive, est sur le point de démarrer. Voici Jean-Marie Merken, au petit trot, moustache mexicaine au vent, rattrapé par son compère Kis.

Jean-Luc Goffin, très digne dans son imper cintré, marche à contre-sens, une idée dans la tête.Goffin-JL2005.jpg

Lambiet-2003-gouter-de-Noel-.jpgArrivée de Thomas Lambiet, très détendu et vrai spectateur. Il prend le pouls. Une heure plus tard, il tourne sur la piste tout rayonnant et saluant la foule comme l’imperator durant son tour d’honneur sur le forum.Houssonlonge-2004.jpg





Jean-Claude Houssonlonge et Nadine Sprumont surveillent de loin, accoudés à la balustrade, nettement plus détendus que d’habitude: tout se passe bien. Je découvre un François Hallut (6C) plus éveillé que jamais. Julie Crémer (6B) se laisse volontiers interviewer, Dahla-Ruhina-2004.jpgpersuadée qu’elle parle pour la postérité. Les autres commencent à faire signe à la caméra. La 5B est manifestement plus à l’aise (et plus heureuse) sur la piste qu’au cours de maths. Et puis, surprise du chef, je vois débouler à fond la caisse (c’est une hyperbole) Anne-Merveille, Ruhina, Liliane Hubin et Nadine. Sprumont-Nadine-2005.jpgFeront-elles plus d’une boucle?
Merveille-Anne-2005.jpg
Hubin-Lil-2005.jpg


Deux filles de 5e font leur devoir, assises sur la piste. Un timide soleil commence à sécher la pelouse. Joseph vdH se repose enfin. Quelques fantaisies apparaissent çà et là: des chenilles se forment, on remarque des chapeaux folkloriques aux couleurs nationales.Kopetti-Jos-2010.jpg

Culot-nn-2005-424.JPG
Certains avancent en marche arrière, d’autres prennent les copains pour des chevaux bienveillants. Véronique  Culot et Joseph Kopetti
Embrechts-gala-150-sfx-014.jpgviennent soutenir le secondaire; le sous-directeur, en blouson vert, est plus déteDelhaes-A-2007.jpgndu que jamais. Tiens, je n’ai pas vu le directeur.






A 10h45, je
découvre Claire Collard et Annette Delhaes, venues en touristes. Elles rient comme si elles nous Collard-2005-gala-040.jpgavaient fait une bonne blague. Sûr qu’elles ne feront pas de nombreux tours! Nora Stangherlin, que je traite de cerveau sur pattes (c’était en blague), soutient qu’elle a quand même réalisé une boucle.Stangher-et-JPT-2006.JPG
A 11h05, les élèves sont invités à faire un dernier tour groupés. C’est du plus bel effet de voir cet énorme peloton avancer en ondulant. Je remarque enfin  Véronique Rouwette et aussi Odette Moureau en train de marcher d’un bon Rouwette-V-2005.jpgpas vers la sortie du stade: elles avaient sans doute une charge obscure.

Dethier-Eric-2003.jpgMoureau-2005-gala-150.jpg


Eric Dethier, en magnifique training gris clair, prend
le micro pour faire un appel aux bonnes volontés: «Prenez un sachet de plastique pour ramasser les éventuels détritus durant un dernier tour de piste.» Les volontaires se précipitent pendant que Parotte-Baggen-2006.JPGJacqueline Parotte veille au grain près des poubelles. Philippe, son mari, tire les conclusions de cette belle activité. «Et surtout, n’oubliez pas de ramener les feuilles de parrainage.» Musique!

Je viens de vivre un moment exceptionnel: tout le monde, profs comme élèves, avait l’air heureux. Les sourires fleurissaient sur tous les visages, un cas unique peut-être. J’ai bien fait de filmer cette matinée.

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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 16:27

6. Octobre 2004 : encore lui

 

Décidément, on ne passe pas un an sans le voir débarquer dans la région. Et une fois de plus, invité par le Collège. Qui? Un érudit? un oracle? un prophète? un saint? Non, Guy Gilbert! Un saltimbanque, un illusionniste, un provocateur, mais une incontestable vedette médiatique, voire une star. Intermittent de la radio, écrivain diarrhéique (des livres en pagaille), sa réputation est soigneusement entretenue par une certaine presse, catholique essentiellement, et pas forcément de gauche. 

Je peux en parler, je suis allé naguère écouter une de ses conférences, déjà dans notre salle de cinéma. C’est toujours, mutatis mutandis, le même discours. Il se présente éternellement déguisé en loubard avec le fameux blouson noir clouté qui faisait si peur aux bourgeois parisiens des années 1960. L’âge aidant, sa tignasse de cheveux longs grisonnants lui donne une dégaine du plus haut comique: un faux voyou de 70 ans! Personnage du box-office, connu comme Barrabas à la Passion, il est chez lui partout. GGilbert

Malgré ses manières cavalières et son langage volontiers ordurier, il plaît à un certain public. Surtout à ceux ou plutôt celles qui viennent chercher de nouvelles sensations, si possible déstabilisantes, mais pas trop! On devine chez elles de bonnes chrétiennes poussées par un désir masochiste inavouable: le plaisir de se faire flageller avec un grand fouet de… papier. Un peu comme les Chinois, durant la Révolution culturelle, raffolaient de traiter, sans risques, les Américains de tigres de papier; vous voyez?

D’être ainsi bousculées durant une grosse heure, ces dames et jeunes filles (ou vieilles) estiment en avoir pour leur argent (on donne ce qu’on veut, mais pas de pièces s.v.p.!): plus vulgaire que Gilbert, tu meures! Oui mais, diront ses fans, Guy Gilbert, c’est quelqu’un: il est le seul à tutoyer toutes les vedettes – il tutoie d’ailleurs tout le monde. A l’entendre, c’est le gigolo du star-système. Il passe pour le père Fouettard des nantis, le Don Quichotte de l’establishment, un Robin des Bois bardé de capotes (ça, c’est nouveau). Le pape? Ce pauvre vieux est un peu dépassé, dira Gilbert, mais j’ai une tendresse particulière pour Jean Paul (sic). Deux ans plus tard, ce sera pour son ami Benoît (resic). Ah! première surprise (ou déception): il n’attaque pas le Vatican, à peine la hiérarchie. Notre orateur de banlieue manie le paradoxe comme d’autres l’épée ou le goupillon. Les loubards, il aurait appris l’argot à leur contact. Il les connaît, ces handicapés de l’amour. C’est même son job à temps plein, dans le Midi (à La Palud-sur-Verdon). Il les recadre grâce à sa méthode écologique, le retour à la nature. Ce travail sur eux-mêmes et surtout le charisme de notre abbé ont ramené à la civilisation Kevin, Driss, Judas et même l’Iscariote. Il rencontre aussi les paumés du petit matin quand il ne rend pas visite au prince Laurent, dont il a célébré avec éclat les épousailles.

Sachez aussi, bonnes gens, qu’il passe chaque année de longues journées en retraite, en tête-à-tête avec Dieu, loin du cirque médiatique. Là, c’est la défonce de prières. Nouvelle surprise pour l’auditoire. Sa pédagogie repose essentiellement sur le paradoxe et la provoc' (il dit avoir voté communiste en 1978). Il excelle dans sa manière faussement familière de balancer les gros mots. C’est le Bigard des bien-pensants. Lorsqu’il tient le micro, rien ne l’arrête. En signe d’accueil pour une dame âgée arrivée un peu tard à sa conférence, je l’ai vu et entendu l’agresser d’emblée: «Toi, tu n’en as plus pour longtemps à vivre, qu’est-ce qui te motive encore sur cette terre?» Bien entendu, la Massart Ph 2004pauvre est restée coite, il n’en demandait pas tant. Amassart Jacq 2004 l’inverse, ma sœur m’a confié qu’elle avait assisté à une messe à Saint-Julienne dite par le père Gilbert dans un recueillement exemplaire. Oui, il en est capable. Mon filleul, prof à Don Bosco, trouvait qu’il avait impressionné les ados lors d’une leçon à domicile. Mais une fois les élèves partis, il a grillé une cigarette dans la chapelle («c’est une affaire entre Dieu et moi…») tout en continuant son show pour les quelques enseignants chargés de le piloter. Là, je trouve qu’il exagère. C’est surtout son manque de savoir-vivre, son absence de respect pour son prochain et sa prétention sans limite qui me choquent. Il est imbuvable avec les gens qui le servent ou l’hébergent gratuitement. C’est un rustre! Il les traite comme des moins que rien: ils sont juste bons pour satisfaire les caprices de la star. Demandez à mes collègues Massart. Demandez aussi aux frères capucins d’Ayrifagne, où il avait abouti une autre fois. Demandez aux nombreux élèves de nos Rhétos chargés de l’organisation…
J’ai dit assez de mal de ce Gilbert (je me suis un peu soulagé). Je vous engage seulement à lire le document suivant, écrit par le sous-directeur Dominique Embrechts 2003nEmbrechts dans les
News d’octobre, juste après la conférence. Contrairement à moi, Dominique n’avait aucune réserve à son endroit; avant…

 

Mon cher Willy2,

J'avais envie de t'écrire ces quelques mots pour te dire combien ta présence m'avait été agréable ce vendredi 15 octobre dernier. Souriant, courtois, discret, efficace, tu sais te contenter de ce qu'on te propose et remercier les gens qui t'accueillent avec simplicité.

Tu te dévoues à ta manière pour les jeunes en difficulté, non seulement en mettant en œuvre tes compétences techniques, mais encore en vendant les ouvrages de ton patron ou en récoltant les dons qu'on lui fait.

D'une phrase, d'un sourire, d'une expression de désolation, tu implores de tes hôtes des excuses pour le comportement outrancier de celui que tu assistes. Tu ne fumes pas dans ma voiture, tu acceptes avec gentillesse le sandwich prévu pour le souper, pardon, le dîner.

Tu ne réclames pas un dernier repas chaud en rentrant à 2 heures du matin et tu ne transformes pas la chambre que tes hôtes ont mise à ta disposition en fumoir...

Le matin, tu te lèves à l'heure ; et même si le rythme qui t'est imposé est plutôt soutenu, tu as à cœur de tenir l'horaire prévu.

Bref, en un mot, merci d'avoir pu atténuer le choc provoqué par l'écart entre le discours de ton patron et le comportement de celui-ci.

Grâce à cela, j'ai quand même pu rester sensible aux cris de détresse qu'expriment par la violence les jeunes exclus de notre société, à la difficulté de parler d'amour ou de l'Amour à des êtres qui n'en ont reçu que peu ou prou...

Pas facile d'être secrétaire de star... Courage, Willy !

D. Embrechts

 

²  Willy est l’assistant de Guy Gilbert                                                                                            

 

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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 15:59

5. Visite de Mme la ministre-présidente Marie Arena 

Le directeur Camps nous met en garde juste avant sa venue: pas de dérapages! Il faut savoir que la ministre-présidente de la Communauté française chargée de l’Enseignement obligatoire et de Promotion sociale (ouf!) a été victime d’une campagne médiatique, fustigeant les dépenses somptuaires pour rénover son cabinet en relevant tout particulièrement le prix exorbitant de l’installation d’une douche (en or?). Cette histoire va faire des bulles dans toute la presse non socialiste.
Et puis, notre patron a sans sans doute quelques craintes en voyant débarquer la responsable de l'Enseignement que certains profs ont déjà brocardées dans des manifestations.
Arena Marie IILe message est passé, Jacques, on restera au sec…

Notez bien qu'en lisant la presse (Le Jour du 11 mai 2005), j'ai appris "qu'au moins un professeur avait, dans la phase préparatoire, jugé utile de dire à des élèves ébahis qu'il y avait lieu de chahuter Marie Arena." J-L.R. termine son article comme suit: "Réjouissons-nous que la courtoisie l'ait finalement emporté!".
Non, je ne sais pas quel prof voulait courageusement faire faire le sale boulot par les élèves. Pas fier cet éducateur! 

Dans le dossier de présentation du Collège (je l’ai sous les yeux) destiné à la ministre – je ne parlerai pas du volet «école fondamentale» –, le directeur affirme que, malgré l’absence de jésuites dans le corps professoral, leur tradition demeure d’une «extraordinaire actualité». Là, il exagère! J’y reviendrai.

Il met en exergue, au milieu de la première page, notre devise: Servir. A ce propos, je peux témoigner qu’elle figure toujours sur les «bons» couverts de la Communauté. Ce qui ne veut pas dire qu’elle mobilise les maîtres et leurs disciples.  
Le mémorandum ajoute que notre objectif principal peut s’exprimer en une seule phrase, qui mérite d’être notée:
Former des hommes et des femmes qui mettront leurs capacités et leurs compétences au service des autres pour contribuer à plus de justice dans le monde. 
C’est bien, c’est beau! Comme tout idéal, mais je ne suis pas sûr que cet objectif – qui n’est d’ailleurs pas le seul – soit souvent à l’esprit des éducateurs que nousjesuites.jpg sommes tous.
Dans la suite de ce dossier de 10 pages, il utilise quelques expressions latines, traditionnelles en pédagogie jésuite (depuis le fameux Ratio Studiorun de 1599, largement désuet), en prenant la sage précaution d’expliquer préalablement de quoi il veut parler:
– se soucier de chaque individu (cura personalis)
– former des têtes bien faites plutôt que des têtes bien pleines (non multa sed multum)
– pousser chacun au maximum de ses possibilités (magis).


J’aime bien la toute dernière phrase (in cauda venenum!) de la conclusion de cette présentation du Collège, où notre direction donne son avis sur l’attitude de ses professeurs:
 
Malgré les nombreuses réformes de ces dernières années, la motivation pour leur profession n’a pas changé.  
Le contexte est indiscutable, cela veut bien dire que nous sommes toujours très motivés pour notre profession malgré les réformes néfastes qu’on nous impose, et non le contraire! Je retrouve bien ici l’honnêteté fondamentale de notre patron. Il n’arrive pas à dire le contraire de ce qu’il constate. Je dirais même qu'en l'occurrence c’est un coup de gueule. Mais pourquoi nous cache-t-il ses sentiments à ce sujet quand il nous parle? Il donne toujours l'impression d'être en service commandé, comme s'il n'était pas partie prenante, mais une sorte d'ordonnance d'un hypothétique général.

Ce qui m’étonne le plus, c’est que ce document ne nous ait pas fait réagir à l’époque. Avions-nous seulement reçu ce dossier, qu’un vent favorable m’a fait parvenir récemment?

 

Mais revenons à la visite de Son Excellence. Ce lundi 2 mai 2005 après-midi, elle rencontrera successivement (à la bibliothèque) les enseignants du fondamental, ceux du secondaire et les élèves délégués de classes; l’horaire prévu étant strictement minuté, bien entendu. Je m’étais dit que c’était l’occasion rêvée d’attirer l’attention de nos décideurs (elle était accompagnée de quelques membres de son cabinet, chargés de toutes les basses besognes) sur une contrainte inutile et néfaste tout à la fois: l’obligation pour les élèves entrant en 5e de fixer définitivement leur choix d’options pour les deux dernières années (en particulier pour le dilemme math 6h-math 4h) avant le 15 octobre. Pourquoi ne pas reporter la date limite au 31 décembre, après les examens de Noël (voir Souvenirs 53)? Pour agrémenter cette suggestion sérieuse n’intéressant qu’une petite partie de l’assemblée, j’avais préparé une fantaisie innocente, de connivence avec quelques collègues ou pour un pari stupide. En fait, la répétition d'un gag déjà exécuté à l'intention de la coordinatrice des maths (voir Souvenirs 46, n°8). Le jour dit, après Potelle-Bernard-2005.jpgl’intervention trop sérieuse, mais pacifique, du délégué syndical (Bernard Potelle), je prends la parole en plaçant dans ma brève intervention une dizaine de mots différents rappelant l’eau (de sa fameuse douche); Jean-Pierre Kis a promis de scander (1-2-3-…) à voix haute (ou plutôt à mi-voix) chaque allusion aqueuse, aquatique, voire maritime: Marie ne doit pas saisir l'astuce! Voici, de mémoire, ce que ça donnait à peu près:

«En tant que vieux loup de mer, je m’adresse à vous, véritable amiral de l’immense flotte de l’enseignement dans la Communauté française. Je parle au nom de quelques élèves indécis, qui, chaque année, se mouillent, mathématiquement parlant, en choisissant le cours fort en 5e. Ils osent se jeter à leau en pensant qu’ils ont 6 semaines pour changer éventuellement de cap. Mais le temps passe vite. Le 15 octobre, date fatidique que je me permets de contester, ont-ils seulement vu les vagues se creuser? Quelle serait leur attitude en haute mer? Sachant qu’ils seraient alors embarqués jusqu’en fin de Rhéto, pourquoi ne pas leur donner davantage de temps pour juger de leurs réelles capacités? Ainsi, pas d’abandon précipité du navire, ni de risque de naufrage!…
Mon auguste interlocutrice me répond dans le même registre marin (inconsciente du pari lancé): je prends bonne note de la question judicieuse du vieux loup de mer, qui n’a pas l’air trop marqué par ses nombreuses traversées (vile flatteuse!) et je ne manquerai pas de lui faire part de la décision de mon cabinet.
Le capitaine émérite, que je suis devenu, attend toujours.

Pari gagné, mais J.-P. Kis –  le lâche! – n’a pas ouvert le bec une seule fois, terrorisé par les services de sécurité de l’amirauté. Nonobstant ce mutisme imprévu, j’ai appris que mes collègues initiés avaient bu du petit lait: Janssen avait osé!
Ce que nous ignorions à cet instant, c’est que le meilleur était encore à venir.Kis et cédric 2005

 

Voilà subitement notre Cédric Schmetz qui se lève et monte au créneau sans crier gare. Cédric, artiste méconnu, se dirige vers notre hôte un paquet à la main. Attentat? Que nenni! L’objet mystérieux est le portrait, peint au fusain, de Son Excellence Marie Arena, qui n’en revient pas. Poussant le détail jusqu’au bout, il avait croqué la ministre sur un fond rouge vif, couleur politique de celle-ci. Marie, hésitante, sourit de toutes ses dents, ce qu’elle faisait de mieux, puis, sous la pression de l’assemblée enfin réveillée, lui donna les trois bisous traditionnels.
Camps-Js-2005.jpg
Voilà un geste sympathique qui, malheureusement pour elle et surtout pour les rieurs, n’eut aucune répercussion médiatique, les journalistes n’ayant pas été invités à cette séance.
Le lendemain, les quotidiens locaux ne se privèrent pas de pointer du doigt ce crime contre la liberté de la presse. Jacques Camps, interrogé à ce sujet, tenta de s’en sortir en arguant de la difficulté imposée par l’horaire de Son Excellence, obligée (politiquement) de visiter le même jour 2 autres écoles verviétoises: Saint-Michel et l'athénée Thil-Lorrain.
Pour la pub: encore raté!

 

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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 15:09

4. Jean GILLOT sort de scène

Depuis 5 ans déjà, Jean fonctionne à mi-temps. Il prépare sa pension, comme il Gill-vfH-et-Gaillard.JPGexplique ironiquement. Comme il atteint 60 ans en ce mois d’octobre 2004, le grand moment est arrivé. 

L’Amicale est sur les dents: on ne peut pas rater le départ d’un tel personnage, véritable pilier du Collège, ancien de la Rhéto 1963.Gil Gillot piégé








Je m’investis totalement dans la préparation de cet événement. Je suis sans doute le plus proche de ses collègues. Pour donner du piment à la soirée (ça se passe un vendredi soir à la salle audio 1), j’ai invité l’inoxydable Geo Longrée, Norbert Capelle (voir Souvenirs 10 bis), Jean-Marie Delobel et Raymond Gaillard, tous témoins du passé de notre ami en partance.  
Gil-M-jeanne-et-Annette.JPG

 













La trame générale du spectacle – Gillot est d’abord un comédien – imaginé par votre serviteur consiste en l’interrogatoire serré d’un vrai sosie de notre collègue, pour usurpation d’identité. Philippe Dejong nous Gil Capelle 2004l’a amené sous un prétexte futile; il ignore tout de ce qu’on lui a préparé. Appelons-le Logis.

Chacun a préparé des questions pièges sur la vie de notre authentique et bien-aimé collègue afin de faire craquer Logis. Capelle lui demande astucieusement: «Qui vous a mariés?»  Norbert Capelle avait d’abord été son prof de Rhéto, puis le directeur qui réalisa le transfert du professeur Gillot de la rue des Alliés (Don Bosco) à la rue de Rome, et enfin le prêtre qui bénit son mariage à La Louvière. La soirée de ce jour historique se passait à Vellereilles-les-Brayeux (avec les couples amis Arnould, Ruwet, Peeters et Janssen) – là où se situe le collège de Bonne-Espérance, fréquenté in illo tempore par les jeunes Baumal et De Donder (voir Souvenirs 12 - 1), nos futurs collègues. A la question de savoir qui les avait mariés, Logis (ou Gillot)  répond instantanément à Norbert: «Vous!» Que nenni! Et Gil Longrée 2004l’ex-père Capelle de rappeler ses cours de religion de Rhéto, que Gillot, lui, ne peut avoir oubliés: en bonne théologie, ce sont sa femme et lui qui se marient pour le meilleur et pour le pire…













Raymond Gaillard, toujours bien organisé, vient avec son carnet de cotes de professeur de néerlandais de l’époque et Jean-Marie Delobel rappelle que lors des anniversaires ignatiens (voir Souvenirs 43), le sieur Gillot avait subtilement anticipé son horaire réduit.
Le père Longrée veut à toute force lui faire chanter son célèbre Caroline, qui ponctuait chaque veillée au Val d’Aoste. Mais, dans notre plan, cet exercice imposé doit venir plus tard. Il faut contrecarrer délicatement l’ami Geo!
  
Gil-Kis-2004-nn.JPGDans notre scénario, Jean-Pierre Kis, avec lequel je suis en rapport quotidien depuis plus d’un mois, doit jouer un ancien agent du KGB, devenu un immigré typique du nom de Sheripov. Cet inquiétant personnage, armé de sa valise de voyageur errant, va tenir le public en haleine durant une bonne demi-heure. Il est convaincu d’avoir affaire à Logis.








Il va donc s’ingénier à le faire tomber, d’abord en l’examinant de près: il lui fera un prélèvement d’ADN dans la bouche et vérifiera sa chevelure, comme le monde entier l’avait découvert lors de la capture de Saddam Hussein. Il baragouine le français, avec la voix grave et l’accent rocailleux des gens de l’Est. Sheripov est plus vrai que nature; ses interventions plus désopilantes les unes que les autres, tant par le contenu que par la manière. Un moment de fou rire inoubliable!

Gil-Mas-Wil-nnn2004.JPG
















Dans le but de piéger le suspect Logis, Arlette Pirnay, Anne Merveille, Joseph Gil Lambrette 2004Ruwet, Philippe Dejong, José Lambrette et son épouse, compagnons habituels du futur retraité dans la troupe amateur issue du Collège, ont préparé quelques scènes de leur répertoire commun à rejouer, texte en mains,  avec le Gillot-Logis dans son  rôle. Jean, ignorant tout de cette épreuve (comme du reste), fut grandiose en l’occurrence, retrouvant instantanément les attitudes et intonations des représentations d’antan. J’ai même entendu un spectateur confier à son voisin son admiration en ajoutant: «Il n’a jamais été aussi bon!» Ce compliment aurait pu être mal compris…





Gillot s’en sort à son avantage, ce serait bien le vrai! Ses collègues du Val d’Aoste, Philippe Gil Jungblut 2004nnMassart, Thomas Lambiet, Jacqueline Parotte, Dominique Willem, Geo Longrée et Anne, sa cuisinière de nièce, (je parlerai sans doute plus tard de ces fameux camps de montagne) le font enfin chanter son tube de l’époque: Caroline. Même pas faux! La toute dernière épreuve imposée à ce personnage bonhomme, comme Gillot, consiste en la déclamation d’un de ses dadas: «Trop vieux», que nul sosie n’eût réussi à interpréter sans trébucher.
La preuve définitive est faite: l’homme barbu devant nous est bien le vrai, l’unique, le grand Jean Gillot.Gil-Gerard-2004.JPG
Gil-Lambiet-.JPG















Gil-J.JOST.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 






 

Et que la fête commence! 

Parmi les nombreux intervenants, je me souviens particulièrement des prestations de Jean-Philippe Thonnart (excellent dans un sketch de Devos), Gil Merv 2004de Jacqueline Jost (composition personnelle, d'une centaine d'alexandrins, qui devait déchaîner l’hilarité générale) et de… Gérard Lemin, chantant (faux, comme d’habitude) «Les haricots», avec un air de benêt emprunté au Bourvil de la grande époque.






 

Le bar est ouvert. Tous les membres de l’Amicale jouent leur rôle à la perfection – citons particulièrement Annette Delhaes, Bernadette Pirotte, Marie-Jeanne Brance, Marie-France Schoonbroodt, Myriam Soret et Eric Laurent. Freddy, l’ouvrier du Centre culturel, prend la partie technique en main tandis que Jean-Marc Charrette est au Gill MF Schoonbroodt 2004synthé. Même Piero Gagliardi, patron du Dôme, est là avec des tonneaux de gaillots (voir Souvenirs 59)...
Les festivités se termineront à 4h du matin. Dominique Willem devra souffler dans le ballon en rentrant à Aubel!…

 

 







Jean Gillot gardera de cette soirée un souvenir ému et reconnaissant.





Gil-Gillot-2004.JPG

C'était pour moi la dernière organisation festive en tant que président de l'Amicale. Comme j'allais prendre ma retraite en juin 2005, il fallait absolument trouver un successeur parmi les profs actifs. C'est à Annette Delhaes (épouse Kyndt) que cet honneur échut. Elle avait déjà montré ses qualités et sa motivation tout au long des premières années de notre cercle d'amis, j'étais rassuré de ce côté-là.





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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 13:17

3. Carte blanche à Philippe Dejong

Dejong-Phil-2004.JPGDejong-yanne-2.jpg





















L’enseignement n’est pas une profession lucrative, elle attire d’ailleurs de moins en moins les jeunes. Cependant, nous bénéficions, une fois nommés, d’une sécurité d’emploi exceptionnelle. C’est vrai que ces nominations sont nettement plus lentes à obtenir que de mon temps, compte tenu des accords professionnels défendant d’abord et avant tout la priorité à l’ancienneté. Revers de la médaille: il faut avoir tué père et mère, ou plutôt violé un de ses élèves, pour perdre son emploi. Sans aller jusqu'à cet extrême, que fait-on pour valoriser les professeurs conciencieux et fustiger les autres?  

Mon collègue et ami Philippe Dejong, secrétaire et figure de proue du Conseil d’administration et de l’Assemblée générale des 2 SFX, profite des News pour aborder délicatement ce problème en centrant sa réflexion sur notre Collège. J’ai son accord pour publier intégralement (ci-dessous) sa carte blanche datant d’octobre 2004.
Je note en passant qu’après sa seconde
carte blanche (vers 2008), nettement plus acide (à propos des voyages de rhétos), cette rubrique a disparu des News

 

Au dernier conseil d’administration, un des membres représentant les parents est intervenu à la suite des constats de l’Intervision. Cette interpellation rejoint une de mes préoccupations face à lenseignement tel quil est dispensé dans notre école et ailleurs aussi sans aucun doute. Ce papa disait en substance: «Au fond, notre conseil s’occupe de beaucoup de sujets: investissements, nominations et engagements, problèmes techniques du chauffage, relations avec les autres écoles, etc.; mais on ne parle jamais de ce qui est vécu vraiment au sein des cours.» Le président lui a répondu que cétait là effectivement un sujet central pour lécole tout en étant une réalité extrêmement difficile à appréhender.

Cette intervention m’a rappelé la réflexion d’un collègue qui trouvait que lon discutait  beaucoup en délibération sur les points obtenus dans telle ou telle branche, mais jamais de la manière dont ces points étaient attribués ni de léchelle ou du degré dexigence du professeur.

Et cest vrai qu’une fois dans sa classe, le professeur peut faire pratiquement ce quil veut: quil enseigne bien ou mal, quil voie la matière ou non, qu’il jette les points à la tête ou non, quil donne du travail ou non, à quel moment et par qui sera-t-il contrôlé? Bien sûr, il y a l’inspection, toujours annoncée, mais rarement réalisée; bien sûr, il y a lhomologation, véritable épée  de Damoclès, mais qui reste, grâce à Dieu, bien attachée au plafond; bien sûr, il y a la direction, mais quels sont ses véritables moyens daction face à un professeur négligent?

Heureusement, il y a la conscience professionnelle de chacun, la collaboration au sein dune même branche, le contrôle permanent des élèves et le jugement de leurs parents.

Est-ce suffisant? Personne naime être trop contrôlé et surtout sanctionné. C’est mon cas... Je peux cependant minterroger: au-delà de  mon confort personnel, ny aurait-il pas place pour une évaluation objective du travail accompli dans les classes et pour un stimulant plus grand des enseignants à de meilleures performances? Dans les entreprises et surtout dans les entreprises de service, la productivité du XXIe siècle repose sur une meilleure gestion des ressources humaines. Alors, à quand une véritable politique doptimisation des moyens humains dans les écoles? Et dans notre école? Ne pourrions-nous  pas transformer l«aspect certificatif» de lIntervision en termes d«évaluation formative», en pistes de progression pour notre travail de pédagogues? Pourquoi ne pas ouvrir les chantiers dun nouveau Copernic?

Je suis convaincu que nous en serions les premiers bénéficiaires. Nest-ce pas cela, donner du sens à lécole?



Note : les deux photos ci-dessus montrent l'étonnante ressemblance entre Philippe (à gauche) et Jean Yanne. Heureusement pour le premier, leur façon de parler est assez différente!

 

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 13:24
Année 2004-2005:  la der des ders

 

1. Ma décision est prise


Lors d’une promenade en Fagnes avec quelques collègues, je me fais irrémédiablement lâcher dans une petite côte: je suis à court de souffle. Fernand Poumay et Dominique Willem s’en aperçoivent, s’arrêtent puis prennent gentiment mon pas. Merci les gars, mais je viens de recevoir un terrible coup au moral: mon cœur ne suit plus! Et pourtant, je n’ai aucune intention de courir chez le docteur pour me plaindre de cette faiblesse. Mais je crois que ce jour-là a précipité ma décision: il est temps que je pense à prendre ma retraite. Je me rappelle ce que le chirurgien, le docteur Dekoster, m’avait dit après mon opération du cœur: «Vous étiez stressé à mort!». Comment a-t-il pu le voir alors que j’étais sous narcose? Peu importe, je suis donc un stressé qui s’ignore. Et ma profession ne doit rien arranger de ce côté-là. Si je me donne parfois des airs de dilettante, il n’en est rien. Tout mon corps participe à mon désir d’expliquer, d’enseigner, de faire comprendre, de faire aimer, de motiver mes gamins, mes élèves, mes disciples. Mon esprit ne décroche quasi jamais durant l’année scolaire, surtout pas à la fin.
 

Persévérer jusqu’à 65 ans – j’en ai alors 60 – ne serait-il pas suicidaire? Serai-je encore capable de garder suffisamment d’énergie et de dynamisme pour donner à mes élèves ce qu’ils sont en droit d’attendre? Ne vais-je pas perdre mon autorité et terminer en me traînant en classe, au milieu du chahut ou de l’indifférence des ados? Quelle horreur! J’ai connu des collègues de 65 ans qui terminaient sur les rotules (voir Souvenirs 24). Enfin, n’est-il pas temps de quitter la vie active, comme mon épouse, qui vient de faire le pas?

La raison a des impératifs que le cœur n’apprécie pas. Je prends donc la décision d’arrêter de travailler à la fin de l’année scolaire 2004-2005. Oui, je n’allais pas me sauver en début d’année scolaire. Je me croyais encore assez fort pour diriger la manœuvre 10 petits mois. Non, je n’aspirais pas à quitter le bateau, mais j’avais peur de commencer à avoir le mal de mer. C’eût été un comble pour un vieux loup de mer! 
    

Au début septembre, je suis de nouveau sur le pont et je reprends ma casquette de capitaine. Tout baigne jusqu’au premier jour de retraite à Ciney, plus précisément à l’IMP de sœur Marie-Rose (voir Souvenirs 100). Au moment où je lui annonce que c’est la dernière fois, je réalise vraiment que je suis en train d’enterrer toute une partie de ma vie: je perds pied, j’ai l’impression de tomber dans un trou sans fond. Je m’effondre moralement, K.O. debout, compté bien plus que 10; ça dure bien 2 minutes. La sœur s’en rend compte, mais ne sait quoi dire. Heureusement, pas d’autre témoin. Seulement 2 minutes? Une éternité!

Le coup de barre passé, je reprends le bateau en mains, comme avant. Et j’irai ainsi jusqu’au port.  
 

Curieusement, ce n’est pas l’idée de ne plus enseigner qui m’avait désarçonné, mais celle de ne plus accompagner mes élèves en retraite. Je ne savais pas ce jour-là que je reviendrais à Ciney l’année suivante, avec ma femme, au moment où Gérard Lemin, admirable compagnon, guidait une autre classe de 5e, celle de  Marie-France Schoonbroodt. En un jour, je suis retourné dans tous les endroits visités les années précédentes, et j’ai revu les responsables, la sœur Marie-Rose en particulier. Et j’ai copiné avec ces élèves que je connaissais mal. J’en suis revenu serein, comme si j’avais fait mon deuil!

A cette époque, je n'avais pas encore totalement réalisé que ma vie avec les élèves était définitivement terminée. Il m'a fallu des années (aujourd'hui, on est en avril 2013) pour évaluer le nombre d'élèves que j'ai rencontrés. Je viens de m'atteler à cette tâche de statisticien. J'ai donné cours de math à 3126 élèves! Je devrais ajouter à ceux-ci une bonne centaine d'adolescents que j'ai accompagnés en informatique et en socio-économie dans les années 1980. Pour être précis, j'ai répertorié en fait ceux qui avaient passé leurs examens de fin d'année. Et J'ai compté pour 3 le même élève que j'avais eu en 2e, en 3e et en 4e par exemple. Ce qui est rarement arrivé. Disons que j'ai eu le bonheur de donner cours à plus de 3000 adolescents différents. Je ne mesure pas encore très bien l'importance de cette tâche.
Mais revenons en 2004.

 

2. Moi, ça fait 39 ans ou même ... 53 ans!

A la fin de cette année scolaire, je pourrai dire que j’ai travaillé 39 ans au Collège. Pas tout à fait, car je dois retirer mon année de service militaire. D’autre part, je suis arrivé au Collège (voir Souvenirs 1), comme écolier – en 3e préparatoire –, en 1952. Voilà donc 53 ans que j’ai traversé pour la première fois ce porche de plus en plus crado de la rue de Rome.
A ce propos, quand j’étais gamin, on s’y retrouvait aux environs du 11 novembre, devant la plaque commémorative des anciens élèves de Saint-François-Xavier morts pour la patrie. Le père Préfet, solennellement, lisait le premier nom de la liste et nous autres, d’un seul cœur, nous répondions «Mort pour la patrie», et ainsi de suite jusqu’au dernier. Je suppose qu’on terminait la cérémonie par une prière.

Oui, c’était un autre temps. C’est justement le problème des fins de carrière dans l’enseignement: on est d’un autre temps que nos élèves. Et on risque inconsciemment de le leur reprocher, de leur faire sentir. On est un peu dans la peau d’un papy, et on risque de radoter: «De mon temps, en 1966, quand j’étais jeune prof, les élèves connaissaient tous parfaitement le théorème de Pythagore…»: menteur! «Je connais le Collège depuis 53 ans, on ne me la fait pas…» Comme si le Collège et les élèves n’avaient pas évolué!pythagore3.gif

       

[Le dessin ci-dessus représente 2 puzzles identiques à des moments différents; le fond du puzzle est rose et les pièces mobiles sont les 4 triangles rectangles identiques. C'est la méthode chinoise pour expliquer le théorème de Pythagore. Les parties roses ayant la même superficie (forcément) dans les 2 cas, on en déduit que...] 

 

Ces signes ne trompent pas: il est temps d’arrêter. Arrivé à la retraite, on doit être heureux de pouvoir se dire qu’on a réalisé avec bonheur sa vocation. C’est mon cas: je voulais devenir professeur de mathématiques et je l’ai été durant 38 ans dans une excellente école.

Ai-je bien rempli mon contrat? J’en ai totalement oublié les termes. Mais je me suis toujours conduit comme si j’en connaissais parfaitement les grandes lignes. Voici comment, a posteriori, je vois le texte présenté par le père recteur Nachtergaele, au mois d’août 1966 (voir Souvenirs 5): 
M. Jean Janssen, professeur de mathématiques à titre temporaire, s’engage:
      1. à apprendre,
aux élèves lui confiés, d’abord et essentiellement les
          mathématiqu
es imposées par le programme de l’Enseignement libre           en utilisant correctement la langue française;

  2. à profiter de chaque occasion pour parfaire leur éducation; sans  
 contrevenir toutefois au point 1;

  3. à témoigner de sa foi en Jésus-Christ par son attitude générale. 


J’imagine que la direction, qui m’a conservé sa confiance durant 39 ans, a estimé que ce contrat avait été globalement respecté; le point 3 étant bien entendu un idéal que j'étais loin d'atteindre: je n'ai jamais été un saint.



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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 16:28


7. Et à part ça?


Ce 1er septembre 2003, nous accueillons un jeune licencié qui va remplacer Jean-Louis Hamès: Cédric Schmetz. Heureusement qu’on nous l’a présenté, on l’aurait pris pour un nouvel élève! Ce grand garçon semble timide, voire timoré.Schmetz-cedric-Bateau-6-juin-2004.jpg Parmi les intérimaires, c’est pourtant lui qui a le plus de chances de faire carrière au Collège vu les ennuis de santé chroniques de Jean-Louis et la rareté des physiciens sur le marché.
Après quelques semaines, nous découvrons chez lui une grande faculté d’adaptation et le désir sincère de s’intégrer au plus vite dans cette école qui l’a séduit d’emblée. Cédric, plus futé qu’il n’y paraît, saisit tout l’intérêt de la  réunion hebdomadaire au Dôme du Cercle Coué (voir Souvenirs 59): voilà une manière agréable de faire connaissance avec quelques fervents du Collège. Ce rendez-vous séduira d’ailleurs de plus en plus de jeunes. Ils se retrouvent là comme des poissons dans l’eau. Cédric, lui, est même convié à devenir permanent de la confrérie sous le nom de frère Comptable vu ses facultés arithmétiques: il est plus fiable dans les additions finales que le bistrotier, celui-ci approuvant d’ailleurs notre diagnostic.
L’essentiel est ailleurs: notre jeune collègue montre une réelle vocation d’enseignant; nous sommes tous persuadés que Saint-François-Xavier vient de dénicher là une perle rare. L’avenir nous donnera raison.

 

Dans la Communauté, le père recteur Dupont se refait une santé à Ottignies (encore des difficultés d’élocution) après son terrible accident cérébral. Pour le remplacer, est nommé supérieur le père Lecomte dont les fonctions de Maurage-et-Schotzen-2004.JPGministre sont désormais assumées par le frère Maurage.



Rentrée dans le secondaire: 167 élèves arrivent en 1re, un rien au-dessus de notre numerus clausus de 165 (bientôt à 168), et 117 rhétoriciens nous quittent. Mais 83 élèves de 1re à 5e vont voir ailleurs alors que nous ne recevons en retour que 15 nouveaux. Fameux déficit! Le secondaire passe ainsi de 805 élèves à 787, en perte de vitesse constante depuis 1999, année record avec 858 élèves. C’est d’autant plus désolant que le mouvement est à la baisse également en primaire (voir Souvenirs 125).
La direction s’inquiète, les jeunes profs aussi. Notre offre d’enseignement n’est peut-être pas suffisante. L’ouverture d’une section Arts d’expression
(Ardex) devrait faire du bien. On en reparlera.

En réalité, nous venons d’atteindre un creux dans l’évolution de la population du secondaire, mais nous l’ignorons encore.
Notez qu’on pourrait se demander s’il est vraiment souhaitable d’atteindre les 165 élèves en 1re chaque année. Pour ma part, je suis de plus en plus convaincu que beaucoup d’élèves viennent par erreur dans le 1er degré de l’enseignement général au lieu d’aborder directement l’enseignement technique, en pleine déliquescence depuis l’avènement du rénové.

En novembre 2003, arrivée des correspondants flamands, dont voici une novembre-2003-correspondants-flamands.jpgphoto en excursion à Liège.
Le 19 dito,
fête de la Saint-François-Xavier sur le thème «Les talents». On propose ainsi à tous les élèves qui ont des dons cachés d’en faire profiter les autres. Une riche idée.
 




Jacques Camps est très fâché, plus que ça: scandalisé par la désinvolture d’Electrabel qui lambine pour nous raccorder au gaz, nouveau carburant du chauffage. Il va jusqu’à nous demander d’y penser lors des prochaines élections…
D’autre part, notre directeur-technicien vient de repérer des anomalies un peu partout. Dans la salle de jeu, les aérothermes ne redémarrent pas à temps: la sonde a été placée juste à côté d’un tuyau de chauffage! Dans les vestiaires des filles, il fait torride: les vannes thermostatiques se trouvent dans le local technique voisin, nettement plus froid. Dans le bâtiment «des Pères», on constate des différences de température extraordinaires entre le côté de la rue de Rome et l’autre: les deux sondes avaient été inversées! A la nouvelle école primaire, la sonde extérieure cafouille... Jacques aussi a des talents cachés
Bougard-2006.jpg!


Jean-Luc Bougard, mobilisé rue de Rome chaque samedi matin en tant que responsable du parascolaire, informe les sportifs de tout poil que la location du nouveau hall coûte 7,50 € l’heure, tandis que les autres salles reviennent à 4,50 €.

 

L’école primaire a enfin son site Internet. Huit ans plus tard, celui-ci est bloqué sur une page de bons vœux de Noël: du meilleur effet pour les visiteurs de l’été!

Massart-et-Moureau-2008.jpgCette année, le thème de la fancy-fair est la science-fiction. Il paraît que 2500 personnes ont visité la Fête d’hiver. Le droit d’entrée, instauré depuis peu, permet le filtrage des visiteurs. Les plantons du corps de garde, situé à l’entrée du parc, sont accueillants mais attentifs. L’ambiance est ainsi garantie.

Génies en fête (adaptation locale du célèbre Génies en herbe), présenté par Anne Longrée, où s’affrontent différentes classes, reste Longree-2001n.jpgune valeur sûre. Le match profs-élèves reste le clou du spectacle. Le nombre de supporteurs a encore augmenté depuis la délocalisation vers la salle audio 1.Une fois de plus, les élèves ont triomphé! 

Yves Charlier, seul œnologue reconnu au Collège et grand responsable du restaurant logé dans la «nouvelle» école primaire, propose sa recette du Chili con carne. Charlier Lumière 2003Nous perdrons bien plus qu’un professeur lorsqu’il demandera son transfert pour les jésuites d’Erpent.



Mercredi 19 mai 2004, veille de l’Ascension,
pèlerinage traditionnel à Banneux, à pied ou à vélo, à partir de Pepinster. Le temps est superbe. Pas de prêtre ni de religieux sur place, mais une courte célébration pleine de sens et de recueillement avant le barbecue.

Mercredi matin, 26 mai: jogging de tout le secondaire à Bielmont au profit d’un projet de solidarité. Jean-François Hannotte, nouveau Defawes, est chargé de l’animation sonore.

Courir-Celine-Hanzen.JPG

  Courir-12.JPG

 

 

 

 

Tout le monde, profs comme élèves, tourne dans le même sens (heureusement) et chacun à son rythme. Quel bonheur d’être libre de ses mouvements et de pouvoir rencontrer les élèves dans un autre contexte!

  courir-10-Willem.JPGcourir-7-Koch-Chaumont-Hotermans-.JPG


 

 

 

 

 

 

Joseph Kopetti, instituteur et expert dans la réalisation de films, propose son Kopetti-seul-2008.jpgaide technique pour différents projets de classes, qui cartonnent:

 – le projet PERLE (classe de Véronique Culot) sur la valorisation d’un métier manuel (le charpentier en l’occurrence) se solde par une palme d’or pour le Collège;
– le concours de Natura Belgica sur la protection de la nature est un nouveau succès;Culot-Vero-2005.jpg
– le concours organisé par le SOROPTIMIST de Verviers sur le thème de l’eau met à nouveau notre école primaire en vedette.
En outre, les élèves de Serge Heuschen sont les meilleurs nageurs de toute la ville au concours «Piscine en fête».

Heuschen rit 05
Classes d’éveil à l’abbaye de la Paix-DieuDelhaes-A-2007.jpg

Pour la 3e fois, Annette Delhaes (épouse Kyndt) revient enthousiaste de son séjour à Amay, sur le site de l’ancienne abbaye cistercienne. Les élèves vont s’initier aux métiers du patrimoine. La 1F a profité de la pédagogie d’une archéologue-historienne et du savoir-faire d’un artisan pratiquant le graffite, technique artistique proche de l’art de la fresque. Ils exposeront fièrement le mini-chef d’œuvre réalisé sur place. Merci à la  Région wallonne qui couvre tous les frais du stage.
 

Sprumont-Nad-2005.jpg

Nadine Sprumont éducatrice spécialisée depuis 1999, donne Clés pour l’adolescence (voir Souvenirs 51– Counet-Anne-6-du-6-2004-n.JPG

6. CPA) avec Anne Counet (épouse Zintzen) et a arrêté de fumer depuis le mois de septembre. Si elle pouvait convertir Anne Longrée…







Santé: d’après la visite médicale, les problèmes de poids sont quasi inexistants au Collège. Malheur aux gros! 

 

Jacqueline Degueldre, novatrice téméraire, utilise désormais la suggestopédie –  méthode psychologique censée améliorer la mémoire à long terme. Il faut voir les Degueldre n 2003élèves imiter sans rire leur professeur en se massant le lobe des oreilles…









Enfin, cerise sur le gâteau, au  39e tournoi d’éloquence du
Lions Club de Spa, razzia du Collège de Verviers:

1er et au-dessus du lot, Julien Cabay;Cabay-J-4E-2001.jpg
2e: Anne Swalué

3e: Dodo Chochitaichvili.
Dodo-2002.jpg



Evidemment, SFX1 remporte la coupe de l’école la mieuxSwalue-Anne-.jpg classée. Gaudeamus!

 

 

 

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